Analyse de pratique Restriction tabagique
Dissertation : Analyse de pratique Restriction tabagique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jedi • 10 Octobre 2016 • Dissertation • 979 Mots (4 Pages) • 865 Vues
Analyse de Pratique
Professionnelle
Lieu :
Les scènes se passent dans le secteur fermé de l'unité BSM 2 de l'hôpital psychiatrique Charles Perrens. Je suis seul ou accompagné d'un soignant, selon les moments de la journée.
Situation :
Les patients résidant dans le petit secteur, actuellement fermé, sont tous sous contrainte. Ils ont une restriction tabagique inclue dans le contrat de soin d'une cigarette par heure. Certains d'entre eux sont d'accord avec ce fonctionnement parce que cela leur donne un cadre et que cela leur permet d'entrer plus facilement dans une démarche de soin.
D'autres, en revanche, sont totalement réfractaires à ce système et ne comprenennt pas que l'on puisse leur imposer une certaine consommation de tabac. Ces patients passent alors un bon moment à négocier plus de cigarettes, à s'insurger contre cette "injustice" ou encore à s'énerver parce qu'ils pensent que le droit à la cigarette leur est dû.
Questionnement :
La restriction du tabac dans le contrat de soin en psychiatrie est-elle un frein ou un accélérateur de l'adhésion aux soins ?
Faut-il restreindre la consommation de tabac d'un patient non consentant au nom d'un possible bienfait thérapeutique ?
Tant que le patient n'est pas dans l'excès ou la démesure, est-il nécessaire de restraindre ?
Points à approfondir :
Il existe des points contre la restriction tabagique qui sont la non adhésion aux soins, une éventuelle fugue pour aller chercher des cigarettes, un refus des activités pour ne pas rater la cigarette, des interactions amenant à une tension globale entre les patients, une hétéro-agressivité et un transfert de l'addiction. Cette liste n'est pas exhaustive.
Il existe de l'autre côté des points pour la restriction tels que l'apprentissage des limites de la société, le "non", la frustration, le respect et l'acceptation du réglement, une meilleure gestion du budget et parfois même des moments privilégiers entre patients et soignants. La restriction tabagique va aussi dans le sens de la promotion de la santé.
Le contrôle du tabac joue également un rôle dans la mise en place des thérapeutiques parce que la nicotine peut sensiblement modifier la sémiologie de certaines affections en psychiatrie. Le tabac peut entrainer une modification des concentrations plasmatiques des psychotropes et par conséquent une modification des effets thérapeutiques.
Le taux de tabagisme chez les patients souffrant d'un trouble schizophrénique est deux à trois fois plus important que dans la population générale. Le degré de dépendance est cependant plus élevé que dans d'autres pathologies psychiatriques.
Plusieurs études ont confirmé que la nicotine améliore l'élan vital, la motivation, ainsi que les symptômes négatifs (retrait social, ambivalence) chez les patients avec des troubles schizophréniques. La nicotine améliore transitoirement le traitement de l'information dans la schizophrénie.
Le tabagisme modifie l'effet thérapeutique de plusieurs médicaments psychotropes notamment en réduisant leur taux sanguin. Les concentrations sanguines de neuroleptiques peuvent baisser jusqu'à 50% chez les gros fumeurs, d'où une accélération du métabolisme des psychotropes. Comme conséquence, les patients schizophrènes fumeurs peuvent nécessiter l'administration de doses plus élevées de neuroleptiques avec un risque accru d'effets secondaires. Une attention particulière devrait être accordée lors d'un sevrage brutal de cigarettes qui pourrait provoquer une augmentation dangereuse du taux sanguin de neuroleptiques et déclencher ainsi des effets secondaires importants. Il est intéressant de relever que les patients qui prennent des neuroleptiques classiques fument davantage que les patients traités par les antipsychotiques atypiques.
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