ACTE 4 SCENE 6 PHEDRE DE RACINE - EN QUOI CETTE SCENE EST-ELLE TRAGIQUE ?
Commentaire d'oeuvre : ACTE 4 SCENE 6 PHEDRE DE RACINE - EN QUOI CETTE SCENE EST-ELLE TRAGIQUE ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar B-amr7 • 11 Décembre 2018 • Commentaire d'oeuvre • 1 050 Mots (5 Pages) • 1 488 Vues
COMMENTAIRES : ACTE IV SCENE 6, PHEDRE DE RACINE
Lorsque Phèdre apprend qu’Hippolyte peut aimer Aricie mais n’éprouve rien pour elle, elle devient jalouse. Cette jalousie est douloureuse : « Ah ! Mortelle pensée », et elle ne peut « souffrir un bonheur qui [l’] outrage ». Cette antithèse montre la souffrance de Phèdre, qui se sent coupable d’inceste, devant le bonheur du couple formé par Hippolyte et Aricie, pur et innocent. L’innocence de ce couple est renforcé par le chiasme « homicides mains » et « sang innocent ». Les « homicides mains » désignent Phèdre, coupable d’inceste et « sang innocent » désigne Hippolyte et Aricie. La douleur de Phèdre est aussi exprimée par son champ lexical : elle dit de sa vie qu’elle a été « pénible ». Mais Phèdre a aussi été « poursuivie de malheurs » et de « tourments ». Cette hyperbole montre bien la souffrance et une douleur que Phèdre dit proche de la torture. Il y a aussi une opposition entre le bonheur et la douleur, qui est un des motifs de la jalousie de Phèdre. Mais la principale cause de sa jalousie est qu’Hippolyte, capable d’aimer, choisit Aricie au lieu de Phèdre. Elle est donc jalouse d’Aricie qui possède le cœur d’Hippolyte. L’anaphore de « il faut » montre la volonté de Phèdre de « perdre Aricie ». Elle montre aussi que la punition que veut infliger Phèdre est un impératif. Elle devient aussi meurtrière, pas par les actes, mais par la parole.
Cette jalousie fait naître chez Phèdre un sentiment de haine envers Aricie : c’est ce que montre la périphrase désignant Aricie et ses frères : « il faut de mon époux / Contre un sang odieux réveiller le courroux ». Sa haine est également illustrée par l’hyperbole « le crime de la sœur passe celui des frères ». Phèdre considère qu’Aricie, en se faisant aimer d’Hippolyte, a commis un crime plus grave que ses frères, dont le seul mal était d'être les descendants légitimes du trône d’Athènes. Phèdre exagère encore en qualifiant l’amour d’Aricie de crime, ce qui confirme la haine jalouse que voue Phèdre à Aricie. De plus l’anaphore de l’adjectif « jaloux » dans « jalouse rage » et dans « jaloux transports » montre l’association étroite entre la jalousie et la haine ou la colère que sont « rage » et « transports ». Mais, même lorsqu’elle est jalouse, lorsqu’elle éprouve de la haine pour Aricie, elle est lucide. Les questions oratoires «Que fais-je ? Où ma raison se va-t-elle égarer ? » le montre. Elle se décrit comme « amante insensée », ce qui prouve qu’elle est néanmoins lucide et qu’elle assume une partie de ses actes. Mais elle préfère se laisser guider par la jalousie et la haine que par la raison.
Le sentiment de jalousie de Phèdre progresse de la simple jalousie à la folie meurtrière. Elle se laisse guider par ce sentiment, tout en restant lucide.
Phèdre ne sait pas comment un tel amour a pu voir le jour comme on peut le voir grâce sa première réplique où elle décrit Hippolyte comme un « farouche ennemi » (Vers 1220) « tigre, que jamais je n‘abordai sans crainte » (Vers 1222). Hippolyte est tout ce qui est de plus vertueux, et qu’il aime Aricie, rend cet amour encore plus improbable aux yeux de Phèdre.
Avec l’enchainement des questions rhétoriques des vers 1231 à 1236, elle se demande comment n’a-t-elle
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