Que nous apporte l'oubli?
Dissertation : Que nous apporte l'oubli?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar natty76 • 14 Janvier 2017 • Dissertation • 881 Mots (4 Pages) • 2 515 Vues
Ecriture personnelle : Que nous apporte l’oubli ?
Dans une société qui va de plus en plus vite, où nous sommes submergés par toutes sortes d’informations, et en parallèle où fleurissent les supports d’aide aux stockages de toutes sortes de données : Smartphones, Cloud et autres ; la mémoire apparait comme essentielle à notre vie contemporaine, et l’oubli comme un frein.
Mais avant de bannir ce dernier de nos vies, il convient de se demander, ce que nous apporte l’oubli ?
Nous verrons donc les bienfaits et les méfaits de l’oubli sur nos existences.
Une vie sans oubli, est une vie sans lendemains qui chantent. En effet l’oubli permet un tri dans nos mémoires et élague nos souvenirs. Comment pourrait-on continuer à vivre après un traumatisme si le temps, et avec lui l’oubli, n’opéraient pas ? La fable de Jean de La Fontaine « La Veuve » illustre très bien cela, en nous décrivant une femme inconsolable après le décès de son mari mais qui avec le temps reprend goût à la vie.
L’oubli est aussi une fonction essentielle de l’image de soi, comment pourrait-on se regarder tous les jours dans un miroir, si le souvenir exact de notre visage restait intact ? Nous serions trop conscients des effets du temps sur nous, alors que grâce à l’oubli nous gardons une bonne image de nous. C’est ce qu’explique Simon-Daniel Kipman dans un article « S’alléger pour se sentir vivre » du magazine CLES.
Dans ce même article il évoque une vertu essentielle de l’oubli, il nous libère l’esprit et nous permet de penser. Si notre cerveau est saturé de souvenirs, il ne peut pas réfléchir, c’est ce qui arrive aux hypermnésiques, ils ne peuvent rien oublier, leur sommeil est altéré et leur vie une succession d’images enregistrées qu’ils ne peuvent effacer. Jorge Luis Borges dans son roman Funès ou la Mémoire décrit un homme, Ireneo Funès, qui souffre de cette pathologie et qui fait de sa vie est un enfer. Cet homme est rongé par sa maladie, le manque de sommeil et son cerveau en éveil constant, le font vieillir avant l’âge, l’auteur le dépeint comme un vieillard alors qu’il n’a que dix-neuf ans.
Si l’hypermnésie, cette pathologie liée à l’incapacité d’oublier est handicapante, elle est toutefois moins répandue que les pathologies liées à l’oubli, telle que l’amnésie ou les maladies neuro-dégénératives telle que celle d’Alzheimer. Cette dernière atteint toutes les mémoires, la mémoire implicite et la mémoire explicite, le malade ne fabrique plus de souvenirs de ces actions, il oublie aussi des choses vitales comme manger ou marcher, il perd aussi son langage et tous ses apprentissages, et il oublie donc aussi son entourage. C’est toute une vie qui s’efface. Dans son film Still Alice adapté du roman L’envol du papillon de Lisa Genova, le réalisateur Richard Glatzer nous fait suivre la descente aux enfers de l’héroïne Alice qui apprend qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer, ses interrogations, ses méthodes pour essayer de cacher sa maladie, de la contourner et de repousser l’inévitable.
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