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L’erreur constitue-t-elle un levier dans l’accompagnement éducatif ?

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Par   •  4 Février 2020  •  Dissertation  •  2 067 Mots (9 Pages)  •  450 Vues

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DC2 : Épreuve de dissertation

« L’erreur constitue-t-elle un levier dans l’accompagnement éducatif »

Introduction

        L’erreur, c’est ce petit rien, ce « tuché », cet imprévu, ce grain de sable qui vient parfois se glisser dans un rouage bien huilé. C’est cet acte, cette parole, ce geste commis par ignorance, par maladresse, par orgueil ou bien encore par amour. Cette sensation d’avoir commis une faute et de devoir composer avec, car il y a toujours un avant et un après. C’est cet écart, cette bévue que l’on pense pouvoir effacer d’un coup de gomme, mais l’empreinte de la mine est toujours présente. L’erreur c’est aussi ce qui nous rend humain, elle fait partie de notre quotidien. Une machine fait des erreurs à partir des algorithmes programmés par l’homme. L’erreur c’est aussi cet inattendu, cette matière qui va nous aider à prendre du recul sur la vie et les personnes, de comprendre et d’analyser une situation, se questionner sur ce qui n’a pas fonctionné.

        Si il est vrai que d’après  le latin Sénèque, « l’erreur est humaine » ( errare  human est) et que l’on apprend de ses erreurs et de celle des autres, comment savoir si cette notion peut se transformer en une force active, un moyen d’action assez fort pour franchir des étapes, dans l’accompagnement éducatif des personnes dont nous avons la responsabilité ?

        Dans une première partie, nous aborderons la notion d’erreur dans l’accompagnement ou la relation éducative commise par le professionnel et de ses conséquences.  Une idée qui sera aussi développée en deuxième partie avec la perspective de l’erreur commise par l’accompagné.

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        Comment peut-on considérer qu’un professionnel commette des erreurs, après tout il a été formé pour ne pas en faire, sinon, faut qu’il change de métier ! Voilà une phrase que l’on a déjà entendue ou dite nous-même. Cela va de soi pour chacun, sinon où est sa crédibilité et comment peut-on lui faire confiance. Pourtant, c’est un être humain, il n’est pas à l’abri d’en commettre.

         C’est vrai, il est formé pour ne pas en faire, du moins le moins possible. Dans un de ses écrits Emile DURKHEIM a dit : « C'est pour cette raison qu'en général les fautes proprement professionnelles n'ont pas le même degré de gravité que les autres. ». Il n’a pas tort, le professionnel est engagé pour exécuter une tâche bien spécifique. Si il n’y parvient pas ou si il commet des erreurs, les conséquences en seront que préjudiciable.

        D’autant plus, lorsque le professionnel est dans l’accompagnement de personnes. Il ne s’agira pas seulement de préjudices pécuniers ou matériels mais la plupart du temps, physiques ou psychologiques.

        Alors, que doit faire le professionnel qui a mal jaugé une situation, qui a pris une décision, qu’il croyait bonne mais qui a de lourdes conséquences ?

        Tout d’abord, il est nécessaire de revenir sur l’expression du latin Sénèque dont l’expression était incomplète en introduction : « errare humanun est, persevare diabolicum ! », l’erreur est humaine, persévérer (dans l’erreur) est diabolique. Il a d’autant plus raison, commencer à corriger son erreur c’est d’abord en prendre conscience et ne pas continuer dans celle-ci, cela n’aurait plus de sens et les conséquences seraient d’autant plus désastreuses. Pour le professionnel qui commet une erreur, sa volonté première est de comprendre comment a-t-il pu la commettre. Il doit prendre assez de recul, pour ne pas réitérer une deuxième fois, cela ne serait plus une erreur mais un « geste » volontaire. Ces erreurs maladroites qui vont à la rencontre d’un non sens peuvent bloquer ou faire régresser un accompagnement. C’est au professionnel, par sa force de résilience à en faire un « levier ». Une action parfois malencontreuse qui ne doit pas constituer un obstacle aux objectifs et à la relation que l’on a établis avec l’accompagné.

        En effet, deux situations lors d’un stage en Foyer Occupationnel pour adultes en situation de handicap m’ont questionnées sur la notion d’erreur. L’une d’entre-elles concernait une professionnelle à qui il a été demandé de changer une jeune femme souillée de son urine. La professionnelle est retournée vers son groupe dont elle s’occupait en répondant, que la jeune femme attendrait le soir, au foyer d’hébergement pour être changée. La professionnelle non consciente d’avoir été malveillante sur le moment au su reprendre la situation avec l’équipe et a réalisé son erreur. Moi même, non fait du hasard, la même jeune femme, était venue me voir en me témoignant du manque et de l’absence de sa maman. Croyant bien faire, je lui ai suggéré d’écrire à sa maman. Je me suis dit que cela pourrait la soulager de ses « maux » à travers les « mots ». Il n’y a pas eu de conséquence par la suite mais ma chef de service m’a signalé par la suite, que cette jeune femme n’avait pas de maman « à proprement dit » mais d’une dame qui s’était occupait d’elle pendant plusieurs années et qui ne pouvait plus actuellement. Même si il n’y a pas eu « apparemment » de conséquences, il n’en ai plus est que mon erreur a été de ne pas consulter le dossier de la jeune femme auparavant et de lui trouver une solution provisoire plus adaptée pour soulager ses maux.

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