Le survenant, plan détaillé

Étape 1 : Plan du développement

Thèse : Non, il n’est pas vrai d’affirmer que dans le survenant le bonheur réside dans le nomadisme.

Argument principal 1

      Les sentiments ressentis par les différents personnages s’apparentent davantage à un mode de vie sédentaire.

Sous argument 1.1

Le survenant est pris d’un sentiment d’appartenance qu’il n’avait jamais vécu dans le passé.

Preuve : « Quelque chose de grand et de nostalgique à la fois, quelque chose qu’il n’avait jamais ressenti auparavant, remuait en lui, qu’il eut aimé partager, même dans le silence, soit avec Didace Beauchemin, soit avec Angélina Desmarais, ou peut-être aussi Z’Yeux-ronds. Il regretta d’avoir laissé le chien à l’abandon sur le quai. » (p.64)

Sous argument 1.2

Les habitants éprouvent un sentiment d’appartenance et de fierté lorsqu’ils parlent de leurs biens, leurs possessions.

Preuve : « Elle énuméra joyeusement les ressources de la maison: Notre bois tu le vois de la plane des iles, de la belle grosseur; la fleur de sarrasin, on en parle pas, on est à même. Nos pois cuisent en le disant, sans même l’aide d’une goutte d’eau de Pâques. Nos patates fleurissent, une vraie bénédiction... » (p.41).

Sous argument 1.3

Une partie de leur bonheur et de leur sentiment de sécurité réside dans la pratique de la religion.

Preuve : « On va arriver le sermon commencé. Un vrai déshonneur. » (p.77)

Argument principal 2

      Le mode de vie nomade et urbain se voit dégradé par les personnages tout au long du roman.

Sous-argument 2.1

Les personnages voient les nomades comme des gens impolis sans honneur.

Preuve : « Un survenant, si tu veux le savoir, c’est quelqu’un qui s’arrête à une maison où il n’est pas invité…et qui se décide pas à en repartir. »

« Dans ce pays icitte, on n’est pas prêt à dire qu’il y a de l’honneur là-dedans non plus. » P.47

Sous-argument 2.2

Le survenant, dû à son mode de vie, est perçu comme un homme sans identité.

Preuve : « Rien qu’un survenant. » « Je comprends pas mon beau-père d’endurer  une pareille ramassure des routes, un gars qui peut même pas dire son nom. » p.36

Sous-argument 2.3

La vie urbaine est source d’excès et d’actes irresponsables

Preuve : « L’argent dépensé, le Survenant dont la soif, loin de s’étanchée, s’était avivée à la consommation de quelques coups, tira des plans pour boire davantage. »

« C’était la première fois que le jeune Provencal buvait de l’alcool. (…) Éparpillant les billets de banques, il cria, comme un enragé : -La traite! La traite pour tout le monde dans l’hôtel. »

Étape 2 : Rédaction

     Thèse : Non, il n’est pas vrai d’affirmer que dans Le survenant, le bonheur réside dans le nomadisme. 

Le roman Le survenant se passe à l’époque où le mode de vie sédentaire est encore bien présent mais où l’on commence à ressentir le changement vers l’ère industrielle. Pour commencer, les sentiments ressentis par les personnages correspondent davantage à un mode de vie sédentaire. Le survenant, s’apprêtant à quitter, est pris d’une émotion qui ne l’avait jamais atteint dans le passé  « Quelque chose de grand et de nostalgique à la fois, quelque chose qu’il n’avait jamais ressenti auparavant, remuait en lui, qu’il eut aimé partager, même dans le silence, soit avec Didace Beauchemin, soit avec Angélina Desmarais, ou peut-être aussi Z’Yeux-ronds. Il regretta d’avoir laissé le chien à l’abandon sur le quai. » (p.64) En premier lieu, il déclare qu’il aimerait partager ce qu’il ressent avec ses camarades  et exprime son départ par le sentiment d’avoir abandonné le chien. Cela démontre qu’il a développé des émotions envers les lieux, ses amis, bref tout ce qu’il l’a entouré pendant un certain temps. Il dénonce par ses paroles, un sentiment d’appartenance aux lieux et aux gens qu’il a fréquentés. Ces caractéristiques sont propres au sédentarisme étant donné que ce mode de vie permet de s’adapter, d’assimiler et d’adopter ce qui nous entoure à force d’y être régulièrement  confronté.  Le nomadisme ne permet pas ce genre d’attachement dû aux déplacements fréquents que nécessite ce mode de vie.  En second lieu, les habitants éprouvent un sentiment d’accomplissement et de bonheur lorsqu’il parle de leurs possessions. Dans un passage du Survenant, Alphonsine exprime à Angelina  un sentiment de fierté  lorsqu’elle parle de leurs récoltes, en effet, « Elle énuméra joyeusement les ressources de la maison: Notre bois tu le vois de la plane des iles, de la belle grosseur; la fleur de sarrasin, on en parle pas, on est à même. Nos pois cuisent en le disant, sans même l’aide d’une goutte d’eau de Pâques. Nos patates fleurissent, une vraie bénédiction... » (p.41). On ressent la fierté manifestée par Alphonsine à travers cette énumération qui énonce beaucoup de positif. De ce fait, ce sentiment de joie et de sécurité par rapport aux récoltes ne peut que résulter du sédentarisme puisque seul ce mode de vie permet la pratique de l’agriculture. Les habitants s’investissent à l’année longue et consacrent corps et âmes pour de tels résultats donc une telle réaction de leur part est légitime. Cependant, ce n’est pas le cas pour les nomades puisqu’ils n’ont pas le temps d’adhérer à cette pratique. Finalement, une partie de leur bonheur réside dans la pratique de la religion. Les personnages y accordent beaucoup d’importance  « On va arriver le sermon commencé. Un vrai déshonneur. » (p.77) Dans ce passage, le père Didace exprime à quel point la messe du dimanche est sacrée pour eux, c’est une tradition, un devoir, auquel ils ne peuvent manquer sous peine de « déshonneur ». On constate donc que le mode de vie sédentaire est idéalisé puisque leur participation à la messe sur une base régulière est de mise. Le mode de vie nomade ne permet pas ce genre d’action, étant donné la fréquence des déplacements, la pratique de la religion est moins importante.

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