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Le Colonel Chabert - BALZAC

Dissertation : Le Colonel Chabert - BALZAC. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Avril 2016  •  Dissertation  •  1 596 Mots (7 Pages)  •  3 892 Vues

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1/ Les deux textes du corpus sont tirés du livre « Le Colonel Chabert » de Balzac, paru en 1832. Ecrivain du XIX° siècle, Balzac est un écrivain réaliste avec des influences romantiques. Ces deux textes mettent en scène le jeune Derville, avoué qui représente Chabert. Il est le seul à croire à son histoire et le soutien tout au long du livre, comme on le voit dans les deux extraits qui sont aussi des portraits de l’avoué - homme objectif et plein de compassion.

Le premier extrait « Le triomphe des apparences » se situe au milieu du récit, 3 mois après la rencontre entre Chabert et Derville, à l’étude de Notaire. Le deuxième est extrait de la fin du livre, « L’exipit ». Derville représente Chabert dans sa procédure pour retrouver son identité, sa femme et sa fortune. Cette affaire judiciaire est un élément essentiel du livre dont l’un des titres prévus était « La transaction ». D’ailleurs, le premier texte se passe chez l’ex femme du Colonel que Derville rencontre pour négocier une transaction. Le deuxième, 6 mois après, à l’hospice, où Chabert meurt dans la misère et l’oubli.

Il s’agit dans les deux cas d’un portrait moral de Derville – réaliste mais influencé par le romantisme : il est dégoûté par le matérialisme et la cupidité de son époque – la Restauration- et porte « le deuil de toutes les vertus, de toutes les illusions ». D’ailleurs, en conclusion il dit « Paris me fait horreur ». A l’opposé, il admire les qualités humaines de Chabert : « quelle destinée ! ». D’ailleurs, pour le narrateur, Derville est un « homme si bien placé pour connaître le fond des choses, malgré les mensonges ».

Dans « le triomphe des apparences », le narrateur parle à l’imparfait, le style est indirect sauf lorsque l’auteur exprime la pensée de Derville (« connaître », « cachent »). Là, Balzac emploie le présent, c’est un regard externe et objectif. Par contre, dans « l’Excipit », les temps employés sont le présent au début lorsque Derville parle (« il revient mourir », « il existe ») pour finir au passé quand il décrit « toutes les horreurs » qu’il a vu (« j’ai vu » à cinq reprises) et le passé simple quand le narrateur intervient (« s’écria »). C’est une scène théâtrale, Derville est ému par la fin de Chabert qui revient à son point de départ, le néant, et dégoutté par la « justice [...] impuissante » et inique. Il parle à la première personne dans un lieu qui n’est pas décrit alors que dans le premier texte, la description de la pièce est détaillée pour mieux souligner le fait que la « femme du comte Chabert [est] riche de ses dépouilles ».

2/ Au travers de Derville et du narrateur, la vision de la société dans laquelle vit Balzac est présentée dans les deux textes.

Pendant la Restauration la société est matérialiste et l’argent est devenu la seule valeur pour être reconnu, alors que les anciennes valeurs (celles de l’Empire) comme la bonté, la droiture et le courage font mourir le héros à l’hospice.

Ainsi, dans « le triomphe des apparences », le narrateur fait une longue description de la « jolie salle à manger d’hiver » où la comtesse reçoit l’avoué. En plus du singe, « l’argent, le vermeil, la nacre étincelaient sur la table ». La comtesse est « fraîche et rieuse », porte un « élégant peignoir » alors que « le malheureux [Chabert vit] au milieu des bestiaux ». Mais si l’on regarde plus loin que les apparences, comme Derville, on voit que la comtesse n’est pas digne d’admiration (« riche de ses dépouilles ») contrairement au Colonel Chabert qui a « aidé Napoléon à conquérir l’Egypte et l’Europe ». D’ailleurs, dans le deuxième extrait, Derville précise bien que les « trois hommes, le Prêtre, le Médecin et l’Homme de justice, […] ne peuvent pas estimer le monde » et que « nos études sont des égouts qu’on ne peut pas curer ». Balzac fait allusion au roman de Zola « La curée » qui met en scène la déchéance d’une famille animée uniquement par la soif d’argent et de la possession. Il fait également allusion au « Père Goriot » abandonné par ses filles dotées de « quarante mille livres de rente ».

Finalement, tout au long des deux extraits, le contraste entre la cupidité et le matérialisme de la société dans laquelle vit Derville (donc Balzac) et les qualités humaines de Chabert - qui appartiennent au passé – est permanent. Derville le souligne au travers de son regard extérieur, objectif et réaliste, et de ses « idées moitiés philosophiques, moitié railleuses ». Il conclue que « toutes les horreurs que les romanciers croient inventer sont toujours au-dessous de la vérité ». Ce thème est récurrent dans

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