La transition démocratique en Espagne
Dissertation : La transition démocratique en Espagne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tim Bettahar • 2 Avril 2016 • Dissertation • 1 742 Mots (7 Pages) • 4 792 Vues
L’apparition de la démocratie espagnole apparaît comme un modèle de transition démocratique, c’est-à-dire processus politique caractérisé par passage progressif d'un régime de dictature à une démocratie. En effet la dictature s’est défaite de façon volontaire et progressivement, sans heurts, ou rupture institutionnelle ni épuration, chaque étape ayant été suivi voir impulsé par l’assentiment du peuple.
La démocratie s’apparente, selon la célèbre formule d’Abraham Lincoln, au « gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », formule d’ailleurs reprise dans la constitution de la Ve République française. Cette définition se rapproche de l’étymologie grecque du mot, composé de dêmos signifiant « peuple » et de kratos : « pouvoir », ou encore kratein, « commander ». Pour ce faire, elle suppose entre autres une consultation à échéance régulière du peuple, un pluralisme politique, des libertés et droits démocratiques, etc., qui n’avaient pas lieu sous l’Espagne de Francisco Franco, qui a duré de 1939 à sa mort en 1975. L’apparition de la démocratie espagnole y remédiera. Elle correspond au processus de transition démocratique qui marque à la fois la fin du régime de Franco et la mise en place d'un régime démocratique en Espagne stable d’un point de vu institutionnel, ainsi qu’à la consolidation du régime. En effet la seule légalité démocratique permet seulement la démocratie en droit, et non en pratique. Il faut que cette démocratie s’enracine et fasse partie intégrante de la vie citoyenne. Celle-ci couvre donc la période allant de la fin du régime franquiste, jusqu’à la fin du premier gouvernement socialiste en 1986 sous lequel un certain nombre de réforme qui consolide la mise en place de la démocratie ont été faites.
La particularité de cette transition démocratique réside dans le processus de désagrégation de l’intérieur de la dictature. Ce sont en effet les « élites franquistes de la transition »[1] (F. Campuzano), modérés franquistes qui ont continué à exercer leur fonctions à peu de choses près jusqu’en 1982, qui, à force de compromis avec l’opposition modérée, qui ont permis le dépassement des tensions et l’apparition de la démocratie. En effet, Adolfo Suarez, qui fut ministre secrétaire général de El Movimiento, le parti unique franquiste. Mais le premier personnage franquiste à l’œuvre dans la transition démocratique sera Juan Carlos. Il est le descendant direct de Louis XIV, l’héritier légitime du dictateur qui avait rétablit la royauté et la dynastie des bourbons (sans rétablir toutefois le roi) si bien qu’il est désigné comme possible successeur en 1948 alors qu’il n’a que dix ans. Franco le fait revenir en Espagne pour poursuivre son éducation, et l'imprégner de la culture franquiste. A la mort du Général, la légitimité souveraine bascule des mains de Franco à celles de Juan Carlos, désigné officiellement comme successeur en 1969. Cependant, dans son discours d’intronisation en 1975, Le roi Juan Carlos affirme la nécessité d’atteindre « une société libre et moderne » et se présente comme « le roi de tous les Espagnols », sans pourtant afficher la volonté de remettre en cause le régime qui le précéda. Les deux propositions majoritaires pour assurer la suite du régime espagnole sont alors celles réformatrice des « aperturistas », provenant du régime lui-même, et celle rupturiste des « bunkeristas » de l’opposition antifranquiste. Comment le nouveau roi va donc envisager le nouveau régime ? L’attitude du roi va-t-elle marquer une continuité, une rupture face à son prédécesseur ou va-t-il adopter une attitude réformatrice à l’égard du franquisme ?
En outre, le climat à la mort du dictateur est loin de présager à une démocratisation pacifique de l’Espagne. Les vives tensions revêtant un caractère violent et les affrontements ayant lieu entre la police et les groupes d’extrême gauche et d’extrême droite ainsi que de groupes terroristes (ETA, Grapo) laissaient croire à une guerre civile. Tout cela ne présage pas une situation « postfranquiste » apaisée et encore moins démocratique, d’autant plus que nous sommes face à un pays qui n’a pas de « culture démocratique », et qui a fait face à la guerre civile de 1936 à 1939 lorsque de -presque- pareilles dissensions avaient lieu (entre diverses tendances d’extrême gauche et d’extrême droite dont les putschistes de Franco, portrait que l’on retrouve à peu près ici en 1975).
Le rétablissement d’un roi bourbon, éduqué et désigné par un dictateur militaire, va-t-il permettre un enracinement solide de la démocratie dans un pays pourtant sans culture démocratique ?
- Des changements structurels antérieurs participent à la relative réussite de la transition démocratique
- Face aux difficultés à la sortie de la dictature, une politique de réconciliation est mené, préfigurant l’instauration des institutions démocratiques
- Les difficultés à la sortie de la dictature
- Les différents projets (continuité du franquisme, réformisme, rupturiste (qui va former l’opposition) avec PCE et PSOE unifié grâce à la coordinatiion démocratique du 26 mars 1976.
- Image de continuité du franquisme (confirmation de Navarro comme chef du gouvernement)→ attitude ambivalente du roi.
- Immobilisme politique → débordement de manifestations pour libertés (d’expression, droit de grêves…) → politique d’ouverture et nomination de Adolfo Suarez
- Malgré cela, semaine noire 23 au 28 janvier 1977 et massacre d’Atocha
- La politique de réconciliation
- LOI D’AMNISTIE
- Légalisation du PCE le 9 avril 1977 → légitimité dans les négociations pour la transition
- La loi de réforme politique et le démantèlement des institutions franquistes ouvrent la voie à la démocratie, concrétisée dans la constitution et sa pratique
- Réformes assurant principes démocratiques qui vont substituer la légalité franquiste à la légalité démocratique
Loi de Réforme Politique (Ley de Reforma Política) de novembre 1976
→ Parlement composé de 2 chambres élu au suffrage universel ; légalisation de tous les partis politiques et organisations ouvrières, reconnaissance du droit de grève…
- Démantèlement des institutions et organismes franquistes.
Le Tribunal d’Ordre Public, responsable de la répression politique est dissous, puis c’est au tour du Movimiento Nacional, parti unique sous Franco, qui ouvre la voie au pluralisme politique. Les 1ère élections voient la victoire UCD et PSSOE de Suarez→ principales forces politiques qui vont participer au constitution
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