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La barrière linguistique dans le soin.

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Par   •  9 Avril 2018  •  Dissertation  •  1 905 Mots (8 Pages)  •  1 472 Vues

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  • Introduction.

Etudiante en seconde année en soins infirmiers il nous a été demandé de faire des analyses de pratiques portant sur une situation qui nous aurait particulièrement surprises. J’effectue ce premier stage de ma deuxième année dans un service particulier dont, je n’avais à vrai dire aucune connaissance d’existence. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre malgré les nombreuses recherches effectuées au préalable. J’ai été confronté à plusieurs situations qui ont suscité en moi de l’étonnement. Cependant durant mon stage de 5 semaines, je me suis retrouvé chaque jour dans la même situation avec différents patients : la barrière linguistique dans le soin.

Dans un premier temps, je vous décrirai le lieu dans lequel s’est déroulé mon stage, puis je vous parlerai de la situation que j’ai constaté. Par la suite mon étonnement sera exposé. Ensuite le questionnement vous sera présenter, au préalable, les concepts clés en lien avec la situation seront décrits.

  • Présentation de la structure.

LHSS Lits Halte Soins et Santé (LHSS), est un centre de soins avec hébergement géré par l’association SOS HABITAT et SOINS.

Il a ouvert ses portes en octobre 2009 à Saint Denis.

Le LHSS  propose :

  • D’une part, des soins à des personnes sans résidence stable dont l’état de santé ne nécessite pas une hospitalisation mais justifie un temps de repos avec soins.
  • D’autre part, une prise en charge sociale, au cours du séjour, facilitant l’accès aux institutions sociales de droit commun.

La structure dispose de 40 lits (40 places) attribuées aux hébergés envoyés par le secteur hospitalier ou le secteur social.

L’équipe de professionnelles de LHSS se compose d’ :1 délégué régional ; 1 Chef de service ; 1 Secrétaire, 1 Assistante sociale ; 1 Médecin ; 4 Infirmier(e)s ; 3 Aides-soignant(e)s ; 4 Auxiliaires de vie de jour ; 5 Auxiliaires de vie de nuit ; 2 Agents d’entretien

Le LHSS accueille des personnes en situation de grande exclusion, des sans-papiers sans couverture sociale, des personnes en situation de précarité accidentelle transitoire.

Le LHSS les accueille sans aucune discrimination et quelle que soit leur situation administrative, tant que leur état de santé nécessite un temps de repos ou de convalescence sans justifier d’une hospitalisation. Les pathologies existantes au LHSS sont principalement le cancer, la tuberculose, le VIH.

L’objectif poursuivi par le LHSS est d’éviter l’errance propice à l’aggravation de la maladie, pour les sans-logis.

Donner à ces personnes la possibilité de prendre contact avec les structures psycho-médicosociales, puis leur assurer une sortie adaptée à leur situation personnelle.

Les admissions sont conditionnées par une prescription médicale et strictement subordonnées à une orientation par des professionnels du système hospitalier et des services sociaux.

La demande d’admission est traitée par le chef de service après validation par le médecin du LHSS.

  • Description de la situation.

Le 2eme jour de stage arrive, il est 8h, l’heure du commencement de la distribution des médicaments. L’infirmier présent (mon tuteur), ouvre la porte pour signaler que nous sommes prêts à accueillir les hébergés. Mme M arrive, il lui donne ses traitements et lui demande de revenir après pour discuter, elle prend ses médicaments fait oui de la tête et s’en va. Mme M, âgée de 43 ans née en Roumanie, de nationalité roumaine, ne parlant pas et ne comprenant pas très bien le français. Elle vivait dans un bidonville avec son mari, ses 2 enfants sont au pays. Son mari vit toujours dans le bidonville depuis son admission au LHSS. Elle a des droits CMUC[1] et AME[2] et est sans ressources. Elle est admise au LHSS pour motif d’adénocarcinome mammaire métastasé aux vertèbres. Elle a commencé les séances de chimiothérapie il n’y a pas longtemps, elle en est à sa 2eme séance, qui lui provoque des nausées, vomissements, diarrhées en effets secondaires ainsi que des douleurs pendant plusieurs jours. Je demande à mon tuteur de stage pourquoi il a besoin de la voir. Il m’annonce que la 3eme séance de chimio prévue demain matin est avancée à cette après-midi qu’il faut le lui expliquer. A 11h, Mme M n’est toujours pas venue à l’infirmerie, il va la chercher et lui demande de le suivre. Une fois la porte fermée je lui montre un siège pour qu’elle puisse s’assoir. Il s’assoit également à côté d’elle et lui explique que tout à l’heure une ambulance viendra la chercher pour l’accompagner pour sa séance car le médecin a appelé pour avancer la séance. Tout d’un coup elle se met à pleurer à chaude larmes. Je lis de la surprise dans les yeux de l’infirmier, il lui demande pourquoi elle pleure. Mme M répond mais dans sa langue, l’infirmier lui dit ne pas comprendre ce qu’elle lui dit. S’enchaine un dialogue où ni l’un ni l’autre ne semble se comprendre. Mme M sort son téléphone le tend à l’infirmier. Il discute avec le mari de Mme M et lui explique ce qu’il vient de lui dire et tend le téléphone à Mme M qui discute avec son mari elle semble se calmer. Il reparle avec son mari, Mme M s’est mise à pleurer car elle avait cru qu’elle avait encore un problème de santé et qu’il fallait l’hospitalisée, elle a pris peur en entendant le mot ambulance, elle aurait compris pompier. Apres avoir été rassuré par l’infirmier à travers son mari Mme M sèche ses larmes et se met à sourire. L’infirmier propose au mari de Mme M s’il veut bien l’accompagner afin de traduire ce que le médecin lui dira lors de la chimiothérapie.

  • Rapport d’étonnement et question de départ.

Au LHSS, un grand nombre d’hébergés sont en situation de grande précarité, il y a beaucoup d’étrangers ne parlant pas et/ou ne comprenant pas le français. J’ai été confronté plusieurs fois à la barrière de la langue lors d’un soin durant ce stage, mais cette situation m’a particulièrement surprise car j’ai vu l’état de détresse de Mme M due à cette barrière. Pourquoi Mme M a-t-elle réagit ainsi ? L’incompréhension entre les deux est-elle la cause de l’angoisse de Mme M ? L’infirmier a-t-il employé les bons termes pour lui expliquer la situation ? Tout en sachant qu’elle ne parlait pas français et le comprenais très peu, n’aurait-il pas mieux fallut qu’il fasse appel à la personne de confiance c’est-à-dire son mari pour éviter une telle réaction ?

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