Commentaire, Sieyes, Essai sur les privilgèes

 Commentaire : Commentez l’extrait suivant de Sieyès, Essai sur les privilèges, 1788.

« Le corps qui avait concentré dans ses mains tous les pouvoirs, manqua aux engagements qu’il avait pris avec ses sujets, ou, si l’on veut, avec ses esclaves » écrit Guillaume Thomas Raynal dans son encyclopédie l’« Histoire philosophique et politique des deux Indes ». L’abbé Raynal décrit ici le danger de la concentration des pouvoirs au sein d’un même corps dirigeant.

C’est par cette même idée qu’Emmanuel-Joseph Sieyès introduit sa description du rôle de la Constitution en tant qu'entité séparatrice des pouvoirs publics dans son œuvre.                                                                                En effet, l’ecclésiastique français publie en 1788 l’ouvrage « Essai sur les privilèges », qui s’intéresse et critique la place d’une classe privilégiée, la noblesse, dans la société. L’abbé Sieyès est un homme d’église et politique aussi écrivain né le 3 mai 1748 à Fréjus. C’est un porte-parole du tiers-état, qui à une période révolutionnaire, s’oppose fervemment à la noblesse. Il occupera par la suite plusieurs fonctions politiques telles que consul provisoire du Consulat, dirigeant influent de l’Assemblé nationale ou encore président du Sénat conservateur.      

Son œuvre se situe à une époque révolutionnaire, ou les esprits du peuple montrent une résistance à la monarchie absolue avec un désir de réforme. Ce désir s’inscrit notamment avec un courant nommé le constitutionnalisme, en ferveur de l’institution d’une constitution pour limiter l’instance au pouvoir. C’est dans ce mouvement que va s’inscrire l’«Essai sur les privilèges », qui promeut justement la mise en place d’une constitution organisant les pouvoirs publics.

L’extrait peut être découper en 3 mouvements. L’auteur détermine d’abord de la ligne une à cinq le rôle principal de la Constitution en tant qu’entité organisatrice et séparatrice des pouvoirs publics. Puis il définit sa portée tout en définissant la notion de Nation. Enfin, dans les deux dernières lignes, il confirme la place et le but de la Constitution.

Le texte présente un véritable tournant dans l’histoire politique, avec l’apport d’une notion aujourd’hui incontournable : la Constitution. Il dépeint l’idée d’une constitution qui se retrouve à l’époque actuelle dans de nombreux états mondiaux. L’extrait possède donc un véritable intérêt en s’affiliant dans une continuité temporelle forte et moderne.

Qu’elle est donc cette conception d’une Constitution nouvelle, s’inscrivant dans le temps, soutenue par Siéyès dans « Essai sur les privilèges » ?

Emmanuel-Joseph Sieyès apporte des rôles novateurs à la Constitutions (I), mais aussi lui instaure de multiples positions (II).

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