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Bienveillance dans les soins d'un usager alcodependant

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Par   •  23 Novembre 2020  •  Dissertation  •  2 286 Mots (10 Pages)  •  443 Vues

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Description précise de la situation

Etudiante de 2ème année à l’IFSI, je réalise un stage au Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA).

Lors de mon premier jour de stage, l’infirmière me propose d’assister à un examen qui est réalisé au centre, le fibroscan, qui permet de mesurer l’élasticité du foie. Il est réalisé sur un homme, Mr Z, âgé de 44 ans sans domicile fixe (SDF) avec une forte dépendance à l’alcool, actuellement il est hébergé en foyer. Mr Z est accompagné d’un éducateur spécialisé, qui intervient dans le CAARUD mobile de l’association. L’ infirmière prépare l’appareil et la table d’examen dans la salle de soin. Elle me montre le manuel d’instructions de l’examen, quand Mr. Z entre dans la pièce seul. Elle lui demande son identité, nom, prénom et date de naissance. Puis elle l’invite à s’installer sur la table, il ôte son blouson, et il relève son pull. A ce moment on remarque des marques d’égratignures et d’hématomes sur son torse. L’infirmière l’interroge sur l’origine de ses marques mais il dit ne plus s’en souvenir. Elle procède à l’examen, j’essaye de rester attentive sur son acte mais ses marques m’ interpelle. L’infirmière explique à Mr Z que c’est indolore et rapide qu’il ressentira une légère vibration, il se laisse faire. L’examen terminé, elle lui propose de patienter en salle d’attente. Elle me montre le résultat qui indique une fibrose hépatique sévère, elle transmet les résultats au médecin de la structure. Je suis dans la salle de soin, quand je vois l’éducateur du CAARUD mobile prendre la caisse pour faire un Test Rapide à Orientation Diagnostique (TROD). Il s’agit d’ un test de dépistage VIH et hépatites, curieuse je lui demande si je peux y assister. Il n’ y voit pas d’inconvénient à condition que l’usager accepte ma présence, il prépare le test. L’éducateur m’explique que c’est pour Mr Z qu’il profite de sa présence Mr Z dans la structure. Il entre dans la pièce, et accepte que j’assiste à l’examen. L’éducateur explique le déroulement du test à Mr Z, et lui demande s’il connait la maladie de l’hépatite C et ses modes de transmission. Monsieur Z pensait que le virus se transmettait par une relation sexuelle non protégée. Il lui explique alors que l’hépatite C est transmissible par voie sanguine et lui parle les façon de se contaminer. Pour le rassurer, il ajoute que de nos jours elle se traite et se guérit bien. Il lui explique que c’est indolore, qu’il va faire un prélèvement sanguin capillaire au bout du doigt, que le résultat est disponible dans les 15min. L’éducateur se protège et met des gants, puis il réalise l’examen selon le protocole, Mr Z tremble. L’usager nous confie que dernièrement il était retourné dans son pays d’origine chez sa famille, qu’il s’y sentait bien et qu’il était abstinent pendant son séjour. L’éducateur lui fait part qu’il peut s’il le souhaite l’accompagner pour ses démarches administratives ou ses rendez-vous médicaux et qu’il peut l’appeler à n’importe quel moment s’il est en difficulté. A ce moment, il enclenche son chronomètre et propose à Mr Z de sortir fumer une cigarette en attendant. Les 15 minutes sont écoulées, le test est terminé, le résultat est négatif. Toutefois, il faut prendre en compte la fenêtre de risque sérologique. C’est pourquoi il faudrait dans l’idéal un second test dans les 3 mois pour être sûre du diagnostic à condition qu’il n’y a pas de prise de risque pendant cette période.

J’ai remarqué que Mr Z, ne se comportait pas de la même manière avec l’éducateur et l’infirmière. Il était ici dans le dialogue, il partageait des confidences, on voyait que le lien de confiance était construit entre eux. Pendant les 15 minutes d’attente, l’éducateur m’a demandé ce que je pense de la situation de Mr Z. Je lui ai dit que j’étais surprise qu’il ne lui est pas parlé de réduire sa consommation d’alcool. Il me déclare qu’ il connait Mr Z depuis un an que le lien entre eux c’est fait très progressivement. Ce matin, il l’ a trouvé devant le supermarché en manque d’alcool, il lui a acheté quatre bières avant de l’emmener au centre. Il m’a expliqué que c’était pour le mettre dans sa zone de confort car sinon il n’aurait pas accepté de venir faire l’examen. Il m’explique qu’un alcoolique peut en mourir, faire une crise d’épilepsie voir un délirium tremens, s’il est en manque. Il ajoute qu’on ne peut pas empêcher un usager de boire mais on peut l’aider à se mettre en sécurité, dans le cadre de la réduction des risque alcool (RDRA). La démarche de sevrage doit être une prise de conscience à la demande de l’usager, elle doit se faire progressivement avec l’aide de professionnels. De plus il m’affirme qu’il est important de ne pas être dans le jugement, mais dans la bienveillance à l’égard des usagers. La personne doit être soignée dans son ensemble, sans faire de différence. Le fait de juger ou faire de la morale c’est prendre le risque de la perdre.

Je sors de la pièce et remercie l’éducateur de m’avoir accordé son temps pour cette discussion enrichissante. Je vais dans la salle de soins retrouver l’infirmière, je lui confie que cette situation m’a donner l’occasion de me questionner sur mes représentations des usagers qui présentent une addiction à l’alcool. Ce stage, est une opportunité qui me permet de faire l’analyse de ma pratique professionnelle, d’aborder de manière différente le soin, et d’appliquer les 3 attitudes fondamentales que met en avant Carl Rogers qui sont la congruence , l’empathie et l’intérêt positif inconditionnel dans les soins relationnels .

Questionnement :

Quand j’assiste à la première prise en charge d’ un usager dans le service, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Je sais que c’est un homme, avec une dépendance à l’alcool, qu’il est sans domicile fixe, qu’il est accompagné d’ un éducateur et qu’il doit faire un examen pour évaluer l’état de son foie. Au centre du CSAPA/CAARUD la prise en charge de l’usager est une prise en charge globale et pluridisciplinaires dans laquelle interviennent : des éducateurs, des infirmières, des travailleurs sociaux, un médecin addictologue, et un psychologue. Lorsque l’on prend en charge un usager dans le pôle addiction, on prend en charge sa situation médicale, psychologique et sociale. Mais comment prendre en charge des usagers à dépendance addictive sans aborder les conséquences de certaines addiction ou conduite à risque? Comment réussir une bonne prise en charge

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