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Analyse de pratique en pédiatrie, décès d'un nourrisson

Rapport de stage : Analyse de pratique en pédiatrie, décès d'un nourrisson. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Juin 2018  •  Rapport de stage  •  2 482 Mots (10 Pages)  •  1 153 Vues

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Formation infirmière 3ère année[pic 1][pic 2][pic 3]

Promo 2015-2018

 Pauline Chastel

Le 08/12/2017

Analyse de pratique

 Stage 6

Service pédiatrique

Centre hospitalier d'Ardèche merridionnale

Institut de Formation en Soins Infirmiers d'Aubenas

9, chemin de bois vignal BP 146-07205

Situation n°1 :

1- Présentation de la situation

        Je vais vous présenter une situation qui a eu lieu au cours de mon sixième stage,  au sein d'un service de pédiatrie.

        La situation a lieu au cours de ma cinquième semaine de stage. Je suis arrivée dans le srvice à 6h35, l'équipe de nuit était présente et l'équipe de jour venait d'arriver, il y avait donc quatre infirmières, trois auxiliaires de puericulture, un pédiatre et moi-même, étudiante infirmière. L'équipe de nuit était en  réa-néonat avec le pédiatre, au chevet d'un enfant né par voie basse à 32 semaines.

        Le nouveau-né était dans le service depuis sa naissance à 6h, il a une saturation à 46%, ne respire pas de façon autonome et le pediatre n'arrive pas à l'intuber.

        L'équipe de nuit s'occupant de lui, nous n'avons pas eu de relève, une IDE et une AP rentre en néonat pour soutenir l'équipe de nuit et prendre le relais. La situation en double équipe dura jusqu'à 8h30.

        Pour ma part, sans expérience en néonat, je restais en retrait, les enfants présents dans mon secteurs dormaient et ne nécessitants pas de soins : j'étais disponible pour faire passer du matériel en néonat et surtout observer et comprendre la prise en charge d'urgence.

        Le temps passant, l'état de santé du nouveau né se dégrada, malgrè l'arrivé du SMUR de Lyon, il perdit beaucoup de sang.

Le dernier quart d'heure fut déterminant. L'équipe de pédiatrie (une IDE une AP et moi) étions chargés de la communication entre l'équipe de réa très occupé et l'équipe de maternité qui était au chevet de la maman. Cette tâché était ardue car l'équipe de réa était en pleine action. Une sage femme de réa arriva dans le service avec la maman. Cette dernière attendait devant la porte de la réha pendant que la sage-femme s'informait de l'état de santé du nouveau né dans notre service. Elle put constater que le pédiatre était en train de faire un massage cardiaque, une IDE sortie de la salle de réa et nous dit « je pense que c'est fini ! »

        A ce moment, la sage femme rejoigni la maman dans le couloir et chercha à la rassurer. Elle lui dit « ne vous inquiétez pas, il a un cathéther à la main et il est intubé pour l'aider à respirer, nous allons attendre un instant puis nous pourrons rentrer ». Trois minutes plus tard, le pédiatre sortait pour lui annoncer le décès.

2- Constat de départ

        La problématique de cette situation ne concerne pas la prise en charge médical de ce jeune patient, mais l'annonce de son décès à la maman.

        La situation me troubla, parce que j'étais émue et que je trouvait cette annonce terrible : j'avais l'impression qu'on avait sciemment ensuflé de l'espoir à cette femme, avant de lui annoncer le décès de son enfant quelques minutes plus tard. Je me sentais génée, comme si nous avions commis une faute.

3- Analyse

        Si la situation m'a boulversée, c'est qu'elle était particulière : c'était la première fois que j'étais confronté à un décès à l'hôpital, et mon émotion fut majorée par le fait que c'était un enfant. Je pense aujourd'hui que la colère et l'incompréhention que j'ai ressenti face au discour de la sage-femme faisaient parti intégrante de mon mécanisme de défence pour gérer la situation. Je me suis concentrée sur les modalités de cette annonce, pour ne pas me laisser envahir par la tristesse de ce moment. De manière inconsciente, j'ai effectué un repport de colère vers cette professionnelle.

        Néanmoins, cette situation m'interroge sur les modalités d'annonce d'un décès. En effet, aucun texte légal ou réglementaire ne traite spécifiquement de l’annonce d’un décès dans le cadre d’un établissement de soins. Il n’existe pas de disposition précise quant à la personne chargée d’annoncer le décès à la famille. Mais il existe des recommandations relatives à la prise en charge de la personne décédée en établissement de santé, établies en décembre 2001 par le CLIN Paris-Nord, qui indiquent que la notification verbale aux proches doit se faire de préférence par le personnel médical. C'est à dire le medecin responsable de ce patient. Il n'était donc pas du rôle de la sage-femme de lui annocer le décès.

        Mais je m'interroge encore sur l'aspect éthique de la situation. La sage femme savait que la situation était critique et elle n'en a rien dit à la maman. Quel discours apporter à une femme en souffrance, prêt à tout pour voir son enfant ? Car  avant d'arriver dans le service, la sage-femme avait passé de nombreux appels, mais nous ne pouvions pas lui donner beaucoup d'informations, car la situation était trop incertaine. Nous lui avons rapporté que la situation était compliquée, tous en lui rapportant les faits (alarmants) dont nous avions connaissance. Nous lui avions demandé de ne pas faire venir la maman, car les professionnels les plus au fait de la situation n'étaient pas en mesure de communiquer avec elle.

        La mère de cet enfant était dans une situation d'attente, elle savait son enfant en danger, ce qui a provoquer chez elle un stress et une angoisse importante. Pendant cette période difficile, il est du rôle de l'équipe soignante d'encadrer la personne, de ne pas la laisser seule. Il ne faut pas anticiper l'annonce, mais le mensonge pas évitement n'est pas non plus une solution.

        

4- Diagnostic de situation

        Je pense que sur le moment, j'ai oublié l'aspect humain de cette sage-femme : elle aussi devait être en proie à ses émotions et ses réactions récoulaient de ses propres mécanismes de défences. Son discour fut un mélange de banalisation, d'esquive et de fausse réassurance, peut-être par ce que la réalité était trop criante à ses yeux et qu'elle ne voulait pas annoncer son décès de façon anticipé ; ou peut-être qu'elle n'a pas pu saisir la gravité de la situation car elle était aveuglée par ses émotions.

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