Texte de Tocqueville sur la démocratie
Commentaire de texte : Texte de Tocqueville sur la démocratie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Corentin Druart • 2 Janvier 2021 • Commentaire de texte • 1 321 Mots (6 Pages) • 1 209 Vues
Dans cette analyse de l’idée que « la démocratie peut mener à la servitude volontaire » exprimée par Tocqueville, vous trouverez un résumé du texte en italique, entrecoupé d’une analyse personnelle et d’exemples servant à développer l’argumentation.
Dans cet extrait, Tocqueville nous présente une critique de la démocratie. Il explique que la population, plutôt que de s’intéresser aux choses essentielles, préfère pinailler sur des détails. Le consumérisme prend le pas sur l’éducation et place ainsi la satisfaction immédiate en priorité. Dès que le peuple a obtenu l’égalité des conditions et un certain confort, il ne prend plus la peine de s’intéresser aux autres et se concentre sur ses désirs. C’est un schéma qui se remarque aisément, encore aujourd’hui, lors des élections. Le taux d’abstention est plus élevé lorsque la population peut s’offrir les biens matériels qu’elle désire et que ses besoins de base sont comblés (nourriture, logement, soins … ), alors que le nombre de votes s’élève lorsque le pays rencontre une crise, comme on a pu le voir lors des élections américaines où le nombre de votants est supérieur à celui des élections de 2016. Il n’y a d’ailleurs jamais eu autant de participation depuis 1900, avec un taux de participation estimé à 66,9% en 2020 contre 73,7% en 1900 (source : le soir).
Poussé par le capitalisme et le libéralisme, soit la compétition entre individus plutôt que l’entraide, l’égoïsme devient un moyen de s’enrichir aux dépens des autres. Le temps libre est investi dans ce qui permet un enrichissement personnel et matériel, dans le plaisir immédiat et la vie politique est mise de côté car jugée comme une perte de temps. Les conséquences des décisions politiques et l’idée de faire entendre sa voix n’intéressent plus les gens car leurs desseins d’enrichissement les aveugle et ils en oublient leur liberté. Comme le disait déjà Platon, la démocratie mène à l’endormissement des consciences car le peuple est incapable de désirer la sagesse ni de prendre des décisions rationnelles. Ce manque de réflexion induit des décisions prises en fonction des émotions et non de la raison. Les hommes politiques actuels, également poussés par cette volonté d’enrichissement personnel aux dépens de la société qu’ils devraient représenter, profitent de ce biais lors de leurs campagnes électorales. Nous pouvons donc assister à des débats qui ne visent pas la réflexion constructive, mais la prise de position émotionnelle. Plutôt que d’inciter le peuple à réagir, à formuler une opinion construite et constructive, les campagnes politiques ciblent les émotions, divisent les électeurs sur des questions non essentielles et leur demandent de choisir selon des critères biaisés. Inexorablement, le peuple se livre donc seul à l’asservissement par ses actes dictés par le désir et non par la raison. En répondant ainsi à ses désirs, l’homme s’enferme dans un confort routinier et n’éprouve plus le besoin de faire changer les choses. Il commence même à craindre le changement et s’enferme dans une bulle où les seules problématiques qu’il rencontre sont d’acquérir les derniers objets à la mode, accumuler de la richesse matérielle et de la popularité éphémère, comme sur les réseaux sociaux avec la course aux « likes » où des vies fantasmées sont présentées, bien loin de la réalité. Le changement fait peur et tout ce qui peut mettre en évidence la toxicité de ce mode de vie est nié de façon véhémente. Prenons pour exemple le problème écologique lié à la surconsommation. De plus en plus de preuves s’accumulent, pourtant beaucoup de personnes continuent de nier ces faits, par intérêt économique, par peur du changement, par peur de reconnaître avoir fait des erreurs, etc. Ce qu’il y a d’insidieux dans ce sujet est la popularité du « consommer autrement », alors que la cause vient du fait même de consommer et non de la façon de consommer ! Ainsi, les gens se donnent l’impression d’agir alors qu’ils ne quittent pas leur confort et ne changent rien. Cela rend la place du gouvernement vacante et il suffirait d’un seul individu, assez habile pour maintenir la prospérité matérielle et l’ordre public, pour que la nation devienne une tyrannie. Effectivement, le peuple, endormi dans cette complaisance matérialiste, n’a pour seule crainte que de voir venir l’anarchie. L’homme démocratique décrit par Tocqueville n’aime pas ce qui dérange sa tranquillité, son confort. Il suffit dès lors de lui garantir l’accomplissement de ses désirs pour que cet homme reste calme alors que les chaînes se serrent autour de ses poignets sans qu’il ne s’en rende compte. Afin de garantir sa sécurité et l’ordre public, il est prêt à renoncer à sa liberté. Nous pouvons citer le cas du terrorisme. Il n’y a que très peu de morts liées au terrorisme. La probabilité de mourir, ou d’être blessé, est beaucoup plus importante en prenant la voiture, le train, voire de simplement marcher le long d’une route. Pourtant la population est prête à accepter des lois fortement liberticides afin de s’en prémunir. C’est là le grand danger de la démocratie et ce qui mène les tyrans au pouvoir ; en ne demandant que le maintien de l’ordre, la nation a déjà accepté d’être asservie et il suffit au tyran de se montrer sans rien devoir faire pour asseoir son pouvoir.
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