Ta mission, Marny

Commentaire littéraire « Ta mission, Marny »

         « Ta mission, Marny » est une nouvelle écrite par la romancière française d’ascendance guadeloupéenne, Gisèle Pineua faisant partie de une compilation parue en 2009 et intitulée « Nouvelles de Guadalupe » naissant de la collaboration avec d’autres auteurs dont les récits se trouvent également dedans cette compilation possédant des traits qui établissent des liens parmi ses créateurs comme les origines antillaises, le désir de faire connaître une partie minuscule  de la culture guadeloupéenne à travers leurs récits, la rencontre de l’identité liée au mysticisme et à l’âme de la Guadalupe  ainsi que la représentation d’une voix  parmi les nouvelles générations, le souhait de faire appel à nos sentir fier de nos origines, de notre culture, de nos croyances et surtout á ne pas nous sentir moins que d’autres en raison de notre lieu de provenance ou notre couleur de peau.

       Ta mission, Marny, nouvelle autour de laquelle sera centrée l’analyse littéraire, raconte l’histoire d’une fille guadeloupéenne appelée, Marny qu’en raison des pressions exercées par sa mère, Rémise, quitte son île pour faire des études de médicine en France et devient anorexique. Au tout début du récit, le protagoniste parle de certaines voix chuchotant  des phrases semblant n'avoir aucun sens pour elle, même si au fond d'elle-même elle savait qu'elles essayaient de transmettre un message avec un sens très clair…Elle ne pouvait que garder certains mots constituant des phrases absurdes jusqu'à la fin du roman, moment pour lequel le protagoniste parvient à entendre dans sa tête le message clair provenant de ce cadeau divin que Dieu lui a donné.

       Tout au long de sa vie, Marny a subi des transformations à la fois physiques et émotionnelles, raison pour laquelle il est possible de dire que l’histoire peut être divisée en deux partie…Une première partie racontant sa vie à la Guadeloupe, sa manière de vivre, sa manière de concevoir la vie, ses habitudes alimentaires et d’autres « Aux Antilles, il y avait toujours des choses à manger et à boire partout sur la route et dans la case de sa mère…] Et elle se remplissait jusqu’à la nausée comme tous ceux de là-bas…Se remplir le ventre, les yeux du spectacle de la rue et se réjouir d’un rien et surtout du malheur de son voisin »  , jusqu’à ce jour carnavalesque marquant la deuxième partie de ce roman, le moment où les voix mystérieuses font leur apparition dans la tête de Marny pour la première fois « Et pour la première fois, elle avait entendu les voix »…Sans doute, ce fragment de l’histoire constitue une sorte ‘d’avant et après’ dans la vie de Marny vu que depuis cet événement, elle change ; il se distingue une métamorphose dans le portrait du personnage principal, ce qui conduit  à l'un des sujets traités indirectement dans le roman , tels que les complexes survenant à l'adolescence et déclenchant presque toujours en des troubles du comportement alimentaire comme l’anorexie.

          Dans cette histoire, les troubles de conduite alimentaire comme l’obsession de manger et l’anorexie ce sont des sujets introduits par l’auteur depuis le début du roman à travers la description physique de Marny avant et après son arrivée en France. Au début, elle est montrée en tant qu’une fille mangeant beaucoup tout comme les autres insulaires de sa natal Guadeloupe. Elle est décrite comme une femme dont le péché c’est d’engloutir de grandes quantités de mets sans s’arrêter, jusqu'à ce que dans son ventre il n'y avait pas de place pour une autre chose. Même lorsqu’elle est une fille sérieuse, intelligente et dédiée aux études, son monde n’est pas si grand, mais très étroit vu que son existence semble tourner justement autour de la gloutonnerie, de la danse carnavalesque, des spectacles et des injures des voisins; au delà il n'y avait rien. C’est comme si, à travers la nourriture, elle essayait de combler les lacunes de son existence, de lier les bouts de sa vie, de se sentir aimée, d’oublier la réalité (celle qui ne semblait pas lui faire trêve), mais pas satisfaire un besoin comme c’est manger pour vivre. Toutefois, loin de lui faire se sentir mieux, le fait de manger d’une façon démesurée l’a amenée seulement plus de problèmes par exemple, obtenir des surnoms méprisants en raison de ses camarades de classe « Au collège on la surnommait Bouboule et ceux de sa classe ricanaient dans leurs uniformes vert et blanc. Bouboule par-ci, Bouboule par-là… » Cette situation a seulement contribué  à son confinement en soi puisque Marny n’avait pas d’amis « Elle ne fréquentait pas de garçons et n’avais pas d’amis » Elle menait malheureusement une vie pleine de solitude.

       Marny pourrait bien être considéré en tant qu’une personne tombant dans les extrêmes  étant donné dans la première partie du roman elle était une fille rondelette, mais après elle devient anorexique, ce qui est un facteur clair qu'il n'y avait pas de point médian dans sa vie, c’est à dire, il n'y avait pas un équilibre sain pour elle ;  le fait que ces changements se sont produits en un clin d’œil l’a amenée à tomber dans une anorexie sans retour « Elle avait commencé à regarder la nourriture d’un autre œil. Du jour au lendemain, elle avait éprouvé du dégoût à la seule vision des étalages de sandwiches… » Cependant, malgré ce changement, elle continuait toute seule, avec la seule compagnie des voix mystérieuses. Certes,  cette chaîne de changements qui a subi Marny et qui subissent constamment les adolescents, une étape dans laquelle abondent normalement les doutes et les confusions à propos de l’avenir, est due à des situations défavorables de la vie quotidienne de chaque individu. Dans le cas de Marny, ce facteur est représenté dans la pression constante à laquelle elle est soumisé à cause de sa mère. Rémise se vantant constamment d'avoir une fille prodige, qui ne pensait pas au sexe, qui était sérieuse et différente aux  autres filles de l'île et qui ira en France pour faire des études en medicine. Des mots qui, loin d’être bonnes  pour elle, lui faisait honte « Et quand elle entendait sa mère causer de la sorte avec une voisine ou une parente, Marny se bouchait les oreilles et glissait un peu plus à l’intérieur d’elle-même » Clairement la dépendance de la nourriture avait été remplacée par une autre habitude malheureuse ; les mots de sa mère au lieu de la rendre heureuse, ils l'ont seulement exhortée à se fermer au monde et à chercher des sorties malsaines. Dans la vie de Marny, tout était noir ou blanc, il n’y avait pas un équilibre, il n'y avait pas de bonheur, seulement des complexes « Ses côtes étaient bien visible sur sa peau, tout près de percer la chair. Elle aime les caresser, les sentir sur ses doigts, courir sa main jusqu’à son ventre et constater qu’elle était vide n exerçant des pressions de plus en plus fortes » Les pressions constantes de la société comme celles de sa mère ont eu un effet négatif sur la protagoniste, qui ne semble pas savoir comment gérer tous ses conflits émotionnelles.

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