Merlin l'organisateur

Merlin incarne tout au long de la scène un personnage qui maîtrise la situation. En effet durant le texte, il fait preuve d’une forte autorité envers les autres personnages. On le remarque grâce aux nombreux verbes du présent de l’impératif tout au long du texte : « allons, (...) montrez-moi » (ligne1), « recule-toi un peu » (ligne 38). On distingue aussi une autorité parentale de Merlin avec le terme « mes enfants » (ligne 1). Cette autorité se fait bien ressentir grâce à la réplique de Colette : « Monsieur Merlin le sait bien »(ligne 31). L'emploi du présent de l'indicatif à valeur injonctive révèle l'esprit d'entreprise de Merlin qui s'improvise metteur en scène : « vous ne sortez point », « toi, tu joues ... » (lignes 8 et 7). Durant la majorité de la scène Merlin incarne le metteur en scène, celui qui distribue les rôles il maîtrise donc la situation en toute aisance.

Bien que Merlin maîtrise la situation, il devient un metteur en scène qui révèle ses conceptions. En outre, il ne manque pas de revendiquer sa création avec les déterminants possessifs qui indiquent sans équivoque l'origine de la pièce : « de très jolis propos, car dans le plan de ma pièce ...» (ligne 8). Ou bien dans la réplique de Lisette : « ce que j'aime de ta comédie... » (ligne 5) (« ma pièce », « ta comédie »). On remarque aussi que dans le texte Merlin s’adapte aux difficultés que lui inflige les comédiens comme dans la lignes 24 à 25 où Lisette avertis Merlin de ses difficultés, mais on remarque que directement dans la réplique d’après Merlin trouve une solution au problème : « Fort bien, Lisette ! Il y a un aigre-doux dans ce ton-là qu’il faut conserver. »(ligne 24 à 25). On peut voir que Merlin révèle ses conceptions ainsi que son orgueil de dramaturge.

Les conceptions de Merlin ont un fort impact sur le texte ce qu’il lui permet de devenir meneur de troupe. En effet, il corrige, reprend au vol les répliques. Ce qui frappe avant tout chez lui, c'est sa pédagogie. Il guide ses comédiens : « je te demande ce ton de nigaud-là dans la pièce » ( ligne 27), il va à l’essentiel et ses phrase son courtes comme dans sa troisième réplique ( ligne 8 à 17). Ces éléments montrent comme si tout se passait dans l'empressement. On peut noter que Merlin connait toutes les réparties. En outre le verbe modalisateur « croire » (ligne 33) laisse entendre une nuance d'incertitude dans le propos de Lisette. Ce qui permet à Merlin de répondre immédiatement : « oui, nous sommes la première scène » (ligne 34), il montre encore une fois qu’il monopolise la scène. Ces éléments ont permis à Merlin de devenir le meneur de troupe.

Durant l’entièreté de la scène Merlin joue à l’organisateur d’abord en ayant une forte autorité, mais aussi en étant un meneur de troupe.

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