Madame Bovary - Le mariage d'Emma et Charles

Madame Bovary, Livre I, chapitre 4, p.77-78 (de « C’était sous le hangar… » à « …On embrassait les dames. »

Intro : Texte descriptif qui retrace un moment convivial, de fête à la campagne. Ironie du narrateur envers les invités, la pièce montée, le texte devient une orgie de mots. Délire descriptif, envahi par la description. Dans le passage il n’est pas question d’eux, mais de la table, la nourriture. Texte fondée sur la figure de l’énumération pour montrer l’abondance et l’excès de tout. Phrase longue et lourde comme les plats.

Le texte se situe à la suite de la cérémonie de mariage entre Charles et Emma, il s’agit d’une longue description de l’environnement autour des mariés et de leurs convives, c’est le repas de noces de Charles et Emma.

Plan : L.1 à 13 : La description de la table, des plats (à l’imparfait, impression de lenteur, de monotonie) L.13 à 30 : La description du gâteau, de la pièce montée L.31 à 40 : La soirée, dégradation de la fin de journée burlesque, parodie du paysans, manque d’élégance.

Problématique : En quoi ce passage descriptif est-il une illustration de l’ironie Flaubertienne ?

Développement : L.1 à 13 : La description de la table Le début du passage commence avec une indication du lieu où se situe l'extrait, c'est l'annonce du sujet de la description à venir. Une longue énumération de ce qu'il y a table est ensuite donnée, ne donne pas envie.

1er mouvement : Lieu très prosaïque, phrase commence par un présentatif -c’était (=déictique), la table était dressée, dès la 1ère phrase les rêves d’Emma sont contredit. Aloyaux (=bœuf), gigot, poulet ⇒ beaucoup de viande, repas rustique qui manque de raffinement, beaucoup de numératifs ⇒ illustre la richesse du fermier. Nourriture assez grossière. Fin de phrase, ironie du narrateur avec le cochon. Effet de réel. L.6 ⇒ importance de l’alcool dans un repas. “se dressait l’eau-de-vie” personnification. Les objets s’imposent plus que les humains.

Personnification du cidre, verbe d’action, allitération en -P et en -S. Inversion parodique, les objets sont plus vivants que les humains. L.8 ⇒ sentiment d’abondance et d’excès, on avait prévu que les invités boiraient beaucoup. Grands plats de crème jaune ⇒ abondance. Parodie ou subversion des grands récits d’exploits ⇒ épopée. L.12 ⇒ initiale des prénoms entrelacés au sommet du plat de crème jaune. Nonpareille (=perle de sucre qu’on met sur un gâteau)

⇒ Atmosphère de fête abondante sans élégance, inversion satirique des objets et des humains, pas d’évocation ni de Charles ni d’Emma. Illustration de l’excès de nourriture et d’alcool.

2nd mouvement : Tournure ⇒ on avait été chercher ⇒ tournure populaire, familière, faire entendre le langage paysans et s’en moquer. Ils font appel à un pâtissier débutant, il se moque du milieu qui manque d’élégance. Double ironique de Charles ⇒ médiocre qui essaye de bien faire. Déshumanisation des invités ⇒ cris = animalisation des invités. Description de la pièce montée en 3 temps de L.17 à 30 longue description. Comparaison du gâteau à un monument de plusieurs étages (couche). Vocabulaire architecturale, base solide (fondation). Gâteau fondé sur des illusions (temple), stuc (imitation du marbre), description parodique, mauvais goût ⇒ “kitsch”. Fragilité du mariage le jour où il y a lieu signe du futur voué à l’échec.(irréaliste comme le chapeau de Charles). Temple ⇒ Donjon (de l’antiquité au Moyen-âge). Donjon fait penser à une prison annonce de l’échec de la vie d’Emma, prisonnière de son existence. Adjectif -menues ⇒ ironique. Enumération qui renvoie à des fruits, on ne sait plus si on décrit un gâteau ou un monument.

Image parodique du romantisme d’Emma, allusion à Lamartine -Le Lac. Ici on se moque du rêve d’Emma. Allusion aux illusions d’Emma qui croit au dieu Amour. Balançoire en chocolat pas solide, symbole de l’instabilité de leur amour. Un élément naturel, le seul.

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