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L’illusion comique par Corneille

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Par   •  21 Novembre 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 996 Mots (8 Pages)  •  673 Vues

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L’illusion comique est une pièce en 5 actes écrite par Corneille en 1635. Elle n’est publiée qu’en 1939 et sera modifiée en 1660, de manière à mieux correspondre aux règles du classicisme. En effet, cette pièce est à la rencontre de plusieurs genres théâtraux puisque Corneille l’annonce lui même dans le prologue : « le premier acte n’est qu’un prologue, les 3 suivants font une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie, et tout cela ensemble font une comédie » C’est une pièce qui résume donc l’univers théâtral.

Notre extrait correspond à la scène d’exposition. Deux personnages sont présents à la scène 1, Pridamant, qui a perdu son fils et Dorante, qui veut lui présenter un mage qui serait capable de l’aider. Pridamant consulte Alcandre dans la scène2, il va assister à la représentation de la vie de son fils Clindor. Dès lors, on peut se demander : Comment cette scène d’exposition permet-elle de comprendre les enjeux de la pièce ? Dans un premier temps, nous allons voir que c’est une scène d’exposition baroque, ensuite nous verrons qu’elle nous amène à une réflexion sur le théâtre, vrai sujet de la pièce.

I-Scène d’exposition baroque

1) Tourments et malheurs d’un père

Dans sa tirade, Pridamant explique qu'il est à la recherche de son fils depuis 10 ans, comme on peut lire dès ses premiers vers :

« Ce fils, ce cher objet de mes inquiétudes,

Qu'ont éloigné de moi des traitements trop rudes,

Et que depuis dix ans je cherche en tant de lieux ».

L'intrigue est donc présentée : on comprend pourquoi Pridamant se trouve là et pourquoi Dorante l’entraîne à consulter un magicien qui pourrait lui donner des nouvelles de son fils. 

Pridamant utilise l’isotopie de la tristesse :

(« pleurai », « désespoir », « peine », « ennui ») :Il a fait fuir  son fils et il le regrette.

O sent le regret de son attitude trop sévère envers son fils qui l'a fait fuir (par exemple « Je l'outrageais présent, et je pleurai sa fuite », « des traitements trop rudes », « je roidis ma puissance », « à force de punir »).

Pridamant insiste sur sa mauvaise attitude envers son fils, et montre qu'il est conscient de ses erreurs passées pour se repentir. Tout est résumé dans ce vers « Et ma sévérité ne fit que le bannir ». 

Cependant, on sent l'amour de Pridamant porte pr son fils :

- « Ce fils, ce cher objet de mes inquiétudes » -> le mot « fils » est mis en valeur par sa place en début de vers et par l'anaphore de « ce »,- « l'amour paternel ». 

En plus, il ploie l'imparfait pour décrire ce qui le tourmente, ce qui montre qu'il regrette le passé. On a une utilisation d'une analepse (revenir sur un événement passé dans un récit en cours) : pour raconter ce qui s'est passé.

Aussi, le  rythme régulier qui montre la régularité de la répétitions des échecs, qu’on peut voir par exemple avec l’énumération « Le Pô, le Rhin, la Meuse, et la Seine, et le Tage » montre que le père a parcouru différents endroits pour retrouver son fils. Son désespoir est montré par l’expression « plus rien », qui suggère le fait qu’il a perdu espoir.

Opposition entre ce scepticisme et l’espoir qu’il a envers Alcandre comme on peut le voir dans le passage suivant : «  J’en attends peu de chose, et brûle de le voir.

J’ai de l’impatience, et je manque d’espoir » on remarque que le rythme est binaire et l’opposition est mise en valeur avec une séparation à l’hémistiche.

La fin de la tirade de Pridamant nous apprend qu'il a déjà eu recours à la magie (« J'ai vu les plus fameux en la haute science / Dont vous dites qu'Alcandre a tant d'expérience »). Mais ce recours n'a pas fonctionné, ce qui explique qu'il doute du bien-fondé du recours au magicien Alcandre. 

Pour montrer son scepticisme, il utilise le mot « enfers » pour qualifier la magie. Pridamant la personnifie pour montrer que cela n'a pas fonctionné dans la  citation suivante :

« L'enfer devient muet quand il me faut répondre,

Ou ne me répond rien qu'afin de me confondre. »

Ce chiasme montre à quel point il est désespéré car les enfers le laissent dans une ambivalence : les idées sont croisées mais ne lui apportent aucune réponse. 

Ensuite cette scène d’exposition prend place dans une grotte terrifiante

- C’est tout d’abord un lieu mystérieux, y a l’isotopie de l’obscurité  dès le v2 « grotte obscure », « nuit », « voile », « douteux », « ombre », mais aussi le chp lexical de la magie : « art » v7, « mur invisible », « funestes bords »

- Lieu dangereux : Défense formulée à l'impératif au v7 : « n’avancez pas : son art au pied de ce rocher, a mis de quoi punir qui s’en ose approcher »/ v14 : « il perd qui l’importune, ainsi que qui l’offense ». 

"funeste" = qui cause la mort, le malheur. v11

"le commerce des ombres" qui fait référence au commerce des esprits

(V.12) "sur un peu de poussière, étalent mile morts" qui est une hyperbole

(V.11) Bords et rempart, donnent une impression de frontière, on a l’impression que c’est un lieu inaccessible.

Au v9 métaphore « cette large bouge » qui montre le côté mystérieux de la grotte

L’évocation de la magie, notamment à la scène 2, avec les termes « mage », « art », « charmes », « ma baguette » qui font référence à cet univers magique

3) Métaphore du théâtre

Dans cette scène d'exposition, Corneille nous dévoile un lieu obscure et inquiétant qui nous faire penser à une salle de théâtre.  On retrouve beaucoup d’allusions au théâtre

 "voile invisible" en faisant référence aux rideaux

"mur invisible" qui suggère que c’est une scène séparée du public

"la nuit" "faux jour" qui  peuvent faire référence aux lumières d’un théâtre.

Cette théâtralité est renforcée par le lexique du spectateur « n’avancez pas.. », « un curieux désir », « attendent son loisir », celui de l’acteur ; « chaque jour il se montre.. ». tout un ensemble d’expressions qui nous renvoient donc à cet univers théâtral

ll) Réflexion sur le théâtre

1) Alcandre

 physique du sorcier : vénérable, physique inquiétant comme on peut le voir aux v81 : « Ce visage si grave », « qu’un peu d’os et de nerfs qu’ont décharnés 100ans », « son corps, malgré son âge, a les forces robustes »

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