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Les Illusions Comiques Corneille : Le Monologue Tragique

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Par   •  6 Mai 2015  •  1 095 Mots (5 Pages)  •  1 282 Vues

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Situer le passage

Pièce très riche, grande variété de genres littéraires ; ici, monologue tragique peu de temps après une scène farcesque (réapparition de Matamore) : Clindor, fait prisonnier pour avoir tué Adraste lors d’un duel, attend sa peine de mort sans savoir qu’Isabelle et Lise sont sur le point de le délivrer avec l’aide du geôlier.

Moment critique de la vie du héros, sa dernière nuit avant son exécution : gravité, désarroi, angoisse

Impressions de lecture, projet d’étude, axes

Dans cette scène, Clindor, seul face à la mort, cesse de jouer un personnage et laisse apparaître la vérité de ce qu’il est : un homme comme les autres, qui redoute la mort

I- Un monologue tragique : registre tragique

A- Lamentations qui ne s’adressent à personne directement

Clindor est seul, parle seul : à travers ce long monologue, il exprime pour le spectateur ce qu’il vit en son fort interne (double énonciation)

Ponctuation expressive : marque l’extériorisation des sentiments, agités

NB : Monologue : place importante dans une tragédie : fait accéder à l’intériorité des personnages, ouvre les yeux des spectateurs sur les conflits intérieurs qui les déchirent (ici, mort / vie, peur / amour) et sur ce qui va suivre.

 C’est la parole expressive par excellence qui ne s’adresse à aucun interlocuteur directement : authenticité des sentiments exprimés :

B- Expression de la souffrance, de l’horreur

. Contexte : seul, la nuit (Au milieu de la nuit et du temps du sommeil), dans une prison : inquiétant

. Longue période de 16 vers : expression de l’angoisse

. Champ lexical de la violence : infâmes supplices, horreurs, rigueurs du sort, l’horreur d’un supplice, cruelles, les plus noires couleurs, bourreau, torture, honteux appareil (potence), funestes ministres (bourreaux), mes malheurs, sinistres,…

. Champ lexical de la mort : trépas, je meurs, mourir, La fin de ma vie, je meurs … je meurs, mourir … quitter ces beaux yeux, ma perte, la mort, ma mort,

. Champ lexical de la peur : mortel effroi, terreurs, Et la peur de la mort me fait déjà mourir : excessive

. Antithèses, paradoxes : j’ai repoussé la mort / je la reçois ; Dans le sein du repos je suis à la torture

. Hallucination, cauchemar à la fois visuel et auditif de ce qui l’attend : je frémis au penser, je vois, j’en ai devant les yeux ; on me lit, je sors, j’entends (présents de narration)

 Thème à la fois baroque (la mort, fragilité de la vie, injustice) et tragique

C- Présence de la fatalité

. Champ lexical de la fatalité : Rigueurs du sort, fatal x2, ma perte était certaine ; D’un péril évité je tombe en un nouveau : allusion à Charybde et Sylla (référence mythologique : dimension tragique) : inévitable

. Thème du meurtre légal : fatalité liée à la loi : un meurtre public avec autorité

Champ lexical du châtiment : leur sévérité, criminel, ma mort … le juste châtiment, meurtre, crime, victime,

C’est selon lui par son amour qu’il a mérité la mort : que je fus criminel quand je devins amant ; rapprochement par les rimes délices / supplices, amant / châtiment, sévérité de la peine = prix à payer pour sa témérité : idée de culpabilité amoureuse

. Dimension surnaturelle (pouvoir du mort) : l’ombre d’un meurtrier cause encor ma ruine, Il succombe vivant et, mort, il m’assassine (chiasme + paradoxe) ; Mille assassins nouveaux naissent de son trépas : hyperbole + antithèse (naissent / trépas) : dimension démoniaque

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