LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos , Lettre IV

Commentaire de texte : Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos , Lettre IV. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  2 124 Mots (9 Pages)  •  4 110 Vues

Page 1 sur 9

Première S2[pic 1]

OE personnage de roman

Séquence 7 - Texte 20

Les Liaisons dangereuses de Laclos

Lettre IV

Problématique : Comment, dans sa première lettre, Valmont se présente-t-il comme un libertin conquérant, rival de Madame de Merteuil ?

  1. La rivalité des roués :

  1. Un rappel ironique de leur ancienne liaison
  • l. 2 à 5 : rappel de leur liaison suite à la double tromperie de Gercourt et de l’Intendante de *** (voir la note de la lettre II) -> expressions comme « esclave », « noms plus doux », « exemple de constance au monde » bien vite niées cependant
  • Flatterie pour la marquise dans toute la lettre : l.7, 20 et 45 avec gradation
  • Ironie de Valmont : début de la lettre multiplication des antithèses : « ordres » / « charmants » l.1, « chérir » / « despotisme » l.2 -> réaction de Valmont car le libertin aime peu recevoir des ordres
  • Fin de la lettre : Valmont sait qu’il va agacer la marquise en utilisant l’expression « femmes faciles » l.44. Image de la prosternation et le « sans rancune » final montrent bien qu’il fait preuve d’ironie -> la Marquise veut être tout sauf une femme facile, c’est contraire à l’image qu’elle veut donner en société. Sorte de vengeance pour Valmont, il n’a pas apprécié de recevoir des ordres donc il lance une pique à sa rivale.
  1. Une profession de foi libertine partagée
  • Insistance sur leur ressemblance : l.5 utilisation du « nous » = alliance des roués qui ont une mission de conquête, l.7 « vous me suivez au moins d’un pas égal » : tous deux ont entrepris de conquérir les cœurs « pour le bonheur du monde ». l.11 –12 : question montre qu’ils se connaissent bien -> Merteuil sait que le vocabulaire religieux ne peut être employé dans un sens propre chez Valmont.
  • Esprit de conquête et de domination : Vocabulaire mélioratif «  plus grands intérêts » (superlatif) / « mission » l.9 / « conquérir est notre destin » -> c’est leur but (expression prend la forme d’une devise) ils doivent le suivre, ils ne peuvent échapper à cette « mission »
  • Métaphore filée provocatrice de la religion : des lignes 8 à 12 Valmont utilise une métaphore filée provocatrice : la conquête des êtres est assimilée à une mission religieuse. Valmont et Merteuil deviennent des missionnaires « prêchons la foi », « mission d’amour », « ardente ferveur », qui ont pour but de convertir « vous avez fait plus de prosélytes que moi » et de faire aimer un nouveau dieu « ce Dieu-là comme l’autre nous juge » qui serait le Libertinage (voir l’apostrophe de la fin « O délicieuse jouissance ! » + verbe « implore » l.42 qui font penser à une prière). Etant particulièrement efficaces, ils deviendront « patronne de quelques grande ville » ou « saint de village ». Le vocabulaire religieux est donc détourné pour deux raisons : Valmont se montre moqueur quand il parle du « zèle » et de la « ferveur » de la Marquise suggérant ainsi qu’elle collectionne les amants, mais il se moque aussi de la religion en bon libertin et du Dieu de sa nouvelle conquête, Madame de Tourvel -> le langage est perverti par Valmont.
  1. Un souci d’indépendance de la part de Valmont : expression du refus
  • Refus de la « rouerie » proposée par la Marquise (lettre II) : l.13 -> il retarde le moment de lui annoncer son refus. Il recrée alors presque un dialogue avec la Marquise en utilisant :
  • Des impératifs : l .14
  • Des apostrophes : l.20
  • Des adresses directes avec le pronom « vous » : l.22 ou l. 27
  • Son refus est en deux parties :
  • Caractère trop simple de la « mission » proposée par Merteuil
  • Mise en avant de son grand projet : Madame de Tourvel

Il ne cesse de dénigrer le projet de Merteuil en utilisant des tournures négatives « « n’a rien vu, ne connaît rien sans défense » / ce projet n’est pas digne de lui car il n’est pas le seul à pouvoir réussir «  vingt autres peuvent y réussir comme moi » et car il n’aurait rien à faire « me serait livrée sans défense » -> « me » est COI, Valmont n’a rien à accomplir que Cécile lui serait déjà « livr[ée] ». Sa justification n’occupe que 3 lignes montrant ainsi que la mission est beaucoup trop simple pour lui. Il se met ensuite en avant avec l’expression «  il n’en est pas ainsi de l’entreprise qui m’occupe » et développe longuement son nouveau projet. Il fait presque un reproche à Madame de Merteuil l. 33 le « on » cache peut-être la Marquise qui le pressait de regagner Paris dans la lettre II.

  1. Le libertin : portrait de Valmont
  1. Madame de Tourvel : un projet à sa mesure
  • Valmont a retardé le moment de parler de son projet alors que cela devait lui brûler « la plume » : les roués se plaisent, en effet, à raconter leurs projets et leurs exploits. Il faut attendre la moitié de la lettre mais ce n’est pas pour rien : Valmont utilise une hyperbole pour parler de ce qu’il prévoit «  le plus grand projet qu’un conquérant ait jamais pu former »
  • Un « ennemi » (l.23) de choix : Valmont propose un portrait de Madame de Tourvel afin de prouver qu’il s’attaque à une mission difficile (Rappel : le lecteur ne la connaît pas encore, la destinatrice de la lettre en a entendu parler). Enumération l.22, les vers de La Fontaine qui suggèrent l’échec possible et le verbe « prétend s» l. 23 le prouvent. On retrouve dans cette partie de la lettre le champ lexical de la religion, mais cette fois, pas de détournement : Valmont suggère la dévotion de sa conquête : l.29 et 30 «  messe, visite aux pauvres, des prières du matin au soir, pieux entretiens » Il insiste sur l’ennui mortel que lui provoque ces activités avec l’opposition entre cette liste très sage et le terme « distractions » -> Tourvel est une mission difficile car elle semble la vertu et la dévotion incarnées, elle ne pense à rien d’autre, elle est d’emblée présentée comme l’anti-Merteuil.
  • Valmont fait de lui le portrait d’un conquérant : Métaphore filée de la guerre aux lignes 15 à 23. Il montre qu’il ne cherche pas seulement le « plaisir » sexuel dans sa soif de conquête, il veut surtout en retirer du prestige « gloire » l. 19 : il se peint comme un vainqueur l.19 –20 (alliance du laurier, symbole militaire et du myrte symbole de Vénus) que tout le monde acclame « triomphe » l. 20 même Merteuil qu’il fait parler l. 20-21 -> il se sent pousser des ailes, il sent que cette nouvelle conquête ferait de lui un libertin d’exception. l.23 anaphore en « voilà » qui marque sa conviction et son envie de réussir.
  1. Le libertin dans toute sa splendeur
  • Mise en avant du « moi » : Valmont se met nettement en avant dans la présentation de son projet, le « je » relativement discret au début de la lettre prolifère à partir du moment où il se représente en conquérant. L.40-41 expression qui montre l’entreprise libertine comme une nécessité pour lui, pour mettre fin à ses « souffrances » l.40 « j’y pense le jour, j’y rêve la nuit »
  • Le masque du libertin : C’est une caractéristique du roué, il avance masqué, cachant ses intentions. Valmont montre bien ici qu’il joue l’hypocrite pour approcher sa conquête.
  • Utilisation de la religion : l.12 il s’entraîne à manier le vocabulaire qui saura toucher Madame de Tourvel, la dévote. L.35 – 36 : il assiste aux offices non par ferveur religieuse mais pour marquer Madame de Tourvel = « la divinité que j’y adore » -> hypocrisie religieuse (l’expression désigne Mme de Tourvel et pas Dieu)
  • Il est prêt à subir l’ennui profond pour préparer sa conquête : énumération l .29 –30 + « du matin au soir » qui laisse entendre sa lassitude + adj « triste » + l. 39 « la solitude » : il est loin de Paris et de son agitation
  • Il ment à sa tante et profite du goût pour le wist de celle-ci : l.34-36 -> hypocrisie sociale
  1. Cynisme de Valmont
  • Sur le mariage :

l.27 à 29 : il utilise un vocabulaire moqueur pour qualifier Madame de Tourvel « inconsolable moitié » et « affligeant veuvage » + la parenthèse qui se moque du mari. Valmont suggère que, le mari étant absent, il va forcément se retrouver trompé. L.31 et 32 « pour son bonheur et pour le mien » -> ironie de Valmont après le tableau de l’ennui.

  • Sur la religion :

Valmont se moque du dieu adoré par Madame de Tourvel : l.36 le pronom possessif marque une distance, Valmont n’est pas du tout touché ou sensible. Apostrophe et prière l. 41 –42 : moquerie de Valmont qui prie pour que Madame de Tourvel cède quand elle priera pour ne pas céder.

...

Télécharger au format  txt (12 Kb)   pdf (151.9 Kb)   docx (261.2 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com