Le souci de vraisemblance historique dans La Princesse de Montpensier se manifeste-t-il de la même manière dans la nouvelle de Madame de Lafayette et le film de Bertrand Tavernier ?
Guide pratique : Le souci de vraisemblance historique dans La Princesse de Montpensier se manifeste-t-il de la même manière dans la nouvelle de Madame de Lafayette et le film de Bertrand Tavernier ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yannis Girard • 11 Octobre 2019 • Guide pratique • 920 Mots (4 Pages) • 2 293 Vues
Sujet : « Le souci de vraisemblance historique dans La Princesse de Montpensier se manifeste-t-il de la même manière dans la nouvelle de Madame de Lafayette et le film de Bertrand Tavernier ? Vous vous appuierez, pour répondre à cette question, sur votre connaissance des deux œuvres au programme.
Mme de Lafayette est considérée comme créatrice du genre de la « nouvelle historique », et Tavernier est un réalisateur familier du film historique (Que la fête commence, La Passion Béatrice, Capitaine Conan, etc.) : c’est-à-dire une fiction « dont le cadre, le sujet ou les personnages sont plus ou moins empruntés à l'histoire » (CNRTL). La question soumise au débat porte sur la manière dont la vraisemblance historique est représentée : « Le souci de vraisemblance historique dans La Princesse de Montpensier se manifeste-t-il de la même manière dans la nouvelle de Madame de Lafayette et le film de Bertrand Tavernier ?
La « vraisemblance historique » renvoie donc d’une part à l’exploitation que les auteurs font du matériau historique, d’autre part aux choix formels qui permettront au lecteur ou spectateur d’accepter la reconstitution comme conforme à la vérité historique.
Les deux auteurs ont le souci d’une vraisemblance historique : par quels moyens parviennent-ils à rendre crédible le cadre de la fiction ?
• Mme de Lafayette (et Tavernier après elle) choisit des personnages réels en tant que protagonistes, des lieux attestés où ces personnages ont ou auraient pu séjourner. Exples
• Elle fait de nombreuses références au contexte politique du XVIe s. (noms de batailles, mariages, citation de personnages de l’époque) ; l’alternance des trêves et des batailles donne même la structure temporelle du récit. Elle s’est appuyée sur des travaux d’historiens (Davila, Mézeray). Exples
• Avec l’aide d’un conseiller historique (Didier Lefur), Tavernier privilégie la reconstitution de la vie et des coutumes du XVIe siècle (scène du mariage avec le statut des nobles, pratiques guerrières : combats sans uniformes, meurtre d’une femme enceinte par Chabannes) et jusque dans les détails (scènes ancillaires et paysannes en arrière-plan, fourchette utilisée par Anjou, scène de « campement » au Louvre). Exples
• Il insère des anecdotes associées à la période historique (représentation de Chabannes en humaniste, Catherine de Médicis et l’astrologie, leçon de polonais au futur Henri III, sa boucle d’oreille et ses mignons). Exples
2. Mais prennent des distances avec la vérité historique = quelle est la part de la fiction, et en quoi le récit se distingue-t-il d’un livre d’Histoire ?
• L’histoire des personnages dans la nouvelle diffère plus ou moins de la réalité historique (cf. avertissement au lecteur ; mort prématurée de la Princesse, invention d’un personnage fictif (Chabannes), ou d’une cause romanesque à la rivalité entre Anjou et Guise). exples
• Les Guerres de Religion sont utilisées comme arrière-plan : présentées comme une métaphore des « désordres » causés par l’amour, elles n’ont d’autre fonction que de structurer l’intrigue. exples
• Tavernier change les prénoms des personnages les moins familiers au public (Philippe/François, Marie/Renée) et des lieux (Mont-sur-Brac/Champigny). exples
• Il ne précise rien des événements politiques (seulement un carton au début du film « Automne 1567 – la paix entre catholiques et huguenots durait depuis près d'un an lorsque la guerre reprit avec la soudaineté d'un feu de broussailles mal éteint », représentation de la nuit de la Saint-Barthélemy – non nommée). exples
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