Le savetier et le Financier LA FONTAINE

LE SAVETIER ET LE FINANCIER

LECTURE ANALYTIQUE

Le Savetier et le Financier est une fable de Jean de La Fontaine, de son livre VIII, 2 (1678).

Jean de La Fontaine est un poète, moraliste, dramaturge, romancier et fabuliste français né le 8/07/1621 à Château-Thierry et mort le 13/04/1695 à Paris. Extrêmement célèbres pour ses nombreuses fables qu’il commence à écrire à l’âge de 47 ans, il était tout d’abord gardien des eaux et forêts de sa ville natale, Château-Thierry. Il écrit douze livres de fables de 1668 à 1693. Courtisant, il est prôche de Nicolas Fouquet, alors intendant du royaume sous Louis XIV, avant qu’il ne se fasse éjecter de la cour.

JDLF est très inspiré des poètes antiques comme Épicure, Lucrèce… dont il reprend fables et jugements. Dans la querelle des anciens et des modernes, il prend le parti des anciens. Il est finalement admis à l’Académie Française en 1684.

Nous allons tenter à travers une lecture analytique de répondre à la question : quels sont les défauts des riches mis ici en lumière par le fabuliste?

Un récit ludique et organisé

On peut remarquer que JDLF a organisé sa fable comme un récit, une aventure entre deux personnages. On note tout d’abord une situation initiale des vers 1 à 13. le fabuliste nous présente un Savetier enjoué, riant et bruyant « plus content que les sept sages » « chantait du matin jusqu’au soir » et un Financier morne, fatigué et plaintif « homme de finances », « plaignait », « sommeillait ». Un conflit semble inévitable pour le lecteur entre cet homme enjoué et insouciant et cet homme sévère et gris. On remarque que le fabuliste semble avoir une préférence pour le Savetier et que le Financier pourrait être un élément perturbateur.

En réalité, l’élément perturbateur apparaît au vers 14, où le Financier invite chez lui son voisin artisan, jusqu’au vers 36. L’homme d’affaire s’enquit des revenus du Savetier, qui se trouve bien incapable de lui dire. Il lui offre alors 100 écus (3550€ environ) pour le « mettre sur le trône », se riant de sa « naïveté ». Il souhaite en réalité lui acheter son silence.

Viennent ensuite les péripéties, des vers 37 à 46. Ces péripéties sont caractérisées par un changement radical du mode de vie du Savetier. En effet, ce dernier « s’enserre dans sa cave » avec son « argent et sa joie ». Il ne chante plus, perd sa voix et son sommeil. Il développe une certaine paranoïa, sursaute à chaque petit bruit…

Enfin , l’élément de résolution intervient aux vers 47 à 49. L’artisan rend l’argent au Financier et retrouve sa joie originelle.

II. Une morale implicite

JDLF a une préférence marquée pour le personnage du Savetier. Rieur, insouciant, sa philosophie de vie tente à se rapprocher de la philosophie d’Épicure, qu’il admire « Je n’entasse guère

Un jour sur l’autre : il suffit qu’à la fin

J’attrape le bout de l’année:

Chaque jour amène son pain » (v. 19-22)

Cette

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