Le corps intime
Fiche de lecture : Le corps intime. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ninou1798 • 7 Janvier 2018 • Fiche de lecture • 817 Mots (4 Pages) • 720 Vues
Le corps intime, Chapitre 3
Groupe 2
C. Juliens présente les cinq modèles qui ont eu cours en Occident sur la place du corps. Le premier modèle, traditionnel, est le modèle holiste dans lequel corps et âme ne font qu’un. En effet, selon ce modèle, le corps de chacun fait partie d’un tout, du cosmos : si un membre de la communauté est affecté dans son corps, tout est affecté, y compris les autres membres de la communauté, dans leur corps et leur esprit. A partir du IVème siècle avant Jésus-Christ émerge un modèle opposé, le modèle dualiste, qui sépare le corps et l’esprit. Ce modèle est repris par le catholicisme, fondé sur la séparation du corps, source de pêché, et de l’âme, qui est pure. Le dualisme est un mouvement lancé par Platon. Il reconnaît le corps et l’âme comme deux entités différentes. Platon dit du corps qu’il est un obstacle à l’épanouissement de l’âme, à la connaissance du « vrai » et empêche de vivre une vie saine sans souffrance. Le judaïsme a fusionné avec ce discours et les pères de l’église le christianise. C’est pourquoi ce modèle a été suivi durant deux millénaires. Le corps est pourtant considéré comme sacré, il est interdit de le modifier ou de lui inoculer des substances car il est de création divine. Descartes a changé les mœurs, les dissections ont augmenté, donnant naissance à une idée de corps machine.
C.Juliens considère qu'à la fin du XVIème siècle apparaît une nouvelle rupture avec le monde holistique. Les hommes de la Renaissance expérimentent la dissection et la chirurgie qui dévoilent la nature humaine. L'heure est à l'exposé du corps dont rien ne doit rester caché. Les dogmes religieux sont peu à peu abandonnés au profit de la description critique. L'expérience se développe et supplante les rites traditionnels. Progressivement, la notion de groupe et de soins holistiques s'étiole pour donner naissance à l'individu. L'Europe des Lumières se passionne pour la confession laïque et pour l'introspection et creuse le fossé du dualisme esprit /corps. Descartes développe l'idée de corps machine, dont les organes sont assimilés aux rouages d'un automate. L'âme étant dissociée du corps, celui-ci peut être étudié au même titre qu'un mécanisme d'horlogerie. Le XVIIIème siècle voit ensuite l'apparition de la pensée matérialiste dont la doctrine peut se résumer à « je suis un corps qui pense » (p.60). Le corps devient une matière, un lieu d'expérience. Au XXème siècle, le courant transhumaniste développe l'idée que la machine peut modifier et améliorer le corps humain. L’auteur s’interroge sur la définition du soin face au développement de la robotique : jusqu’où le soignant peut-il être remplacé par la machine ?
Au cours du XIXème siècle, apparait le modèle économique, selon lequel[a]
- L’être le mieux adapté dépend des lois de la nature et des milieux dans lequel il vit. Il est susceptible de mieux survivre dans son milieu.
- Les professionnels de la santé, pour qui le corps est au cœur du métier, le perçoivent étant quelque chose d’objectif, ils ne s’identifient pas : « comment penser que l’autre est un humain si on ne se considère pas soi-même comme un humain » -> remet en question l’analyse du corps et doit être rentable.
- Le soignant trop occupé à s’occuper du corps de l’autre, dénigre son propre corps
- La société rend tabou le sujet de la pulsion sexuelle par l’éducation et par des contraintes morales, ce qui crée un rapport au corps déséquilibré et rend compliqué la vision du « corps intime »
- De plus, le tabou du corps, rend automatisé les personnes (corps voué au travail)[b]
- L’auteur révèle que la société proclame l’épanouissement[c] du désir, quelle que soit l’époque, afin de détourner et de canaliser la jouissance vers des biens ou des actions standardisées.
- La société impose une vision normée du corps qui n’est pas représentative de l’ensemble de la population.
- Selon H. Marcuse, l’hédonisme, qui a cours depuis la seconde moitié du XXème siècle, est un modèle qui a pour principe la recherche du plaisir pour soi-même et pour les autres, ainsi que l’évitement de la douleur. Ce modèle est représentatif de l’excès de plaisir, cependant celui-ci peut être générateur de troubles et de peine. Dans ce courant de pensée, le corps a donc une place centrale et la recherche du plaisir est permanente. Selon Gilbert Hottois, ce modèle conteste toute autorité, sauf celle choisie par la personne même. Dans cette pensée, l’autonomie est une valeur importante, mais l’hédoniste se méfie des institutions, car il s’appuie sur un principe essentiel, celui de la liberté individuelle. Comme la modèle hédoniste, la doctrine libérale représente le fait que chaque personne est libre de disposer de son corps, de choisir les actes qu’il veut entreprendre. La personne ne doit pas souffrir, même en fin de vie.
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