LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Le concept de formes littéraires

Commentaire de texte : Le concept de formes littéraires. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Janvier 2014  •  Commentaire de texte  •  1 576 Mots (7 Pages)  •  801 Vues

Page 1 sur 7

PREMIeRE PARTIE

La littérature offre un cadre formel à l´argumentation à travers le choix de formes littéraires : genres et types de textes.

● L´essai (et les genres qui lui sont apparentés : pamphlets, lettre, plaidoyer, discours...) est le genre traditionnellement dévolu à l´argumentation : il est donc naturel de penser qu´il sera efficace. Il présente une réflexion personnelle dans laquelle l´auteur s´implique directement. La présence plus ou moins marquée de la première personne et parfois de la seconde (lettre, discours etc.), le recours à des expériences personnelles ainsi qu´à un argumentaire nourri en fond un genre littéraire protéiforme particulièrement efficace pour convaincre. Ainsi Voltaire dans son Traité sur la Tolérance alterne passages proprement argumentatifs, rappels historiques, récits circonstanciés de la mort de Callas et interpellations variées (au lecteur, aux juges, à Dieu...), etc. On peut penser aussi à Montesquieu dans "De l´esclavage des nègres". Seule limite : l´essai s´adresse à un nombre restreint de lecteurs cultivés.

● Le récit, quelque soit le genre littéraire où il prend place, présente de nombreux avantages qui font de lui un genre tout à fait efficace pour l´argumentation. Il permet en effet d´inscrire la réflexion à travers une histoire qui séduira puis divertira plus facilement le lecteur et des personnages auxquels il lui sera possible de s´identifier. Par ailleurs, le récit est émaillé de descriptions qui peuvent participer à sa force de conviction. Parce qu´il s´adresse autant à la raison qu´aux sentiments, le récit s´avère donc un moyen particulièrement efficace de faire passer ses idées. Il est par ailleurs très varié et s´inscrit dans de nombreux genres : le récit à valeur de témoignage (Texte B), l´apologue, récit concentré et donc particulièrement efficace (fables de La Fontaine, fabliaux, contes philosophiques...) mais aussi passages de romans (chez Hugo ou Zola par exemple), scènes de théâtre et même poèmes (Texte C).

● Le dialogue enfin est une forme efficace pour présenter ses idées et convaincre le lecteur. En effet, il oppose en les mettant en scène deux idées différentes. Le dialogue est au carrefour entre fiction et essai ce qui lui permet habilement de combiner les avantages de chacun des deux. Qu´il s´agisse d´un dialogue philosophique (De Platon à Tahar Ben Jelloun en passant par Voltaire) ou d´un dialogue théâtral, l´efficacité demeure évidente : des personnages incarnent des conceptions opposées (On pense aux Justes de Camus, aux Mains sales de Sartre, à l´Antigone d´Anouilh, au théâtre de Molière en général...) et les font vivre sous les yeux du lecteur ou du spectateur. Forme dynamique et ouverte, le dialogue est un moyen particulièrement efficace d´aborder un débat complexe, nuancé.

Transition

La forme littéraire est le premier choix que doit faire l´écrivain en vue de rendre son argumentation efficace. Elle lui offre un cadre mais ce n´est pas la seule dimension à prendre en compte.

DEUXIeME PARTIE

Le registre et les procédés de styles sont également des paramètres qui peuvent rendre une argumentation plus efficace.

● Le choix du registre :

– le registre polémique est, à nouveau, le registre conventuellement dévolu à l´argumentation. Il se caractérise par une attaque franche et directe de la cible. Sa virulence permet au lecteur de saisir sans ambiguïté l´objet de la critique de l´auteur. Par ailleurs, il traduira efficacement la colère, l´indignation de l´auteur. La fin du texte de Hugo (texte B) relève ainsi d´un registre polémique puisque le personnage permet à l´auteur de manifester sa colère face aux inégalités sociales.

– Le registre pathétique utilise les émotions du lecteur afin de le persuader. Plus qu´à la raison, il s´adresse aux sentiments et incite le lecteur à refuser une situation insoutenable. Ainsi, l´opposition entre l´homme "pâle, maigre, hagard [...] souillé de boue" et la femme "en chapeau rose, en robe de velours noir, fraîche, blanche, belle..." cherche à émouvoir le lecteur et à le dresser au côté des petits contre les puissants.

– Les registres satiriques, ironiques ou comiques utilisent le rire pour convaincre et faire passer des idées. On pense au texte de La Bruyère qui utilise énumérations, exagérations et détails pittoresque pour peindre le portrait de Gnathon et à travers lui dénoncer l´égoïsme. On pense également à la tradition volontiers didactique du théâtre comique français : de Molière à Brecht en passant par Jarry, les dramaturges utilisent le rire pour convaincre et dénoncer de manière efficace.

● Cependant c´est le style de l´auteur qui donnera vie à ces registres. Les figures de style concourent à rendre une argumentation efficace, à forcer un trait, par l´énumération ou l´hyperbole par exemple. Au contraire, elles permettent aussi de minimiser un fait (euphémisme) font également appel à l´imagination du lecteur en tissant des liens avec d´autres réalités (comparaisons, métaphores...). Elles mettent en valeur les idées de l´auteur (anaphore, antithèse, gradation...). La Bruyère, par exemple, fait appel à de nombreuses figures pour brosser le portrait de Gnathon : énumération de ses actes discourtois, nombreuses

...

Télécharger au format  txt (10.6 Kb)   pdf (119.7 Kb)   docx (12.4 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com