La rencontre de cultures différentes conduit-elle nécessairement à l'incompréhension et à l'hostilité ?
Dissertation : La rencontre de cultures différentes conduit-elle nécessairement à l'incompréhension et à l'hostilité ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jeepter • 7 Avril 2020 • Dissertation • 1 098 Mots (5 Pages) • 612 Vues
La rencontre de cultures différentes conduit-elle nécessairement à l'incompréhension et à l'hostilité ?
La diversité culturelle peut nous conduire à une appréciation contradictoire : d’un côté la pluralité des cultures et le métissage qu’elle rend possible, c’est une richesse qui invite aux échanges et à la découverte des autres, mais nous pouvons penser, par ailleurs, que cette différence de langues, de croyances ou de traditions fait obstacle à la communication entre les hommes, à leur compréhension et à leur bonne entente réciproque.
La difficulté est en effet, d’avoir à concilier l’unité des hommes et leurs différences tout en tenant compte de l’incompréhension et de l’hostilité.
Les différenciations culturelles ont très souvent dans l’histoire, été à la source des conflits et des processus de séparation entre les hommes. Tout d’abord, on peut constater que l’histoire de l’humanité est constituée de processus d’exclusion et de fragmentation : étrangers les uns aux autres, du fait de leurs différences de langues, de coutumes et de religions, les différentes ethnies ou différentes nations ont généré du racisme et de l’ethnocentrisme.
S’il nous apparait aujourd’hui naturel de penser que tous les êtres humains sont égaux en dignité et en droits, il faut rappeler que l’idée d’humanité, idée selon laquelle tous les hommes sont égaux et appartiennent à une seule et même espèce, est assez tardive dans l’histoire. Faute d’avoir à l’esprit cette idée, les hommes se sont enfermés dans leurs identités culturelles spécifiques.
A tel point que l’on peut tomber dans une vision relative pessimiste de la diversité des cultures : si l’invention de l’ethnologie démontre que l’on peut faire l’effort de se décentrer de soi-même pour essayer de comprendre les autres cultures, et d’aller vers elles, il n’en reste pas moins que les cultures dans leurs différences laissent penser que leur incommunicabilité et que leur conscience séparative va demeurer comme source d’un perpétuel « choc des civilisations ».
Selon Samuel Huntington, le théoricien de ce « choc des civilisations », a publié en 1996, cet ouvrage et a eu un formidable impact après les attentats du World Trade Center qui semblaient venir confirmer ses thèses selon lesquelles l’affaissement des idéologies politiques modernes (comme le communisme) s’accompagne d’un réveil des identités culturelles et religieuses, à l’échelle mondiale.
Aujourd’hui, les conflits semblent plutôt identitaires et relèvent d’oppositions entre civilisations. Nous assistons donc à l’invasion de la politique par le culturel et les frontières entre peuples de cultures différentes.
Une telle théorie semble donc confirmer l’idée que la diversité des cultures fait obstacle à l’unité du genre humain et semble même annoncer des conflits pour le futur et semble accroître la peur, désigner des ennemis, attiser les rivalités.
On peut reformuler cette idée en disant que l’idée de civilisation implique un certain niveau de coexistence de la diversité culturelle. Autrement dit, la civilisation ne peut résulter que d’un certain niveau de développement des cultures de leur rencontre. Une culture seule ne peut produire qu’un système d’habitudes et de croyances propres à une société donnée et localisées. L’idée de civilisation a un sens plus dynamique : elle est facteur de progrès, d’émancipation, ce qui résulte de l’entrecroisement des cultures : la civilisation renvoie au processus d’un système formé par des cultures qui rentrent en interaction.
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