L'appel du Général de Gaulle

Ma très chère mère,

Voilà  4 ans que la résistance s’affaire suite à l’appel du Général de Gaulle. Cette année j’ai 19 ans, je me sens prêt à prendre les armes ; je m’en vais rejoindre le maquis. Ne croyez pas ma tendre mère que je fuis, au contraire.

Il me chagrine de devoir vous laisser ainsi, vous qui avez su surmonter la mort de votre mari, mon père, vous qui avez quitté votre colonie pour notre famille et qui m’avez vu passer les étapes de l’enfance dans un pays perturbé par la guerre.

Aussi, je sais que cela implique l’arrêt de mes études jusqu’à la fin de la guerre, mais je préfère protéger notre chère France, afin que nous puissions un jour de nouveau jouir du bonheur d’être libre et rassasié sans la perpétuelle menace d’une mort prochaine.

Rassurez vous je ne suis pas seul, mes camarades et moi aspirons aux mêmes idéaux et partageons un projet commun : nous battre pour la liberté de notre patrie chérie.

Hier lorsque nous nous sommes réunis je les ai écoutés parler de sujets divers tels que la religion, la philosophie ou encore la politique, ces échanges se sont passés dans une ambiance similaire aux veillées scouts et ils n’ont fait que renforcer mon envie de rejoindre la lutte contre l’oppresseur.

Je suis sous les ordres d’Eric, mon actuel lieutenant, qui comprend ma révulsion envers toutes les atrocités commises par les corbeaux. Je retrouve chez cet homme les valeurs que vous mes parents aimés vous m’avez inculquées.

Il n’est plus question de se cacher, ni d’agir dans l’ombre ! Les alliés ont débarqué sur les plages de Normandie, nous en sommes sûrs, l’ennemi faiblit si tous nous agissons maintenant, ils devront bientôt se replier.

Je vous prie de brûler cette lettre N’gha (Maman en langue soussou de la Guinée), une fois que vous en aurez terminé la lecture, afin que les yeux de l’ennemi n’effleurent jamais ces mots qui sont destinés à vous et à vous seule .

Avec toute mon affection, votre fils qui vous aime.

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