FICHE DE LECTURE ROMAIN GARY
Fiche de lecture : FICHE DE LECTURE ROMAIN GARY. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gurvan • 7 Octobre 2018 • Fiche de lecture • 3 375 Mots (14 Pages) • 1 832 Vues
Garance Authié
3ème 10
FICHE DE LECTURE
LA PROMESSE DE L’AUBE DE ROMAIN GARY
1. Biographie de l’auteur et date de publication de l’œuvre
Romain Gary est né sous le nom de Roman Kacew le 8 mai 1914 à Vilnius en Lituanie. Fils d’un couple de juifs, il est élevé principalement par sa mère. Il s’engage dans l’armée puis devient diplomate et écrivain, il se suicide à Paris à l’âge de 66 ans le 2 décembre 1980. Il est l’unique lauréat de deux prix Goncourt avec son livre « Les racines du Ciel » en 1956 sous le nom de Romain Gary et « La Vie devant soi » en 1975 sous un nom d’emprunt Emile Ajar.
« La promesse de l’aube » est un roman autobiographique de Romain Gary paru en 1960 puis en 1980 l’année de sa mort. Le livre est adapté au cinéma par Jules Dassin en 1971 et par Eric Barbier en 2017, ainsi qu’au théâtre.
2. L’explication du titre « la promesse de l’aube »
L’aube signifie le jeune âge du narrateur lorsqu’il a décidé de faire honneur aux ambitions de sa mère. La promesse dont il parle a un double sens. « Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. » En effet, il ne rencontrera jamais une femme capable de lui offrir un sentiment aussi puissant. Le deuxième sens de « promesse » tient au fait qu’il doit tenir la promesse d’être à la hauteur de l’espoir qu’avait mis sa mère en lui.
3. Les trois pays principaux où se passe l’action sont :
La Pologne où il passe une grande partie de son enfance, La France où il réside ensuite avant d’être mobilisé et l’Angleterre d’où il mène l’essentiel des actions militaires dans l’aviation.
4. La relation mère/garçon. L’amour maternel sous toutes ses formes est le thème central du livre. Romain Gary décrit sa relation fusionnelle avec sa mère. Cette relation est parfois aussi oppressante que stimulante et navigue entre amour et haine.
En effet, Romain est conditionné par sa mère dès l’âge de 8 ans pour devenir « glorieux ». Elle lui répéte toute sa vie qu’il deviendra célèbre en étant écrivain, ambassadeur et chevalier de la légion d’honneur. Elle fait tous les sacrifices pour faire de son fils un homme idéal au destin extraordinaire.
Une des scènes traumatisantes pour Romain se passe quand Mina hors d’elle présente aux bourgeois moqueurs de Wilno, son fils comme futur ambassadeur cela le marquera à jamais. Il se sent ridiculisé et honteux de ce que vient de faire sa mère. Page 58 « Vous ne savez pas à qui vous avez l’honneur de parler ! Mon fils sera ambassadeur de France, chevalier de la Légion d’honneur, grand auteur dramatique… Il s’habillera à Londres ».
Sa mère le culpabilise très tôt car elle lui dit qu’il est la cause du sacrifice de sa carrière de comédienne. Une femme sans mari, qui l’aime d’un amour dévorant et sans partage.
Elle est la mère du futur prodigue, et elle entend bien que cela se sache. A neuf ans, son enfant doit être l’homme, le protecteur et le défenseur de l’honneur de sa mère. Quand il revient après avoir échappé à une agression d’enfants. Elle le gifle car il n’a pas défendu son honneur. Page 166, « à partir de maintenant tu vas me défendre… Tu vas te faire tuer ; au besoin.» Pour elle, il doit aller jusqu’au sacrifice de sa vie pour elle et aussi pour la France. Il est abasourdi par sa dureté et froideur inattendue.
Romain est partagé entre l’amour et la reconnaissance pour sa mère et la volonté d’échapper à cet amour dévorant : je cite « Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants. »
Tous les sacrifices sont bons pour son fils. C’est un poids difficile à porter pour Romain. Souvent on ressent dans le livre qu’il voudrait se libérer de son emprise. Afin de s’en libérer, il essaye de rapprocher sa mère de M. Zaremba mais malheureusement elle ne veut rien entendre. Page 226 « qu’il aille au diable. Elle savait que je rêvais d’évasion. Mais il n’y avait pas d’évasion pour moi. Je suis prisonnier du souvenir. D’une introuvable féminité… »
Sa mère reste obsédante même quand elle n’est pas avec lui. En Afrique, sa mère apparait en vision alors qu’il est atteint de la typhoïde et hospitalisé à Damas. Dans sa vision, sa mère lui indique qu’il doit impérativement écrire son livre et qu’il va bien. Plusieurs hallucinations et visions en Afrique notamment lors qu’il apprend l’acceptation de l’armistice. il la fait apparaître à ses côtés comme un mirage et ils dialoguent ensemble page 348 « c’est en vain que je la suppliais de se dominer et de me laisser souffler, de patienter, je sentais qu’elle ne m’écoutait même pas ». Sa photo d’identité ne le quitte pas dans l’avion et à chaque menace sa présence rassurante dans son esprit le rend plus fort.
De cette relation fusionnelle et envahissante, Romain Gary sort meurtri et perturbé et cela influence toutes ses relations amoureuses :
« Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. »
Sa mère lui prouve un amour inconditionnel à la fin de sa vie en lui faisant croire pendant trois ans qu’elle est vivante grâce aux 250 lettres préparées et envoyées de Suisse toutes les semaines. Elle lui demande de lui pardonner ce mensonge mais elle est certaine que cela lui permet de faire face à la guerre. Elle a toujours voulu le préserver de ses tracas et l’a élevé dans une totale abnégation lui cachant également sa maladie.
5. Dans ce livre, on pourrait penser que le personnage principal est Romain Gary car c’est un roman autobiographique. Toutefois, à la lecture du livre on s’aperçoit que sa mère Mina Kacew est le personnage central du roman.
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