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Explication l'Amant de Marguerite Duras

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Par   •  23 Janvier 2022  •  Commentaire de texte  •  791 Mots (4 Pages)  •  4 340 Vues

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Explication linéaire n°10

L’amant (1984) de Marguerite Duras

Marguerite Duras, de son vrai nom Donnadieu, est un auteur du XX siècle. D’inspiration autobiographique, son roman L’Amant raconte l’amour d’une jeune française et d’un riche chinois dans l’Indochine coloniale. Son écriture est alors proche du nouveau roman, ici elle bouleverse les codes romanesques pour évoquer l’émoi amoureux des personnages sur qui pèse le poids des convenances sociales.

En quoi cette rencontre cache-t-elle une transgression sociale et littéraire ?

Cet extrait comporte 3 mouvements :

1. l 1 à 5 : le cadre de la rencontre

2. l 6 à 21 : le dialogue amoureux

3. l 21 à la fin : poids et tensions du monde intérieur

Le 1er mouvement s’inspire de la tradition romanesque de la rencontre amoureuse pour la renouveler. Le passage correspond à un topos dont il reprend les codes. Le personnage masculin remarque la jeune fille et le lecteur découvre son allure avec l’adjectif qualificatif « élégant » l 1 ainsi que son milieu social grâce à la « limousine » l 1. Les verbes d’action « fume » l.1 « vient » l.2 et l’adverbe « lentement » l 2 décrivent ses mouvements. Le vocabulaire du regard avec le verbe « regarde » l.1 associé à la focalisation interne permet de partager l’émotion du personnage et son trouble, ce qui est caractéristique du topos de la rencontre amoureuse. Pourtant, cette dernière heurte les convenances, le narrateur suggère au détour d’une antithèse la différence d’âge entre les deux personnages « l’homme » l 1, « la jeune fille » l 2. La métonymie « feutre » l 2 et ses  « chaussures or » laissent supposer que la jeune fille est hors norme. Le lecteur a aussi accès à l’intériorité de l’homme avec l’adjectif « intimidé » l 3. La différence de race est mise en avant …l’homme n’est pas blanc, ce qui inscrit la rencontre sous le signe de l’interdit social.

Le deuxième mouvement transcrit le dialogue de la rencontre qui révèle une platitude certainement liée au trouble des deux personnages. Cette tension liée à la transgression sociale se manifeste dans des silences. Le dialogue débute par des négations soumises au discours indirect « ne dit rien d’autre », « elle ne lui dit pas laissez-moi », « elle ne répond pas ». Ces négations ressemblent à des signes de consentement. La jeune fille ne repousse par les avances de l’inconnu. D’ailleurs l’homme le perçoit, l’anaphore d’alors « alors il a moins peur », « alors il lui dit... » laisse entendre qu’il s’enhardit. L’embarras et la difficulté à parler s’expriment aussi dans le mélange de style direct, indirect et indirect libre « Ce n’est pas la peine qu’elle réponde, que répondrait-elle ? » l 7. Le trouble est perceptible par la platitude des interrogations « d’où venez-vous ? » l.9, par des répétitions « il répète » l 12, par des maladresses grammaticales « si tôt le matin une jeune fille comme elle l’est. » et par des signes de ponctuation qui marque l’hésitation « c’est…original...un chapeau »

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