L’amant, Marguerite DURAS
Étude de cas : L’amant, Marguerite DURAS. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 1.8.0.4 0.0.3 • 16 Février 2020 • Étude de cas • 1 317 Mots (6 Pages) • 1 672 Vues
RAMBOARISON Antso Français
1ère D Commentaire linéaire : L’amant, Marguerite DURAS
N°
Marguerite Duras occupe une place particulièredans la production romanesque contemporaine car elle délaisse le canon habituel de l’écriture romanesqueau profit d’un style fondé sur la primautédu dialogue entre les non-dits des penséessouterraines de chacun. Ses lignes de forces s’affirmentparticulièrement dans cet extrait de l’amant romanautobiographique, publié en 1984 qui évoque lessouvenirs d’un amour de jeune fille et d’un riche banquierchinois au Viêt-Nam français. Ce passage constituant l’incipit du roman, Marguerite Duras reprend le topo de la première rencontre.
En quoi ce texte joue-t-elle avec le temps et la chronologie ?
Pour réaliser ce projet de lecture, mon commentaire se divisera en 3 parties. Premièrement on abordera un premier axe sur les souvenir d’une rencontre (l1-7) où l’on parlera tout d’abord de voyage temporel à travers les souvenirs (l1-4) puis de la juxtaposition entre passé et présent (l5-7). Ensuite nous parlerons d’un deuxième axe sur l’évolution d’un portrait dans le temps (l8-19) en traitant d’abord du vieillissement (l8-13) et enfin de deux visages liés à différents moments (l14- 19).
Premièrement, abordons le sujet des souvenirs d’un rencontre, en commençant par le fait que cet extrait nous emmène dans un voyage temporel inscrit dans le récit d’une rencontre. Effectivement, l’auteur, racontant le souvenir d’une rencontre, peindra un parallélisme entre passé et présent. Ainsi, nous pouvons constater dès le début du texte, la présence de marqueurs temporels tels que « un jour âgée déjà » à la l 1 qui suppose que quelque chose dans ce texte s’inscrit dans le temps entre passé et présent. De plus, il y a le discours direct de l’homme de la l2 à 4: « je vous connais depuis toujours… dévastée » qui marque le début de ce voyage dans le temps puisque la parole de l’inconnu fait advenir une ancienne image d’elle jeune. Comme on peut le voir à la l2, l’utilisation de l’imparfait de description : « vous étiez belle lorsque vous étiez jeune » montre que les paroles de cet homme dépeint une image ancienne de l’auteure qui va dévoiler celle qu’elle a aujourd’hui. Donc cette rencontre fonctionne comme un retour en arrière en faisant apparaître ce qui existais déjà dans le passé, dans les mémoires, mais qui n’est pas visible et que l’écriture va dévoiler.
Pui, dans ce même axe, développons cette juxtaposition entre passé et présent. En effet, l’auteure joue ici avec l’emploi des temps. Nous pouvons observer ici, que de la l5 à 7, la romancière n’use que du présent comme « je pense souvent à cette image que je suis seule à voir » à la l 5. Cela nous montre qu’après ce retour en arrière causé par la rencontre, nous nous retrouvons à nouveau dans le présent. Cela donne une impression de juxtaposition entre passé et présent car l’utilisation du verbe « penser » à la l 5 nous montre que ce visage passé qu’elle avait, elle en garde un souvenir et même qu’elle dit de la l5-7 : « elle est toujours là dans le même silence ». Le lecteur a donc l’impression que ces transformations subis par le locuteur ne sont pas encore achevé, qu’elles se poursuivent dans le présent et que donc passé et présent sont confondus. Donc Le passé dont il est question ici n'est pas totalement révolu, il demeure en suspens dans le présent, comme demeure, derrière « cette image que je suis seule à voir » annonce-t-elle à la l5, l’image qu’elle a actuellement et que tout le monde peut voir. L'emploi du présent aussi subitement, accentue l'aspect ininterrompu du processus de vieillissement, il révèle la continuité secrète entre passé et présent.
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