En quoi l'incipit de Bel-Ami présente-t-il les caractéristiques de l’esthétique réaliste ?
Commentaire d'oeuvre : En quoi l'incipit de Bel-Ami présente-t-il les caractéristiques de l’esthétique réaliste ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Guillaume75013 • 14 Mai 2020 • Commentaire d'oeuvre • 1 956 Mots (8 Pages) • 3 093 Vues
Cet incipit est issu du livre Bel-Ami, un roman écrit par le célèbre écrivain Guy de Maupassant et paru en feuilleton dans la revue Gil Blas au cours du mois de mai 1885. Son auteur met en scène un personnage du nom de Georges Duroy, un opportuniste qui se hisse dans la haute classe sociale du journalisme politique par l’intermédiaire des femmes. Ce texte est en lien avec la IIIème République, époque marquée par le capitalisme et l’ambition sociale. Egalement, on le situe dans le mouvement très en vogue dans la société française du réalisme. Ce mouvement littéraire apparu en France au XIXème siècle a pour vocation de montrer le réel dans sa diversité et sous ses aspects les plus ordinaires et regroupe de nombreux genres comme la photographie, la peinture ou encore le théâtre. A travers un texte argumenté nous démontrerons : en quoi cet incipit présente les caractéristiques de l’esthétique réaliste ? Tout d’abord nous exposerons le fait que ce début de roman permet d’anticiper la suite de l’histoire via des thèmes relatifs au réalisme. Puis dans un second temps nous montrerons que ce texte rempli la fonction d’un incipit réaliste. Et enfin, dans une troisième partie nous le montrerons dans le portrait de Georges Duroy.
Premièrement, la suite du roman est anticipé par l’incipit par la mise en relief de plusieurs thèmes clefs du réalisme, celui de l’argent, de la séduction et des femmes, et enfin de l’ambition social et de l’arrivisme qui sont au cœur de des débats dans la société française de l’époque.
En premier lieu, l’argent est mainte fois représenté au cours de cet incipit. Effectivement dès le début, à la ligne 1, c’est le premier élément qui apparait dans le texte. Ainsi on confère à ce champ lexical (« monnaie de sa pièce de cent sous ») une grande importance. Puis sur quatre lignes s’étalent des déterminants numéraux et des indications chiffrées, par exemple à la ligne 10 (« trois francs quarante ») ou encore ligne 14 (« deux boques sur le boulevard »), qui expriment un certain soucie que le personnage se fait pour ses sous et pointent également sa pauvreté au début du roman qui fait contraste avec la fin. Mais encore, une indication péjorative à la ligne 22 sur l’apparence de Georges Duroy dans (« habillé d’un complexe de soixante francs »), démontre l’importance et l’attention que l’on prête à la richesse par rapport à la suite du roman.
Egalement, le thème de la séduction et des femmes est abordé lors de cet extrait grâce à de multiples procédés d’écriture. En effet la gradation (« Les femmes avaient levés la tête […] et deux bourgeoises ») de la ligne 6 à 8 expose l’attirance de toutes les femmes de tout milieu social, par leur regard qui est attiré vers le personnage et démontre donc un pouvoir de séduction certain. En outre à la ligne 5 on le compare même à un oiseau rapace qui chasse, dans ce cas si la gente féminine. La comparaison (« comme des coups d’épervier ») montre donc que Georges a confiance en lui car il sait qu’il a du charme et sait être séduisant en provoquant les femmes avec « un regard de joli garçon ». De plus l’effet d’insistance produit par (« une moustache retroussée, qui semblait moussée sur sa lèvre ») à la ligne 24, met l’accent sur un aspect du visage précis et lui confère un côté érotique qui renforce le thème de la séduction.
Enfin, le sujet de l’arrivisme et de l’ambition social est présenté à plusieurs reprises. D’abord, l’accumulation d’actions agressives dans la rue envers les autres piétons à partir de la ligne 17 (« il avançait brutalement […] ne point se déranger de sa route ») traduit une volonté inébranlable du personnage afin d’atteindre ses objectifs et souligne le fait qu’il est prêt à tout jusqu’à écraser les gens pour réussir. Après, à la ligne 20, la gradation (« défier quelqu’un, les passants, les maisons, la ville entière ») représente l’opportunisme et l’ambition de Duroy qui s’accroit progressivement jusqu’à être complètement démesurée, il profite de chaque occasion pour sauter sur une quête plus importante. Ainsi on comprend que son appétence en dit long sur ce qu’il va entreprendre. En dernier lieu les mots (« uniforme des hussards ») ligne 16 et (« soldat ») à la ligne 21 font partie du champ lexical de l’armée et confèrent au personnage une attitude combative et renforcent l’idée que Georges a le désire de vaincre toute adversité pour pouvoir arriver à son but.
A travers ces trois paragraphes nous avons donc vu que cet incipit présente trois thèmes importants dans les mœurs de l’époque à laquelle se déroule l’histoire, et qui sont relatifs à l’esthétique du réalisme avec une nature proleptique qui sont l’argent, la séduction et les femmes ainsi que l’arrivisme et l’ambition social de Georges Duroy.
Deuxièmement, ce début de roman remplit la fonction d’un incipit réaliste de par le décor qui est minutieusement décris, le contexte historique qui est en relation avec l’époque et la présentation du protagoniste qui fait référence à un personnage réaliste.
Tout d’abord la précision employée par l’auteur pour décrire le cadre spatio temporel est presque chirurgienne. Effectivement des indications de lieu à la ligne 1 (« sortit du restaurant ») ou encore (« gargote ») ligne 8 nous permettent de comprendre tout de suite ou on se trouve ainsi le lecteur peut situer le personnage. Cela apporte donc une touche de réel. Puis le champ lexical de la ville à ligne 14 (« boulevard ») et aussi à la ligne 18 (« rue ») renforce cet aspect réaliste en apportant encore plus de détails sur le lieu. Ensuite une autre indication de lieu nous informant que nous sommes à Paris à la ligne 15 (« la rue Notre-Dame-de-Laurette ») nous ramène à une caractéristique du réalisme, la description d’éléments existants, nous apportant ainsi un effet de réel.
De plus le contexte historique
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