Dissertation sur Bonheur d'Occasion
Dissertation : Dissertation sur Bonheur d'Occasion. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alexandrademers • 10 Novembre 2021 • Dissertation • 1 658 Mots (7 Pages) • 724 Vues
Alexandra DEMERS
Littérature et imaginaire 601-102-MQ
Gr : 26
DISSERTATION EXPLICATIVE FINALE
Bonheur d’occasion
Travail présenté à Mme Claudine Vachon
Département des techniques administratives Collège Lionel Groulx
28 mai 2020
L’inégalité entre les deux sexes a toujours été un sujet chaud au Québec comme partout ailleurs. Dans les années 1940, la jeune femme ne peut même pas rêver d’obtenir la moitié des chances offertes sur un plateau d’argent au jeune homme dans notre belle province. Si une femme a les genoux cloués à la céramique de sa demeure, l’homme a les genoux qui voyagent et qui accomplissent ses petits et grands rêves. Bonheur d’occasion est une œuvre qui, issue de la plume de l’illustre Gabrielle Roy, ouvre les yeux sur la dure réalité qu’est cette colossale iniquité durant cette période. À l’intérieur de ce roman, le lecteur se met à la place de Florentine et de Jean dans leur quête de moyens pour quitter leur humble ville ne leur permettant que de passer une vie monotone et sans artifice. On constate alors que peu importe la quantité d’efforts mise par ces individus, leur sexe est ce qui définit leurs chances de s’en sortir en observant l’infinité de possibilités offertes à Jean en tant que self-made man et l’absence de ces probabilités chez Florentine étant, comme chaque petite fille de cette époque, assignée à une vie de femme au foyer.
En premier lieu, pour réaliser ses plus grands désirs, un individu n’a que d’autre choix que de traverser la frontière. Jean est un self-made man qui possède entre ses mains la possibilité de faire de ses rêves une réalité. Le self-made man est une personne qui, contre toute attente, s’écarte de la position sociale qu’on lui a donnée en faisant son propre chemin vers la réussite. C’est dans cette optique qu’en étant caractérisé par ce type d’humain, Jean peut être considéré libre. Dans un premier ordre d’idées, Jean n’est satisfait que lorsque sa réussite résulte de ses propres actions. Cette tête dure a l’option de faire ce choix compte tenu de son statut masculin. En effet, le self-made man écarte les autres de l’équation afin de ne pouvoir attribuer son succès qu’à lui-même et à personne d’autre. Celui-ci n’a que de yeux pour le succès et ne veut dépendre de personne pour se diriger vers celui-ci. Dans l’œuvre à l’étude, Jean, ayant dit au revoir à ses parents pour gagner son indépendance, est fou de joie puisqu’il peut enfin subvenir à ses propres besoins et donc ne compter que sur sa personne : « L’âpre satisfaction de ne devoir son succès qu’à lui-même versait déjà dans ses veines un orgueil insensé. » (p.234). L’adjectif « âpre », signifiant un élément très vif, que l’on ressent fortement et violemment, témoigne de l’ardeur de la satisfaction de Jean envers sa nouvelle liberté. Ayant été un enfant dépendant de ses parents toute sa vie, Jean éprouve un énorme contentement à enfin pouvoir être seul. La personnification dans laquelle on dit que la satisfaction verse dans les veines un orgueil insensé donne à la
satisfaction l’habileté humaine de verser pour indiquer que l’orgueil fait maintenant partie intégrale de Jean. Ce dernier est ce qui définit Jean puisqu’il est d’une importance capitale pour lui. L’adjectif « insensé », qui veut dire excessif au point de ne pas faire de sens, prouve l’intensité de l’orgueil que Jean a acquis. Cette liberté est ce qui remplit le mieux la fierté de Jean. Dans un autre ordre d’idées, Jean saisit sa chance lorsque confronté à une opportunité. Il a la liberté de l’attraper au vol que parce qu’il est un homme. Effectivement, le self-made man n’est pas hésitant quand on lui offre de pouvoir monter l’échelle sociale pour éventuellement obtenir une vengeance de ce qu’il a souffert dans le passé. Dans Bonheur d’occasion, Jean, étant ennuyé de son quotidien à Saint-Henri qui ne le mène nulle part, décide de postuler pour un emploi ailleurs. Lorsqu’il décide qu’il va sauter dans le train, il se sent enfin libéré d’un poids qui le retenait d’atteindre sa liberté et de passer par-dessus la souffrance qu’il a vécue en tant qu’enfant abandonné et malheureux : « Une minute, il fut ébloui de se sentir emporté vers l’inconnu et avec une telle confiance, une telle légèreté, comme s’il eût à ce moment jeté du
lest. » (p.246-247). La métaphore dans laquelle on dit qu’il se sent emporté vers l’inconnu exagère la grandeur du saut pris par Jean volontairement. Celui-ci est projeté dans une place qu’il ne connait pas et Jean en est entièrement satisfait. La répétition du mot « confiance » insiste sur la quantité de sentiments positifs que Jean ressent face à sa prise de décision. Le jeune garçon est clairement réjoui. La comparaison de cet événement à un jeté de lest signifie donc qu’il s’est débarrassé d’un poids lourd. La relation avec ses parents représentait une charge qui le retenait de son but. En bref, cette nouvelle indépendance est une nouvelle étape dans la vie de Jean, qui est maintenant libre puisqu’il est un homme.
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