Dissertation philosophie droit au bonheur
Synthèse : Dissertation philosophie droit au bonheur. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dgsally • 27 Avril 2021 • Synthèse • 1 398 Mots (6 Pages) • 804 Vues
Dans son texte Fondements de la métaphysique de mœurs (1785), Kant nous dit que « Le concept du bonheur est un concept si indéterminé », il n’est ni objectif ni universel car, personne ne peut dire précisément ce qu’il désire véritablement, c’est pour cela que Kant qualifie le bonheur comme « indéterminé ». On ne peut donc pas savoir avec certitude ce qui nous permettra d’acquérir le bonheur absolu. Si on pouvait décider de ce qui nous donnerait le bonheur, on pourrait être face à des contraintes qu’on n’avait pas imaginé qui pourraient contrer cette conquête du bonheur. Par exemple, quelqu’un qui souhaite avoir une longue vie pourrait au final, obtenir certes, une vie longue mais, remplie de souffrances. Les conséquences de nos décisions peuvent donc nous empêcher d’obtenir de bonheur qu’on souhaitait au départ. De plus, pour tenter d’avoir une véritable définition du bonheur, il faudrait se baser sur des expériences personnelles, car « le bonheur est un idéal non de la raison mais de l’imagination, fondé uniquement sur des principes empiriques » nous n’avons pas tous la même imagination, donc, nous n’aurons pas tous la même définition du bonheur. Il est donc impossible de donner à l’idée du bonheur un contenu objectif et universel.
Cette recherche individuelle du bonheur est limitée : elle doit pouvoir exister sans enfreindre la liberté, le droit de chacun, comme le dit Kant : « Il est permis à chacun de chercher le bonheur dans la voie qui lui semble, à lui, être la bonne, pourvu qu’il ne nuise pas à la liberté qui peut coexister avec la liberté de chacun ». On pourrait donc penser qu’un État pourrait fixer des règles afin de nous aider à trouver notre bonheur. Pour Kant, ce bonheur ne doit pas s’acquérir avec l’aide d’un État car la population ne serait pas libre de penser par elle-même : « Vouloir le bonheur du peuple est peut-être le plus redoutable des idéaux politiques, car il aboutit fatalement à vouloir imposer aux autres une échelle de valeurs supérieures jugées nécessaires à ce bonheur » en voulant déterminer et imposer cette manière d’acquérir le bonheur, l’État deviendrait un véritable despote.
Karl Popper craint dans La société ouverte et ses ennemis que cette idée de gouverner au nom d’une seule et unique idée du bonheur serait peut-être « Le plus redoutable des idéaux politiques » en effet, forcer la société à se conformer à cette utopie du bonheur pourrait, au contraire, être criminel et, nous condamner inévitablement à l’enfer. D’après Popper, on commettra donc le mal au nom du bien car, nous serons aveuglés par cette utopie du bonheur. Ce mal serait donc d’après Popper sous forme de : « intolérances, guerres de religion, … ». Le devoir absolu qu’est cette recherche du bonheur imposé à tous mènerait vers un État totalitaire qui agirait au nom d’une utopie et non d’un idéal et, qui nierait donc la diversité contradictoire des hommes.
Pour Karl Popper, la solution serait d’admettre que : « nous pouvons commettre des erreurs et les corriger nous-mêmes ou de permettre aux autres de les corriger en acceptant les critiques », il serait donc plus sage de ne pas faire du bonheur un objet politique car, chacun est responsable de son propre bonheur.
Nous avons vu que tout le monde souhaite et a le droit d’être heureux mais, que la définition du bonheur est propre à chacun. C’est pour cela qu’un État qui imposerait ce bonheur relèverait du despotisme et, deviendrait même totalitaire.
Et si être heureux ne dépendait finalement que de nous ?
En effet, d’après les stoïciens, le bonheur n’est pas lié à la chance ou, aux éléments de notre vie, comme le dit Epictète, un philosophe sotïcien dans Manuel « La vie heureuse c’est une vie vertueuse ou sage, et la sagesse consiste d’abord à comprendre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous », le bonheur est donc une affaire de sagesse et non de chance. Il faut donc distinguer ce qui dépend de nous : « tout ce sur quoi nous pouvons avoir une action » (comme la croyance, le désir, le refus,…) et, tout ce qui ne dépend pas de nous : « tout ce qui ne vient pas de notre action » (la santé, la richesse, les honneurs,…). Car, d’après Epictète, pour être heureux, il faut détacher notre désir sur ce qui ne dépendrait pas entièrement de nous et, il faudrait savoir accepter les choses comme elles viennent.
...