Analyse de Rhinocéros d'Ionesco
Dissertation : Analyse de Rhinocéros d'Ionesco. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar striker107m • 24 Octobre 2018 • Dissertation • 595 Mots (3 Pages) • 1 511 Vues
Eugène Ionesco a vu le jour en Roumanie le 26 novembre 1909. Dramaturge, écrivain et professeur de français, Ionesco aura vécu avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Rhinocéros illustre une épidémie imaginaire de «rhinocérite », maladie qui effraie tous les habitants d'une ville et les transforme bientôt tous en rhinocéros. Rhinocéros est une métaphore de la montée des totalitarismes à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. En fait, Rhinocéros est une satire sur les comportements humains provoqués par la massification.
D’abord, Ionesco dénonce l’absurdité de la seconde guerre mondiale (et de la guerre en général) à travers l’absurdité du comportement de ses propres personnages. C’est ainsi que, très vite, les personnages de l’œuvre deviennent une masse floue de rhinocéros. Seul Bérenger se distingue de cette masse en conservant son aspect humain.
Ensuite, il va bien plus loin que la dénonciation de la guerre. En fait, c’est le régime totalitariste qui est condamné. Pour ce faire, la pensée des personnages, concernant la rhinocérite, est complètement invalider. Ses conséquences sont désastreuses et le spectateur n’en retient que des aspects négatifs. Pour Eugène Ionesco, le conformisme et les idéologies, hébète l’humain.
La grande force de la pièce de théâtre « Rhinocéros » est d’être toujours d’actualité. Ainsi, les thèmes qui y sont abordés sont intemporels. En effet, les mouvements de masse sont fréquents, à petite comme à grande échelle. Eugène Ionesco dénonce les mouvements de foule qui abolissent notre pensée. Il nous met également en garde contre l’anonymat (les personnages en se transformant perdent leur identité, ils n’ont plus de nom, mais sont seulement désignés par leur nature : celle d’un rhinocéros). Conséquence directe des régimes totalitaires.
L’œuvre « Rhinocéros » encourage à la diversité de l’être, à la variété des formes de pensées. La transformation devient un effet de mode irrésistible. Celle de Daisy, par exemple, n’a aucun sens. Sans savoir pourquoi, elle est persuadée qu’il faut suivre le mouvement, car c’est ce que tout le monde fait. Bérenger, en s’y opposant, montre les dangers que provoquent les mouvements de masse irréfléchies. De ce fait, une fois de plus, cette masse peut faire penser aux armées endoctrinées de la guerre.
Les rhinocéros fonctionnent comme un symbole de la nature sauvage inhérente à l’homme. Cette idée cruciale d’Ionesco se développe dans la pièce petit à petit : le premier rhinocéros ne cause pas de problèmes, le second écrase un chat, et tous ceux qui suivent détruisent des structures, des bâtiments, etc. Pire encore, le rhinocéros Jean attaque directement son meilleur ami Bérenger.
Enfin, Eugène Ionesco se sert de l’humour pour dissimuler la vérité. De cette façon, Bérenger parait assez limité au début de la pièce. On rit quelque peu de sa condition et de son amour timide avec Daisy. Il n’a pas l’air d’avoir la carrure d’un véritable héros. Sa parole est, de plus, bafouée par les autres personnages. Pourtant, c’est lui qui révèle la plus grande force de caractère dans la mesure où il est seul à refuser de se transformer en rhinocéros. C’est lui également qui tente d’ouvrir les yeux aux autres. Ainsi, les premières apparences s’inversent, le plus faible est, en réalité, le plus fort.
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