Analyse Beaumarchais

Objet d’étude : Le roman et le récit du Moyen-Âge au XXIe siècle

La princesse de Clèves, Madame de la Fayette, 1678
Texte : La scène du pavillon « les palissades étaient fort hautes (…) une rêverie que la passion seule peut donner », Tome IV

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Reproduction du texte pour travailler au brouillon.

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Introduction : 
Ce passage marque un tournant important dans l’intrigue du livre.
La scène se déroule de nuit, dans la forêt : lieu sinistre et inquiétant, proche de l’univers du conte et du rêve. Ce cadre spatio-temporel reflète le désir inconscient éprouvé par les deux protagonistes l’un pour l’autre.
Cette scène offre un jeu de regard complexe entre les personnages puisque la princesse contemple le portrait du duc, pendant que le duc lui-même observe à son tour la princesse dans son intimité. Un espion de Monsieur de Clèves observe également le duc.
Chacun regarde l’autre sans savoir qu’ils sont vus, mais leurs regards ne se croiseront jamais ce qui traduit l’impossibilité de laisser vivre la passion qui anime la princesse de Clèves et le duc de Nemours.
LECTURE DU PASSAGE 
PB : Comment Madame de Lafayette rend-elle compte de l’amour sincère mais interdit de la Princesse qui ne vit que sa passion par procuration ?

Nous discernons trois parties dans ce passage : donner le titre des trois parties.

Partie 1 : Ambivalence de Nemours, de « les palissades » à « pour voir ce que faisais Madame de Clèves. »
Tout d’abord le duc de Nemours s’affiche ici comme un héros épique
- Multiplicité des obstacles, lexique de la difficulté et du danger : « fort hautes » / « il y en avait encore derrière » / « empêcher » / « difficile »
- « Palissades » = métaphore des remparts à la passion interdite du duc pour la Princesse
- Ténacité du héros qui parvient à surmonter les obstacles : « vint à bout », Venir à bout = idée de vaincre.

Ensuite le duc est assimilable à un amant courtois 
Amour courtois = conception médiévale de l’amour qui consiste à mettre les sentiments à l’honneur par le respect de la dame, il s’agit de montrer la noblesse de l’amour, de se montrer fidèle et loyal. Aussi appelé fin’amor = Amour parfait. 
- Topos de la scène de rencontre dans un univers courtois : « pas de peine à démêler où était Madame de Clèves »
Topos vient de Topoï en latin = Lieu. En Littérature un Topos désigne un « lieu commun », une scène banale et récurrente dans les livres. Les scènes d’observation amoureuse et de rencontre sont monnaie courante en littérature pour rendre compte d’un amour passionnel.
- Décor qui semble propice à l’éclosion du sentiment amoureux :
« jardin » : symbole de l’intimité, de la rencontre, c’est poétique, espace éclairé ce qui contraste avec l’obscurité de la nuit. 
« Fenêtres (…) ouvertes » : métaphore d’une contemplation autorisée.  
- Manifestation physique de la passion : groupe nominal « un trouble et une émotion » explique les sensations fortes que provoque l’amour sur le duc avant d’apercevoir la Princesse. = Passion dévorante et incontrôlable. 

Cependant, le duc n’en reste pas moins un Voyeur
- Il s‘introduit et viol l’intimité de la princesse en l’observant = Répétition du verbe « Voir » / « Vit »
- La métaphore de la « porte » fermée nous rappelle que l’interdiction d’approcher la Princesse
- Rappel du statut de l’amante « Madame de Clèves » : elle est déjà prise donc interdite.
- Voyeurisme coupable 

Conclu : Le duc à le courage d’un héros épique pour braver les interdits, mais il n’en reste pas moins un personnage intrusif, et coupable. C’est un personnage Ambivalent.

Partie 2 : Une scène voluptueuse, de « Madame de Clèves » à « Corbeilles pleines de rubans »
Cette scène se rapproche d’une scène d’apparition
- Passage en focalisation interne (C’est lorsque le narrateur raconte tout ce qu’il voit, tout ce qu’il sait et tout ce que pense un personnage en particulier.)
- Mise en valeur de la beauté de la Princesse : tel un songe ou un rêve « si admirable beauté »
- Effet de la passion sur l’amant (duc) : gradation de l’emballement amoureux à la vue de la Princesse : « qu'à peine fut-il maître du transport »

C’est aussi une scène sensuelle = fait appel aux sens
- sensation de Chaleur : « Il faisait chaud », rappel à ce moment-là du roman Nous sommes en été : symbolique de la passion amoureuse
- La vue des cheveux, symbole de sensualité et de féminité : « ses cheveux confusément rattachés »

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