A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ?
Dissertation : A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Èvelyne Arel • 13 Juillet 2022 • Dissertation • 671 Mots (3 Pages) • 508 Vues
A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.
Tout d’abord, il est vrai d’affirmer que la fatalité soit présentée de la même façon dans les poèmes Cage d’oiseau et Les corbeaux puisque les deux poètes expriment la fatalité par la mort. Dans Cage d’oiseau, la mort est abordée dans les premiers vers, ainsi que l’inévitabilité de celle-ci. « Il ne pourra s’en aller qu’après avoir tout mangé, mon cœur, la source de sang, avec la vie dedans, il aura mon âme au bec ». (V19 à 24) Dans ce poème, la mort est représentée par un oiseau. Il n’y a aucune issue à la mort du poète, il ne reste qu’à attendre que l’oiseau vide chaque goutte de sang pour que la mort puisse l’emporter avec « son âme au bec ». Dans le poème de Nelligan, Les corbeaux, c’est un champ lexical qui nous démontre que la fatalité de l’auteur est représentée par la mort : vols funèbres (V2), tombeaux (V5), carcasses (V6), ténèbres (V7), proie (V9), démons (V9), âme (V14). On sent que la mort de l’auteur est atroce et contre son gré. On comprend également dans son poème que la mort arrive à grands pas. « Mon âme, une charogne éparse au champ des jours, que ces vieux corbeaux dévoreront en entier. » (V13-14) Dans ces vers, on comprend que l’auteur n’est rien d’autre qu’un cadavre servant à être dévoré par des corbeaux. La fatalité est donc représentée de la même façon par les poètes en l’associant toutes les deux à la mort.
D’autre part, la manière de faire face à la fatalité pour chaque auteur est bien différente. En effet, dans le poème Cage d’oiseau, la mort se trouve à l’intérieur de l’auteur. « L’oiseau dans ma cage d’os, c’est la mort qui fait son nid ». (V4-5) La cage d’os représente sa cage thoracique. Il exprime que sa douleur de vivre est interne. « L’oiseau dans ma cage d’os » (V4) est présenté comme étant un organe dans la cage thoracique, comme son cœur. Cette métaphore fait allusion aux problèmes cardiaques de l’auteur, dans lesquels il y succomba en 1943, à l’âge de 31 ans. Il écrit également dans son poème que la mort est inévitable, puisque l’oiseau prendra absolument tout. Quand il aura mangé le cœur, il s’envolera avec « l’âme au bec ». Quant au poème de Nelligan, la mort viendrait de l’externe. L’auteur de Soir d’hiver utilise deux vers pour représenter une sorte d’entité envahissante. « Comme un cercle sur des tombeaux » (V5) et « Vastes qui tournant sur elle ainsi toujours ». (V11) Ces vers expriment une sorte d’entité qui tourne sans cesse autour de lui. De plus, les corbeaux qui sont « sur lui » représentent son infériorité face à la mort. Les deux poètes font donc face à la mort de manières différentes.
Finalement, il est vrai que la fatalité soit présentée de la même façon dans les deux poèmes puisque les deux poètes expriment la fatalité par des oiseaux. Dans Cage d’oiseau, on comprend que la mort est à l’intérieur de lui. Dans le poème, Garneau est représenté par la cage d’oiseau, et l’oiseau en lui représente la mort. « Je suis une cage d’oiseau, une cage d’os avec un oiseau, l’oiseau dans ma cage d’os, c’est
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