Projet de corrigé "En avant la musique"
Synthèse : Projet de corrigé "En avant la musique". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Iachemet • 29 Septembre 2024 • Synthèse • 1 485 Mots (6 Pages) • 76 Vues
Corrigé Devoir sur table – 31/03/2021
NDRC2
Rappel du corpus
Vous rédigerez une synthèse objective, concise et ordonnée des documents suivants :
DOCUMENT 1 : Honoré de Balzac, Gambara, 1837
DOCUMENT 2 : Karol Beffa et Cédric Villani, Les Coulisses de la création, 2015
DOCUMENT 3 : Célia Houdart, Gil, 2015
DOCUMENT 4 : Damien Chazelle, Whiplash, 2014
Le lien entre la musique et les émotions n’est plus à démontrer. L’expression musicale des émotions renvoie t-elle au fonctionnement esthétique d’une oeuvre ? Toute création musicale est-elle nécessairement expressive ? Toutes ces questions témoignent de la complexité de la musique qui ne peut s’entrevoir uniquement à travers le prisme des sens donc celui de l’émotion. Le corpus à notre étude composé de quatre documents atteste du rapprochement de deux activités : le sensible de la musique et l’intelligible des sciences et des mathématiques. A cet égard, l’extrait de roman de Balzac, souligne à travers le portrait truculent de Gambara, l’importance en musique d’un langage musical particularité qu’elle partage avec les mathématiques et les sciences. L’idée de rigueur conjointement à celle de contraintes apparait à des instants précis dans tout processus de création.
Ainsi, les questions que soulèvent ce dossier sont les suivantes : La création musicale ne réside-t-elle pas dans ce travail effectif de la rigueur et des contraintes ? Les mathématiques et les sciences n’offrent-elles pas un langage permettant de mieux comprendre la musique ?
Cette double problématique oriente notre synthèse dans deux directions : nous verrons que les connexions entre la musique et les sciences mathématiques existent bien comme vecteur de création. Cependant, si la musique donne sens à la vie c’est aussi un art exigeant qui satisfait comme les mathématiques au besoin de rigueur.
La musique à travers la recherche d’harmonie et d’équilibre met en lumière le lien qui la rapproche de certaines lois et principes mathématiques. (Phrase d’introduction partielle)
La conception selon laquelle la musique est avant tout une affaire de construction, d’architecture sonore pour produire une esthétique est défendue par Gambara personnage pittoresque dépeint par Balzac, en 1837. D’ailleurs Gambara parle magnifiquement de la musique : c’est un véritable musicien formé à Crémone, ville emblématique du violon. Ce passionné a forgé au fil de sa formation une réflexion sur les multiples interactions de la musique avec d’autres disciplines, voisines ou parallèles. D’ailleurs, il ne conteste pas les rapports étroits entre la musique et les mathématiques et leurs complémentarités. L’harmonie dont il parle en tant que structure formelle idéale, a atteint la perfection incarnée par des grands génies, qu’ils soient allemands, autrichiens ou italiens : Beethoven, Mozart, Rossini.
Cédric Villani mathématicien, investi aussi cette réflexion qu’il prolonge dans un dialogue à bâtons rompus publié dans « Les coulisses de la création », avec le compositeur Karol Beffa. Villani convoque pour argumenter sa position, le grand mathématicien Shing-Shen-Chem qui alternait des séances de mathématiques avec des pauses de détente. A travers leurs regards singuliers sur la création, ces deux grands esprits appréhendent au quotidien l’histoire commune que les sciences et la création partagent.
Si le mathématicien qu’est Villani peut opposer une conception fermement rationaliste, Karol Beffa revendique le droit à l’oreille. Celle de Dutilleux, compositeur français contemporain était selon lui « phénoménale ». Le piano acoustique lui permettait de contrôler les harmonies et toutes les subtilités de la composition et de l’architecture d’une oeuvre, qu’il ne pouvait obtenir à l’écriture des partitions.
Cependant, la recherche d’un équilibre, d’un modèle harmonieux est un exercice difficile qui nécessite souvent une remise en question des compositeurs en même temps qu’une forme de sincérité et de modestie…posture déplore Karol Keffa, peu fréquente.
Il est aussi question de piano et de pianiste, pas de la carrure de Dutilleux mais bien d’un chanteur lyrique à la carrière en construction. En effet, Gil dans le roman de Célia Houdart, débute le piano dans le cours de Marguerite Meyer. Le choix du professeur, du mentor a son importance : pour Gambarra, la figure paternelle va l’aider à développer son identité de musicien, Madame Meyer de part sa réputation internationale, va contribuer à construire les habiletés techniques de son élève Gil. On sent précisément dans cet extrait la force de travail, le soutien et l’engagement qu’elle lui témoigne : au delà des qualités techniques, les compétences en pédagogie dans la relation maître/élève sont très importantes. D’ailleurs l’extrait très syncopé, écrit à la manière d’une partition musicale, rend compte de la nécessité d’aborder la pièce avec une très grande précision au travers d’un langage presque ésotérique pour le non initié « ritarnando », irradie véritablement », « galoper ça ». De fait, les parents, les professeurs s’impliquent et apportent leur expertise technique en même temps que leur soutien psychologique. Ils contribuent à leur réussite, cette réussite étant conditionnée par un travail dur, exigent parfois harassant, pour obtenir une place dans une école de musique sélective. C’est toute l’histoire du jeune Andrew dans le film de Damien Chazelle « Whiplash ».
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