Partager un repas
Étude de cas : Partager un repas. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar tetalaziz • 22 Avril 2025 • Étude de cas • 1 180 Mots (5 Pages) • 16 Vues
Au même titre que respirer, manger est un besoin primaire, qui ajoute cependant la notion de plaisir. C’est un acte qui renvoie à une expérience intime et collective à la fois, car si notre survie en dépend, manger est également devenu un rituel qui marque un premier pas vers la civilisation. En réalité, se nourrir et manger, ce n’est pas la même chose : le premier obéit à une nécessité, tandis que le second est bien souvent synonyme de règles de savoir-vivre. En effet, se mettre à table permet régulièrement d’échanger avec ses semblables et de faire société. C’est en cela que la table peut être vue comme un miroir de la société, avec ses tensions, ses plaisirs et ses codes. Comment le repas, à la fois moment de convivialité et de partage, peut-il aussi être source de tension et de conflits au sein d’une famille ? Pour répondre à cette question, nous verrons dans une première partie que le repas est bien plus que se nourrir : il est un moment de partage. Puis, dans une seconde partie, nous analyserons comment le repas peut aussi être source de tensions et de conflits. /// Partager un repas, c’est bien plus que se nourrir : c’est partager, c’est transmettre, c’est faire ensemble société.
Tout d’abord, le repas est bien plus qu’une nécessité biologique, il est un moment de partage et de lien social. Cette première idée de partage et de transmission se retrouve dans de nombreuses œuvres, à commencer par le célèbre tableau de Léonard de Vinci intitulé *La Cène*. Cette peinture murale représente le dernier repas du Christ avec ses apôtres, juste avant son arrestation. Elle illustre parfaitement un moment-clé où Jésus partage à la fois la nourriture et son message. Le peintre lui-même souligne le fait que le repas ne se limite pas à la nourriture, mais qu’il est aussi un espace d’échange culturel et symbolique. De la même manière, le repas permet de créer du lien social. Cette idée est notamment développée dans l’article "Le banquet comme fête de sociabilité" écrit par Janick Auberger. Elle évoque en effet l’objectif des grands repas que sont les banquets : « réunir les gens autour d’un repas commun, partager un moment de convivialité ». Mais au-delà de cela, les grands repas que l’on peut organiser pour des mariages par exemple sont aussi l’occasion de réaffirmer les liens sociaux, eventuellement en créer de nouveaux, affiner son réseau. Des repas plus modestes ont aussi cette fonction de création de lien social comme le montre le tableau *Le Déjeuner des canotiers* d’Auguste Renoir, où l’on peut voir les convives parler les uns avec les autres, assis ou debout, autour des tables, avec une certaine animation.Ensuite, le repas est un moment qui symbolise la famille et l’entraide. En effet, les liens familiaux sont souvent mis en valeur au moment du repas, ce que mettent en scène de nombreux artistes. Dans l’huile sur toile *À l’abri du besoin*, Norman Rockwell représente ainsi une scène joyeuse où l’on peut voir une famille réunie autour d’une table bien garnie, tandis qu’une grand-mère sert une énorme dinde sous le regard heureux de ses proches. Cette image illustre l’importance du repas au sein de la famille. Le renforcement des liens semble passer bien souvent par une réunion des membres d’une même famille autour d’une table. C’est sans doute pourquoi, dans *Le Repas*, un poème extrait du recueil *Quelconqueries* de Guillaume Apollinaire, ce dernier fait d’ un repas entre une mère et ses fils, une scène harmonieuse où « tout est ensoleillé », ce qui symbolise l’unité familiale. S’il insiste sur l’importance du repas juste dans le titre c’est pour nous montrer un moment de partage où « la mère et les deux fils mangent et parlent », alors que des chants de gaité accompagnent le repas. De plus, Apollinaire affirme que « le repas n’est pas une action vile », soulignant ainsi que manger est une action noble lorsqu’elle est réalisée dans des conditions idéales. Enfin, le contexte de guerre dans lequel le poème a été écrit puisqu’il a été publié en 1915 lui donne une couleur particulière et tend à lui conférer un symbolisme simple : celui d’un moment de réconfort et de partage. Mais le repas n’est il pas un moment priviligié entre tous dans la pluspart des familles ?
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