A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ?
Étude de cas : A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar anasorkhis • 30 Juillet 2023 • Étude de cas • 654 Mots (3 Pages) • 303 Vues
Sujet de dissertation critique
A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.
Les poèmes expriment une vision similaire de la fatalité à travers des images d'oiseaux. la fatalité est présentée comme une mort sombre et inévitable dans "Cage d'oiseau" de Hector de Saint-Denys Garneau et "Les Corbeaux" d'Émile Nelligan. Conscient de sa santé fragile due à des problèmes cardiaques, Garneau associe la mort à l'image de l'oiseau dès les vers 4 et 5 : « L’oiseau dans ma cage d’os, C’est la mort qui fait son nid.» Cette métaphore poignante décrit la mort s'installant au plus profond de lui, dans sa cage thoracique. Son désespoir est palpable et la mort semble être sa seule échappatoire. D'autre part, Nelligan envisage son destin comme une mort certaine. « Mon âme, une charogne éparse au champ des jours,Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier.» (v.12-13) Dans cette comparaison saisissante, Nelligan décrit son âme comme un cadavre, réfutant la conception religieuse de l'âme immortelle pour la substituer par une mort macabre. Il suggère qu'il est déjà mort intérieurement, son âme et son esprit l'ayant abandonné, le réduisant à l'état de mort-vivant. Ainsi, ces deux auteurs partagent une vision sombre et inévitable de la fatalité, se traduisant par une mort certaine. Ensuite, la manière dont chaque auteur aborderait la fatalité pourrait différer significativement. Dans "Cage d'oiseau", Garneau serait au seuil de la mort, l'oiseau le dévorant de l'intérieur. Son ton serait imprégné de mélancolie, de désolation et de tristesse, mais l'acceptation de son sort serait évidente : « Il aura mon âme au bec.» (v.24). Cet euphémisme adoucirait la réalité de sa mort imminente. Garneau donnerait l'impression d'un manque flagrant de volonté à l'égard de sa propre vie, laissant penser qu'il aurait vécu assez longtemps avec cette idée pour finalement accepter sa fatalité. La compassion et la tristesse seraient les seules réactions possibles face à son destin. Par contre, Nelligan, dans "Les Corbeaux", se sentirait assiégé par des corbeaux, représentant une force extérieure. Contrairement à Garneau, Nelligan aborderait le thème de la fatalité de manière beaucoup plus sombre et brutale. Son champ lexical graviterait autour d'une mort sauvage : « carcasses de zèbres » (v.6), « frisson glacé de nos ténèbres » (v.7), « proie », « démons » (v.8), « déchirant à larges coups de bec » (v.11), « dévoreront en entier » (v.13). On pourrait ressentir que l'auteur est dépouillé de quelque chose d'essentiel, qu'on lui arrache brutalement, contre sa volonté. Le champ lexical de ce poème donnerait une impression de scandale face à la mort, très différente de celle laissée par "Cage d'oiseau". En somme, la fatalité pour chacun des auteurs serait ressentie de manière totalement différente. Enfin, On peut dire que les deux poètes québécois, Hector de Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan, ont écrit des poèmes sur une idée similaire, ils ont tous les deux représenté la fatalité en personnifiant la mort à travers des oiseaux. Cependant, leur approche diffère quant à l'origine des oiseaux. Pour Garneau, l'oiseau est prisonnier à l'intérieur de lui tandis que pour Nelligan, les oiseaux sont une entité extérieure qui l'attaque. La mort est omniprésente dans les deux textes et, au final, le résultat est le même. Il est donc possible d'affirmer que ces deux textes présentent de manière évidente la même vision de la fatalité, mais ils y apportent leurs propres nuances, ce qui aboutit à deux impressions totalement distinctes.Donc Quoi qu'il en soit, la mort est une présence constante dans les deux œuvres, conduisant à une même conclusion : la fatalité est inéluctable.En conclusion, bien que les deux poèmes utilisent la métaphore d'un oiseau pour représenter la mort, ils créent deux impressions différentes mais finalement convergentes de manière unique. Les rencontres avec la mort, qu'elles vivent dans la résignation ou se battent violemment, mènent au même destin inévitable : la mort. |
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