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Gestion du cyberharcèlement

Étude de cas : Gestion du cyberharcèlement. Recherche parmi 301 000+ dissertations

Par   •  20 Janvier 2025  •  Étude de cas  •  1 888 Mots (8 Pages)  •  405 Vues

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Introduction

La situation qui nous est présentée est un cas de cyberharcèlement accompagné d'une usurpation d'identité. Un élève a usurpé l'identité d'un de ses camarades pour se moquer d'autres élèves sous cette identité. 

En 2013 selon la DEPP que 18 % des collégiens déclarent avoir été victime d’au moins une cyberviolence dans l’année scolaire. Dix ans plus tard, en 2023, 24% des familles ont été confrontées au moins une fois à une situation de cyberharcèlement1. Pour Bernard Defrance, dans son ouvrage « la violence à l’école », la violence est devenue une préoccupation majeure du ministère de l’Éducation Nationale ainsi que du corps social. Dans son ouvrage, « Bullying at school », Dan OLWEUS a donné au harcèlement scolaire la définition suivante : « un élève est victime de violence lorsqu’il est exposé de manière répétée et à long terme, à des actions négatives de la part d’un ou plusieurs élèves […]. L’élève visé par les actions négatives a du mal à se défendre et se trouve en quelque sorte démuni face à l’élève (ou aux élèves) qui le harcèle ».2

Ici, la cyberviolence se caractérise par de la violence sur internet. Il s’agit d’un acte agressif et intentionnel, commis par un ou plusieurs individus par le biais de messages, réseaux sociaux etc. Cette cyberviolence présente des caractéristiques liées au numérique telles que la possibilité de l’étendre vers un public assez large ou encore la difficulté d'agir sur des éléments déjà mis en ligne comme des messages diffusés ou encore d'identifier les auteurs.   De plus, cette cyberviolence dissimule des réalités variées avec la publication de photos sans autorisation par exemple, d'usurpation d'identité, de menace, de diffamation, ou encore diffusions de vidéos. C'est un phénomène qui accentue les situations de moqueries, d'insultes, de violences physiques et morales, de discriminations et entraine un éloignement des groupes de pairs, qui est essentiel au développement des adolescents Le cyberharcèlement quant à lui, est la répétition d’actes de cyberviolence3. Les conséquences du cyberharcèlement chez la victime sont diverses. On y retrouve par exemple des souffrances émotionnelles, de l'isolement, des problèmes de santé, du décrochage scolaire etc. Au niveau du cadre scolaire, on retrouve un impact sur le climat scolaire. Les souffrances scolaires doivent être prises au sérieux car elles génèrent des traumatismes sur le long terme (N. Catheline « souffrance à l’école »)4 

Problématique : En quoi le CPE, en collaboration avec la communauté éducative, peut-il mettre en place une politique éducative de responsabilisation et de prévention à destination des élèves dans l'utilisation des réseaux sociaux contre le cyberharcèlement et l'usurpation d'identité ? 

Pour répondre à notre problématique, nous commencerons par analyser la situation présente, puis nous réfléchirons à des actions de gestion immédiate, enfin nous verrons la gestion sur le long terme à l’aide de la prévention. 

I. L'analyse d'une situation de cyberharcèlement et d'usurpation d’identité :

     

La situation présente s'articule autour de plusieurs dimensions.  Tout d'abord, le fait qu'un élève soit victime de violences répétées de la part de ses camarades fragilise le maintien d'un climat scolaire serein au sein de l'établissement, or selon Rémi Thibert, le climat scolaire à un impact important car elle joue à hauteur de 10% dans le risque de décrochage chez les élèves (« Le décrochage scolaire, diversité des approches, diversités des dispositifs »). Sa scolarité et sa santé peuvent être également fragilisées par cette situation car les actes de harcèlement (en ligne ou non) peuvent impacter profondément le bien-être et la santé mentale des victimes (perte de confiance en soi...). Les élèves sont vulnérables, et beaucoup d’entre eux vivent des expériences qui les fragilisent et qui les poussent à orienter radicalement leur parcours scolaire (C. Marsollier « l’attention aux vulnérabilités des élèves »). Ensuite, la forme de harcèlement ici présente relève d'une utilisation irresponsable et immorale des outils numériques (réseaux sociaux entre autres) qu'on définit comme étant du cyberharcèlement. Enfin, la découverte qu'un camarade a usurpé l'identité de la victime accentue la gravité de la situation étant donné qu'il s'agit d'une violation grave de la vie privée et de l'intégrité personnelle de la victime. Selon l'Article 226-4-1 du code pénal, usurper l'identité d'un tiers encoure la peine d'un an d'emprisonnement et de 15000€ d'amende. 5 

Du coté des lois, la violence en milieu scolaire est un phénomène qui doit être une priorité gouvernementale, comme le dit la circulaire « prévention et lutte contre la violence en milieu scolaire (2006). La loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République dit la loi Peillon, fait du climat scolaire une priorité pour « refonder une école sereine et citoyenne ». Enfin, en 2019 est créé le plan de lutte contre les violences scolaires qui permet de prévenir et prendre en charge les violences scolaires.  

Concernant le CPE, il a une posture juridique de référent pour les élèves. Il est généralement le médiateur au sein des situations conflictuelles telles que le harcèlement ou le cyberharcèlement et se doit d'échanger avec les divers personnels (groupe pHARe).  Ensuite, réglementairement, le CPE doit respecter les compétences et les missions qui lui sont attribuées. Concernant le référentiel de compétences (2013) le CPE doit organiser les conditions de vie des élèves dans l’établissement, leur sécurité, la qualité de l’organisation matérielle et la gestion du temps. Il doit également assurer le suivi pédagogique et éducatif individuel et collectif des élèves. Dans le cadre de ses missions (circulaire de 2015), le CPE doit assurer des relations de confiance avec les familles ou représentants légaux des élèves. Enfin, le CPE doit adopter une posture éducative, c'est à dire qu'il doit dialoguer avec les familles et les élèves afin de mettre

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