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Critique de film : La Bataille d’Alger

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Par   •  11 Mars 2025  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 023 Mots (5 Pages)  •  18 Vues

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Tao Razaaly Thomay

ISLA 506 – Malek Abisaab

Critique de film : La Bataille d’Alger

Nombre de mots : 990

Langue : Français

La Bataille d’Alger, réalisé par Gillo Pontecorvo en 1966, reste aujourd’hui l’une des œuvres cinématographiques les plus saisissantes sur la guerre de libération algérienne. Avec un style quasi documentaire et un réalisme brut, le film met en scène les tensions intenses entre les forces coloniales françaises et le Front de Libération Nationale (FLN). En suivant de près les stratégies de répression et de résistance dans la Casbah, il dévoile les rouages de la domination coloniale, tout en exposant les méthodes d’une insurrection résolue à obtenir l’indépendance. L’un des concepts centraux pour saisir cette dynamique complexe est celui du panoptique, tel que théorisé par Michel Foucault et inspiré par Jeremy Bentham.  Dans cette dissertation, nous soutiendrons que l’un des concepts majeurs présents dans le film La Bataille d’Alger est le panoptique, qui incarne non seulement les mécanismes d’asservissement colonial, mais aussi les dynamiques complexes de la guerre.

Pour commencer, à travers l’entièreté du film, le thème du panoptique est central, mais à quoi ce principe renvoie-t-il ? Le concept de panoptique, conçu par le philosophe Jeremy Bentham comme un modèle de surveillance carcérale, est réinterprété par Michel Foucault dans Surveiller et punir pour analyser les dynamiques de pouvoir et de contrôle. Foucault élargit cette notion, la définissant non seulement comme une structure architecturale mais comme un paradigme de pouvoir disciplinaire applicable bien au-delà du domaine pénitentiaire, y compris dans des contextes sociaux et politiques tels que le colonialisme. Dans ce cadre, le panoptique se présente comme une métaphore puissante du contrôle exercé par les puissances coloniales (ici, la France) sur les peuples indigènes (ici, les Algériens). Elle repose sur une surveillance constante où les colonisés, rendus perpétuellement visibles, ne voient jamais ceux qui les observent. Ce dispositif, en créant un sentiment de vigilance omniprésente, amène les colonisés à intérioriser la présence du pouvoir colonial, les poussant ainsi à s’autodiscipliner et à se conformer aux normes imposées.

        Ainsi, dans le film, ce panoptique est dépeint de plusieurs façons. Tout d’abord le film se passe à huis-clos (ou presque) dans la Casbah. Dans cette prison à ciel ouvert, plusieurs techniques de surveillance sont employées par l’armée française pour contrôler la population et déjouer les actions du FLN. Points de contrôle, fouilles, couvre-feu, postes d’observation en hauteur, rappellent en permanence aux algériens qu’ils ne sont que sujets à contenir pour l’armée française.

Ensuite, de façon plus subtile à travers des techniques cinématographiques. En effet, ce principe revient dans le choix d’habillement du colonel Mathieu. Ce dernier porte en permanence des lunettes de soleil, de cette façon, il peut voir sans être vu, scruté la population, sans que la population ne puisse même voir ses yeux. D’autre part, Pontecorvo recourt à des plans en plongée et à des cadrages resserrés pour illustrer la surveillance omniprésente, enveloppant chaque espace d’un regard militaire inquisiteur. Cette esthétique quasi-documentaire intensifie la tension narrative et évoque puissamment l’omnipotence d’une surveillance inlassable, emprisonnant ainsi la Casbah dans un étau visuel et psychologique. En résumé, en instaurant ce contrôle panoptique, l’armée française cherche à briser la cohésion sociale qui soutient le FLN et à semer la méfiance entre les habitants, privant ainsi la population de toute force collective capable de résister.

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