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Préface de 4 poèmes tirés des Châtiments

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Par   •  20 Juin 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 984 Mots (8 Pages)  •  817 Vues

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Préface de 4 poèmes tirés des Châtiments

Les quatre poèmes que j’ai choisi sont tirés du recueil Les Châtiments, écrit par Victor Hugo pour critiquer le Second Empire. J’ai choisi de rapprocher ces poèmes car ils ont tous les quatre des formes variées. « Tout s’en va » et « Idylles » sont deux poèmes où les personnages sont présentés et parlent sous formes théâtrales. « Idylles » et « Chanson » sont des poèmes dont leur nom représente bien leur forme, puisque ce sont une idylle et une chanson. Enfin, « Le Chasseur noir » a une forme un peu plus commune à celle des poèmes traditionnels.  

De plus, nous retrouvons dans ces quatre poèmes des points communs. En effet, dans « Le Chasseur Noir » et « Chanson », Victor Hugo dénonce implicitement le gouvernement car il utilise des animaux pour le représenter. Le loup est utilisé dans les deux poèmes, mais le Second Empire est aussi désigné par des ours, des sangliers, un chat, une vipère… Dans « Tout s’en va », Victor Hugo dénonce également implicitement Napoléon III car il utilise des valeurs morales que l’Empire ne respecte pas. Dans « Idylles », les différents personnages sont désignés réellement ce qu’ils représentent : l’armée, le sénat, la magistrature…sont bien ceux du second empire.

  Nous retrouvons aussi la présence de la religion dans plusieurs poèmes.  Dans « Idylles », il y a la présence d’évêques. L’abbé, le moine, le prêtre et le pape sont également mentionnés dans « Le Chasseur Noir ».

Le peuple est dans deux poèmes présentés comme étant à plaindre, il exprime sa détresse.  Victor Hugo utilise dans « Chanson » « pauvres petits enfants », et reprends « Misère » à plusieurs reprises dans « Idylles » pour évoquer la misère et que le lecteur éprouve de la pitié envers le peuple.

J’ai donc choisi ces quatre poèmes car ils possèdent plusieurs points communs entre eux mais ont des formes différentes.  

 « Chanson », livre I « La société est sauvée »

La femelle ? elle est morte. 
Le mâle ? un chat l'emporte 
Et dévore ses os. 
Au doux nid qui frissonne 
Qui reviendra ? personne. 
Pauvres petits oiseaux !

Le pâtre absent par fraude ! 
Le chien mort ! le loup rôde, 
Et tend ses noirs panneaux. 
Au bercail qui frissonne 
Qui veillera ? personne. 
Pauvres petits agneaux !

L'homme au bagne ! la mère 
A l'hospice ! ô misère ! 
Le logis tremble aux vents 
L'humble berceau frissonne. 
Qui reste-t-il ? personne. 
Pauvres petits enfants !

Jersey, le 22 février 1852.

« Chanson » est le 8ème poème tiré du livre premier intitulé « La société est sauvée ». Ce poème a été écrit le 22 février 1853. Victor Hugo choisit la forme et le titre de « Chanson » car il sait que la chanson est plus accessible que la poésie car elles peuvent être chantées. Il l’utilise donc pour toucher un public plus large.

Cette chanson commence comme une comptine est finit comme un drame, elle est à la fois légère et inquiétante. Dans chaque strophe, Victor Hugo reprend le même modèle de construction : les parents meurent car ils se font attaquer et les enfants se retrouvent seuls. Dans les deux premières strophes, les enfants sont représentés par des oiseaux, et des agneaux, et les assaillants sont représentés par un chat, un loup. Dans la dernière strophe, Victor Hugo révèle véritablement le sens de la chanson car les enfants ne sont pas animalisés et l’agresseur est le Second Etat lui-même. Grâce à ces trois strophes, le poète dénonce la détresse des enfants causée par l’absence de leurs parents.

 « Idylles », livre II « L’ordre est rétabli »

LE SÉNAT.

Vibrez, trombone et chanterelle ! 
Les oiseaux chantent dans les nids. 
La joie est chose naturelle. 
Que Magnan danse la trénis 
Et Saint-Arnaud la pastourelle !

LES CAVES DE LILLE.

Miserere ! 
Miserere !

LE CONSEIL D'ÉTAT.

Des lampions dans les charmilles ! 
Des lampions dans les buissons ! 
Mêlez-vous, sabres et mantilles ! 
Chantez-en chœur, les beaux garçons ! 
Dansez en rond, les belles filles !

LES GRENIERS DE ROUEN.

Miserere ! 
Miserere !

LE CORPS LÉGISLATIF.

Jouissons ! l'amour nous réclame. 
Chacun, pour devenir meilleur, 
Cueille son miel, nourrit son âme, 
L'abeille aux lèvres de la fleur, 
Le sage aux lèvres de la femme !

BRUXELLES, LONDRES, BELLE-ISLE, JERSEY.

Miserere ! 
Miserere !

L'HÔTEL DE VILLE.

L'empire se met aux croisées 
Rions, jouons, soupons, dînons. 
Des pétards aux Champs-Elysées ! 
A l'oncle il fallait des canons, 
Il faut au neveu des fusées.

LES PONTONS.

Miserere ! 
Miserere !

L'ARMÉE.

Pas de scrupules ! pas de morgue ! 
A genoux ! un bedeau paraît. 
Le tambour obéit à l'orgue. 
Notre ardeur sort du cabaret, 
Et notre gloire est à la morgue. 

LAMBESSA.

Miserere ! 
Miserere !

LA MAGISTRATURE.

Mangeons, buvons, tout le conseille ! 
Heureux l'ami du raisin mûr, 
Qui toujours, riant sous sa treille, 
Trouve une grappe sur son mur 
Et dans sa cave une bouteille !

CAYENNE.

Miserere ! 
Miserere !

LES ÉVÊQUES.

Jupiter l'ordonne, on révère 
Le succès, sur le trône assis. 
Trinquons ! Le prêtre peu sévère 
Vide son âme de soucis 
Et de vin vieux emplit son verre !

LE CIMETIÈRE MONTMARTRE.

Miserere ! 
Miserere !


Jersey, le 7 avril 1853.

Le poème « Idylles » a été écrit le 7 avril 1853. Une idylle est un petit poème lyrique à sujet pastoral et généralement amoureux.

Dans ce poème, Victor Hugo oppose le bien-être du Second Empire à la misère du peuple et des villes. Nous retrouvons de nombreuses oppositions entre les représentants de l’ordre qui mènent une vie confortable et la détresse des victimes. Le Second Empire est représenté par le sénat, le conseil d’état, le corps législatif, l’hôtel de ville, l’armée, la magistrature et les évêques, alors que le peuple est désigné par « les caves de Lille », « les greniers de Rouen », les pontons, Lambessa, Cayenne, le cimetière Montmartre. Nous remarquons que les personnages représentants le peuple sont très divers : il y a des lieux de divers endroits de la France, des lieux en hauteur mais aussi en profondeur, pour montrer que la misère du peuple est étendue dans toute la France. Les différents personnages parlent sous forme théâtrale.

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