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Molière face à la mort

Dissertation : Molière face à la mort. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Novembre 2021  •  Dissertation  •  1 169 Mots (5 Pages)  •  621 Vues

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Molière face à la mort

Jean-Batiste Poquelin, célèbre comédien et dramaturge français du XVIe siècle, mieux connu sous le nom de Molière, a écrit des comédies qui se veulent un portrait réaliste de son époque, suivant le courant littéraire du classicisme. Sa dernière pièce de théâtre, Le malade imaginaire, fut probablement inspiré de sa propre expérience, étant lui-même gravement malade, atteint de la tuberculose, il mourut à son domicile en crachant du sang, après la quatrième représentation le 17 février 1673. Dans cette pièce, Molière fait usage du comique, pour ridiculiser les médecins et les patients, de son époque. En effet, il y dresse un portrait peu flatteur des médecins et des patients du XVIe siècle.

Dans sa lutte contre l’hypocrisie, Molière soulève dans cette pièce, l’incapacité des médecins de guérir les patients. Sans réel notion de la science du corps humain, ils donnent des traitements barbares, comme des saignées et des lavements plusieurs fois par jour. Ce qui a un effet plutôt néfaste sur les patients, les rendant de plus en plus faible à chaque traitement. Dans  Le malade imaginaire, Béralde le frère raisonneur d’Argan, personnage principale de la pièce jouant le patient hypocondriaque, a beau tout essayer pour convaincre son frère que les médecins sont des hommes forts instruits, mais leurs connaissances pour guérir les malades sont inexistantes: «Ils savent la plupart de fort belles humanités, savent parler en beau latin, savent nommer en grec toutes les maladies, les définir et les diviser ; mais, pour ce qui est de les guérir, c'est ce qu'ils ne savent point du tout.» (Acte III scène 3). L’énumération des connaissances ici, reflète très bien le manque de connaissance en matière médical, l’incapacité à soigner en général l’être humain et l’incompétence pour guérir les maladies. Le rôle du médecin, dans la société du XVIe siècle est absurde. De plus, les médecins comme monsieur Purgon, souffrent d’un complexe de supériorité:

              MONSIEUR PURGON

Et je veux qu'avant qu'il soit quatre jours vous deveniez dans un état incurable.

ARGAN

Ah ! miséricorde !

MONSIEUR PURGON

Que vous tombiez dans la bradypepsie.

ARGAN

Monsieur Purgon !

MONSIEUR PURGON

De la bradypepsie dans la dyspepsie.

ARGAN

Monsieur Purgon !

MONSIEUR PURGON

De la dyspepsie dans l'apepsie.

ARGAN

Monsieur Purgon !

MONSIEUR PURGON

De l'apepsie dans la lienterie…

ARGAN

Monsieur Purgon !

MONSIEUR PURGON

De la lienterie dans la dysenterie…

ARGAN

Monsieur Purgon !

MONSIEUR PURGON

De la dysenterie dans l'hydropisie…

ARGAN

Monsieur Purgon !

MONSIEUR PURGON

Et de l'hydropisie dans la privation de la vie, où vous aura conduit votre folie. (Acte III, scène 5).

L’attitude du médecin est critiquée ici, par la mécanique comique de la répétion et la gradation des symptômes physiques, prétendant que si Argan le malade, n’obtempère pas aux ordres de son médecin il mourra d’hydropisie, maladie que l’on peut observer chez les poissons et non l’humain. Bref, Molière dresse un portrait peu flatteur des médecins de son époque, tout en justifiant le droit à la comédie de s’en moquer.

De plus, Molière dresse un portrait peu flatteur des patients, en utilisant le comique de caractère pour décrire l’hypocondrie des patients:

«Ah ! Monsieur Fleurant, tout doux, s'il vous plaît ; si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade : contentez-vous de quatre francs. Vingt et quarante sols. Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt. Soixante et trois livres, quatre sols, six deniers. Si bien donc que de ce mois j'ai pris une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze lavements; et l'autre mois il y avait douze médecines, et vingt lavements. Je ne m'étonne pas si je ne me porte pas si bien ce mois-ci que l’autre.» ( Acte I, scène 1).

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