Les expressions de sa sensibilité

Chap II. Les expressions de la sensibilité

Pourquoi est-il si difficile d’exprimer ce qu’on ressent ?

Introduction générale = qu’est-ce que la sensibilité ?

Capacités commune à tous les êtres vivants à être affecté par leur millieu, c’est-à-dire, de recevoir de l’extérieur, une excitation sensible et à répondre par une réaction organique appropriée.

Monde extérieur stimule 🡺 Organe sensoriel = les « stimuli » 🡺 Réaction corporelle organique

🡺 Corporelle, physique, biologique

🡺 La sensation ne suppose pas la conscience : un pur mécanisme = excitation de l’organe sensorielle 🡺 Réaction physique

Définition proprement humaine de la sensibilité = faculté propre au sujet conscient de se forger des représentations (idées, images mentales, concepts) à partir ce qu’il sent. On se construit mentalement une idée sensible. On a besoin de l’attention et de la mémoire pour cela. La perception opère une synthèse et propose une expérience mais reste une interprétation subjective du réel.

                [pic 1][pic 2][pic 3][pic 4][pic 5][pic 6][pic 7][pic 8][pic 9][pic 10]

Passion = souffrir = désir = manque, privation

Exemple : Passion amoureuse

Kant = Jugements de perception  Jugements d’expérience [pic 11]

Je perçois, je sens 🡺 Jugement sensible = de perception = purement SUBJECTIF/individuel, relatif (« J’ai froid »)

Ces jugements mettent simplement en rapport une sensation avec le sujet, ils ne disent rien sur l’objet, ils ne parlent que de mon état présent sur l’instant, ils n’apportent aucune connaissances, ne sont pas communicables, pas partageables 🡺 pas de discussion 🡺 Pas de vérité « Chacun ses goûts et ses couleurs » j

Un jugement tiré de l’expérience =

🡺 Une connaissance valable pour tous

🡺 Une connaissance durable objective = décrit l’objet, la réalité = universelle = la même pour tous

🡺 Établir une connexion nécessaire entre des perceptions = lien de causalité

🡺 Le déterminisme = les mêmes causes produisent toujours les même effets

L’expérience est partageable car elle cherche à décrire la réalité en dehors de Soi. Celle qu’on peut tous percevoir, que l’on a en commun. A l’inverse, ce que l’on vit, ce que l’on sent, ce qui nous émeut est totalement individuel. C’est absolument unique et relatif à chacun. On ne parle que de soi. C’est variable et changeant, au point que ce qui est vrai un jour est faux le lendemain. Comment communiquer et exprimer ce qui ne cesse de changer, ce qu’on ne maîtrise pas et qu’on ne comprends pas et ce qui n’est valable que pour soi.

Bilan = Pourquoi est-il si difficile d’exprimer sa sensibilité ?

🡺 C’est unique, relatif, subjectif  

🡺 C’est variable, changeant

🡺 C’est non maîtrisénon , subi, passif = On ne sait pas trop soi-même ce qu’on vit

Tableau « Les amants » (1928) :

René Magritte est un peintre surréaliste belge

Surréalisme = Littérature, photos, cinéma, musique.

Ce mouvement consiste à chercher au-delà de la réalité = se libérer des règles et du côntrôle de l’expérience quotidienne, de la raison. Laisser s’exprimer les sensations, l’imagination, les rêves, l’inconscient 🡺 Tout ce qui semble non figurable, non exprimable, indicible. Le surréalisme tente de faire reculer les limites de l’expérience habituelle et de communiquer la vie intérieure secrète.  Un homme et une femme, elle en robe rouge, lui en costume noir avec cravate. Le fond peut-être un encadrement de fenêtre avec un ciel d’orage mais il peut aussi s’agir d’un intérieur (moulures au plafond, rideaux, décor peint, fond de scène) ... C’est un gros plan qui attire le regard sur une scène très intime, le centre du tableau est le baiser et en même temps, il est voilé. On cache pour forcer à regarder, pour attirer le regard. C’est justement parce que l’on ne voit pas ces lèvres qui se touchent, qu’on imagine un baiser. Le tableau essaye de représenter le fait que ce qu’on ne voit pas est souvent plus révélateur que ce que l’on croit voir en apparence. C’est un tableau sur l’amour mais qui semble représenter la mort (drap blanc = Linceul ? Fantômes ? Pas de visage). Le titre suggère un couple adultère, des amours interdits, cachés et le spectateur serai comme un voyeur qui saisit un moment, un instant caché mais le cadrage et le baiser au centre du tableau contredit cela puisqu’ils se montrent au lieu de se cacher. Cependant, ils sont anonymes, impossible de les reconnaître ou de leur donner une identité. Idée de couple/baiser universel. Chacun a son voile qui le cache et qui l’étouffe, on voit une sorte de barrière entre eux : ils ne se voient pas, ils ne se connaissent pas alors-même qu’ils sont collés l’un à l’autre. On peut donc à la fois être très proches et intimes et rester des inconnus et des étrangers. Il y a donc une sorte d’incommunicabilité des consciences. Comment décrire un flux incessant d’impressions sensibles ?

1) Des impressions changeantes et relatives qui parlent de nous mais ne nous disent rien de la réalité 🡺 Descartes « Le morceau de cire ».

Le texte de Descartes sur la cire fait appel à nos sens, c’est à savoir, une connaissance empirique 🡺 Toucher, odorat, son...

On connaît le morceau de cire par nos sensations propres et naturelles 🡺 Empiriques

La façon dont nos sens sont affectés sur le moment par l’objet = subjectif, personnel, partiel, variable... Mais = Changement d’État = la cire fond 🡺 Nos sensations changent radicalement

Si je me fie uniquement à mes sensations, je n’ai aucun moyen de savoir que c’est le même morceau de cire

Cette certitude repose sur un raisonnement abstrait, une idée construite qui n’est pas observable : un même corps, une même matière se conserve malgré ses changements d’États. C’est uniquement par le raisonnement que j’arrive à cette idée. Les impressions sensibles sont insuffisantes car elles ne me donnent aucune connaissance sur les choses, elle ne sont que l’origine de la connaissance. C’est ensuite par l’esprit que l’Homme recherche les causes et construit des explications. Ce qu’on sent est tellement variable et changeant qu’on ne peut pas se fier uniquement sur nos sensations pour construire une connaissance de la réalité.

...