Cours piaget
Fiche de lecture : Cours piaget. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sandrine vankemmel • 17 Octobre 2022 • Fiche de lecture • 557 Mots (3 Pages) • 276 Vues
Extrait du cours Apprentissage et Didactique p.6 -p7 à résumer
1. Les dynamiques d’enseignement-apprentissage
1A. Apprendre : une expérience commune
Nous allons donc nous intéresser à la question de l’apprendre que Perrenoud (2004) situe dans le cadre d’une expérience humaine essentielle et commune à tous porteuse de plaisir et de difficultés :
« Qu’est-ce qu’apprendre ? Chacun n’est-il pas censé le savoir, puisque c’est l’expérience humaine la mieux partagée ? Les êtres humains ne peuvent survivre sans apprendre. Pourtant, rien n’est plus complexe, fragile, subjectif, imprévisible, incontrôlable que les processus d’apprentissage. Rien n’est moins aseptisé : source d’identité, de bonheur, de maîtrise, d’estime de soi, l’apprentissage peut aussi être source de souffrance, d’humiliation, d’aliénation. Une approche purement rationaliste de l’apprentissage est la plus sûre manière de l’entraver ! »2
Dans ce texte, Perrenoud met en évidence la complexité du processus en développant différentes dimensions, conditions de l’apprentissage : le désir, la persévérance, la construction, l’interaction, la prise de risque, le changement et l’évolution du rapport au savoir dans la construction de ce qu’il désigne comme le fait « d’exercer un drôle de métier ».
Apprendre, c’est tout d’abord désirer car le désir est le moteur de l’apprentissage dans ses dimensions antagonistes et ambivalentes : désir de savoir et désir de ne pas savoir, recherche d’un bénéfice direct ou indirect. C’est également être en situation de persévérer car l’apprentissage n’est pas linéaire : il est une succession de progrès et de régressions momentanées pour un bénéfice qui n’est pas immédiat et nécessite une persévérance et une tolérance à la frustration pour accepter de différer le bénéfice.
Apprendre c’est également construire car c’est le fruit d’un travail de reconstruction et de réorganisation du système cognitif de l’apprenant mais dans un environnement impliquant des tiers. De ce fait, apprendre c’est interagir car la confrontation à la pensée et aux actions des autres est un moteur de l’apprentissage et c’est à partir de la pensée des autres que l’on peut construire.
Sur un autre plan, apprendre c’est prendre des risques car cela suppose d’accepter de prendre le risque de se tromper et de tirer leçon de ses erreurs pour réadapter ses réponses à la situation. L’apprentissage implique ainsi une mise en déséquilibre qui peut être source de difficultés et une réorganisation. Par conséquent, apprendre c’est changer : à travers l’apprentissage, l’individu se transforme et devient « quelqu’un d’autre » ne pouvant revenir à l’état antérieur. C’est donc un changement qui peut faire l’objet de résistances.
Apprendre c’est mobiliser et faire évoluer un rapport au savoir car cela met en jeu le rapport singulier que chacun entretient avec le savoir en termes de goûts, d’attitudes, de représentations de désir et de peur. Enfin, apprendre, c’est exercer un drôle de métier car dans le champ social, apprendre est renvoyé à un moment de l’existence dégagé des autres contingences et constitue un rôle social spécifique dans lequel l’élève doit apprendre son « métier » et intérioriser un nombre important de normes et de routines spécifiques à l’apprentissage scolaire. C’est une socialisation particulière.
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