Conduire son budget pour manoeuvrer le projet permis B
Rapport de stage : Conduire son budget pour manoeuvrer le projet permis B. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Camille Meska • 9 Mai 2023 • Rapport de stage • 2 228 Mots (9 Pages) • 206 Vues
CONDUIRE SON BUDGET POUR MANŒUVRER LE PROJET PERMIS B
- Présentation du contexte et mise en évidence du besoin
Le Conseil départemental de la Charente est une institution, crée par la loi de décentralisation de 1982, mise en place pour accompagner les habitants du département dans divers domaines de la vie quotidienne. Il met en place des services en matière de solidarité, d’infrastructure et de mobilité, d’animation des territoires, de développement économique, d’environnement et de développement durable, de sécurité.
Le Département de la Charente a mis en œuvre à partir de 2005, suite à la nouvelle loi sur le dispositif, une direction permettant de mettre en œuvre les politiques publiques. Actuellement, cette direction nommée la Direction de l’Insertion et de l’Economie Sociale et Solidaire (DIESS) elle intervient sur tout le territoire dans l’objectif de gérer le dispositif du RSA. A ce jour, le personnel employé par la structure intervient auprès de 14 229 bénéficiaires du RSA. Afin de mener à bien cette mission, la DIESS se divise en deux pôles :
- Un pôle administratif : gestion des Equipes Pluridisciplinaires (EP) chargé d’étudier les situations individuelles et valider les Contrats d’Engagements Réciproques (CER).
- Un pôle « Service d’Insertion et de Lutte contre les Exclusions (SILE) : gestion des actions d’insertion, des Aides Personnalisées pour le Retour à l’Emploi (APRE) et des contrats aidés.
- Le public concerné
La DIESS n’intervient pas directement auprès du public. C’est un service purement administratif. Elle accueille ponctuellement des usagers par rapport aux dossiers personnels (dossier incomplet, demande d’information, démarches administratives). C’est dans les neufs Maisons départementales de solidarité (MDS) réparties sur l’ensemble du territoire que sont reçus et accueillis les bénéficiaires du RSA pour être accompagner par des travailleurs sociaux plus adaptés à répondre à leurs besoins. Ce public, en majorité peu ou pas qualifié, se trouve souvent en situation précaire, avec peu de revenus. Parmi cette population, on retrouve :
- 2 524 personnes en couples avec enfants contre 646 personnes en couples sans enfants ;
- 4 299 femmes seules avec enfants contre 2 429 femmes seules sans enfants ;
- 365 hommes seuls avec enfants contre 3 966 hommes seuls sans enfants ;
Les bénéficiaires âgées de 30 à 39 ans sont les plus nombreux, juste devant les 40 - 49 ans. Parmi ces catégories, on retrouve des personnes à la recherche d’un emploi, des gens du voyage, des travailleurs indépendants, des personnes en contrats aidés, …
- L’aide personnalisé au retour à l’emploi
Au delà du versement d’un revenu, le RSA vise à encourager une démarche d’insertion des bénéficiaires dans la vie professionnelle. Le Département aide les personnes en difficulté à affronter les problèmes du quotidien afin que chacun puisse avancer sur le chemin de l’insertion professionnelle. Ces aides financières concernent la mobilité, la formation mais aussi le logement et la santé (Cf annexe 1). En 2014, la DIESS a traité 765 dossiers de demandes d’aides financières émanant des bénéficiaires du RSA. Ces dossiers sont gérés et administrés par les agents du SILE. Pour pouvoir faire la demande, les usagers doivent se rendre dans les MDS, lieu d’accueil physique, pour traiter avec le travailleur social lors d’un entretien individuel les besoins et demandes.
- Le constat
Dans le cadre de mes missions à la DIESS et notamment au sein du SILE, j’ai constaté que de nombreuses aides financières étaient sollicitées postérieurement au financement du permis B. De sorte, qu’il en résultait un impact important en termes d’équilibre budgétaire sur le budget des ménages.
Dans le cadre d’échanges informels avec la Chef de service du SILE, elle m’a fait part qu’elle partageait le même constat. J’ai répercuté ces circonstances sur ma hiérarchie qui m’a indiqué que les élus du Département étaient sensibles à cette problématique. Au regard de mes compétences en tant que Technicienne en Economie Sociale Familiale (TESF), la directrice m’a missionné afin de conduire la démarche afin non seulement de confronter mon constat de base mais entre autre de mener mon action d’information à la gestion du budget à caractère familial afin de mesurer l’impact du financement du permis B sur le budget quotidien des ménages.
- Les outils d’investigations
Fort de ce constat, je souhaite vérifier ces éléments par un questionnaire anonyme envoyé aux 119 personnes ayant bénéficié d’une aide financière au permis B sur l’année 2014 (Cf annexe). Ce questionnaire a pour objectif d’évaluer la pertinence de cette aide en collectant des informations sur la durée de leur formation ainsi que leur validation et leur moyen de financement sur le reste à charge. 50% des bénéficiaires ont répondu à ce questionnaire, pour la majorité d’entre eux ce sont des personnes entre 25 et 35 ans, ainsi que des personnes de sexe féminin. La plupart de ces personnes rencontrent des difficultés à trouver un emploi. 48% des personnes interrogés disent avoir décidé de passer le permis pour raison professionnelle. Cette enquête révèle les résultats suivants :
- 63% des personnes n’ont pas économisé avant de démarrer le projet ;
- 63% des personnes ont eu besoin d’un complément financier pour réaliser les heures ;
- 17% des personnes n’ont pas pu se présenter à l’examen faute de moyens financiers ;
- 30% ont réussi à trouver un emploi après l’obtention du permis de conduire ;
- Certaines personnes ont fait part de leurs difficultés de financer les heures restantes après avoir obtenu l’aide et on dû arrêter après 20 heures de conduite.
Au regard des informations recueillis grâce au questionnaire, il apparaît que la majorité de ces personnes rencontre de grosses difficultés à financer les heures au delà de 20 heures de conduites, ce qui conduit à un arrêt de la formation à quelques séances de la fin. Il apparaît également que les personnes n’ont anticipé avant de démarrer la formation. Afin de déterminer les causes de ce manque d’anticipation, je souhaite analyser les pratiques des bénéficiaires concernant la gestion du budget auprès des travailleurs sociaux. En effet, les travailleurs sociaux étant de bons observateurs sur les pratiques des allocataires du RSA, je décide de mettre en place un entretien semi-directif auprès de ces professionnelles afin d’apporter des précisions bien plus grande que celle du questionnaire sur la gestion du budget des bénéficiaires du RSA et aussi d’apporter des informations sur les connaissances dans ce domaine. Ces entretiens relèvent une mauvaise gestion du budget de la part des bénéficiaires du RSA. La majorité de ces personnes ne savent pas construire un budget et manque de connaissance sur les compositions d’un budget.
...