Faut-il donner un sens à la souffrance ?
Étude de cas : Faut-il donner un sens à la souffrance ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lloulmb • 10 Janvier 2024 • Étude de cas • 1 442 Mots (6 Pages) • 146 Vues
Faut-il donner un sens à la souffrance ?
La souffrance désigne le fait d’être l’objet de sensations pénibles voire invivables qui nous affectent plus ou moins profondément. La question nous invite à adopter un regard diversifié sur la définition de la souffrance. Toutefois il faut distinguer la douleur et la souffrance. La douleur n’est que physique ou morale, c’est un état passager pénible. La souffrance quant à elle est un état prolongé de la douleur physique ou morale. L’OMS considère que la souffrance correspond à un être qui supporte, endure ou subit une douleur physique et morale, un état de mal-être, c’est-à-dire un sentiment de non-adaptation au monde, d’étrangeté aux êtres et aux choses, d’indifférence douloureuse. La souffrance est une expérience humaine universelle. D'abord, la souffrance est une réalité incontestable et omniprésente dans la vie humaine. Qu'elle soit physique, émotionnelle, mentale ou spirituelle, la souffrance peut être perçue comme une épreuve difficile et injuste par les gens qui la connaissent. Ainsi, cela interroge le rapport que l’on entretient avec la souffrance, mais comment penser la souffrance ? L’expression de donner un sens résulte de plusieurs définitions. Tout d’abord, il s’agit ici d’expliquer le sens en tant qu’objectif, en tant que signification. Donner un sens signifie apporter une explication à la souffrance. Il faut donc écarter la thèse des sens en tant que sens sensoriels parce que lorsqu’on souffre il est évident que l’on ressent la souffrance. Cela ne se discute pas. La souffrance, au-delà d'être un état subjectif peut être comprise et identifiée par tous les individus parce que tout le monde l’a déjà vécue.
Peut-on alors trouver un sens universel à la souffrance humaine, ou est-ce une quête individuelle et subjective influencée par des contraintes sociales ou spirituelles ?
Tout d’abord, la souffrance rassure, elle confère un sens à la vie. Toutefois, la souffrance est tellement intense qu’il est absurde de tenter de lui donner un sens. Néanmoins, la souffrance est perçue par chacun de manière différente en fonction des expériences passées, ainsi elle ne peut être universelle.
I- La souffrance confère un sens à la vie
A- Rationaliser la souffrance permet de lui donner un sens. Ce qui donne sens à la souffrance, ce n’est pas le fait de souffrir, mais la façon de continuer à aimer du cœur de cette souffrance. Par exemple, les stoïciens donnent un sens à la souffrance pour ne pas souffrir. Les stoïciens croient au destin. La sagesse consiste donc à accepter la place qui nous est donnée dans l'univers, à vivre en harmonie avec la nature en prenant soin de son corps et de son âme par la pratique de la vertu et le rejet des passions. Ainsi, les stoïciens relativisent en acceptant leur destin. Cette manière de penser détermine le fait qu’il n’y a pas de hasard et que tout arrive pour quelque chose. Si un être souffre à un moment précis de sa vie, c’est qu’il doit souffrir pour être plus heureux après. Cette manière de penser la souffrance permet à l’homme d’accepter la fatalité de son destin et de conférer un sens à sa vie.
B- Donner un sens à la souffrance permet de la dépasser parce que cela nous permet de la comprendre et surtout d’en comprendre ses racines. Qui ou quoi est à l’origine de cette souffrance ? Confronter le problème à la racine permet à chaque souffrant d’être résilient. Seulement, pour faire preuve de résilience, il faut donner un sens à notre souffrance. Ce qui donne sens à la souffrance, ce n’est pas le fait de souffrir, mais la façon de continuer à aimer du cœur de cette souffrance. Il est commun de penser que donner un sens à la souffrance permet d’accéder à la résilience, qui en psychologie signifie accepter ses traumatismes.. La souffrance est un état qui arrive soudainement et qui noircit la vie de chacun. C’est une expérience immédiate qui impose sa présence aux sens. Lui donner un sens permet d’accepter ses propres expériences du passé. Nietzsche dit “L’homme préfère encore vouloir le néant plutôt que de ne pas vouloir du tout”. Pour Nietzsche, l’idéal ascétique a donné à l’homme une plus grande souffrance, mais une souffrance ayant un sens. Le philosophe appelle cela une volonté de néant. C’est pour cela que les souffrants suivent une thérapie et que les malades vont à l’hôpital. Comprendre sa souffrance permet de se soigner.
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