Une éducation à l'autonomie ?
Dissertation : Une éducation à l'autonomie ?. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar sophlo • 7 Avril 2025 • Dissertation • 4 103 Mots (17 Pages) • 13 Vues
-BAC 1 - Groupe B - Une éducation à l’autonomie ?- Onckelinx Florence
BAC 1 Onckelinx Florence
Groupe B
Une éducation à l’autonomie ?
Séminaire de philosophie- Romain Karsenty
2017-2018
Qui ne s’est jamais senti influencé, restreint, dans ce qu’il avait le droit de penser, dans ce qu’il avait l’opportunité de faire ? Le désir d’émancipation nous a tous déjà pris : pouvoir enfin agir par soi-même, sans l’intervention d’un tiers ! Contestations adolescentes… ou véritable enjeu de liberté ? Pouvoir être autonome, à de tout temps été à la fois recherché par l’individu et craint par le groupe… mais l’autonomie est-elle un concept purement individuel ? Et s’il s’avère être une des clefs de l’épanouissement, comment y parvenir ?
Nous analyserons le concept d’autonomie en deux temps : dans un premier temps nous tenterons de comprendre le concept en tant que tel, avec quatre parties. La première partie fera une première esquisse du concept d’autonomie; la deuxième partie tentera de comprendre le phénomène grandissant du besoin d’autonomie dans de nombreux domaines, dans quelle mesure une telle demande pourrait s’inscrire dans la recherche du bonheur, et ainsi comparer cette recherche d’autonomie avec celle du bonheur chez Epicure; la troisième partie analysera les possibilités de développement de l’autonomie dans la société actuelle et les obstacles qu’une telle démarche rencontre. La quatrième partie fera office de charnière entre les parties de ce texte, en déterminant les ressources et conditions nécessaires pour accéder à l’autonomie.
Dans un deuxième temps donc, nous aborderons les apports possibles que l’application d’un tel concept pourrait amener en trois parties. La première partie analysera ce à quoi pourrait ressembler une société autonome et ce qu’elle impliquerait comme changement au niveau de la vie commune ; la deuxième revisitera les pédagogies alternatives existant déjà et partageant certains principes de l’autonomie; enfin une troisième partie explorera l’idée d’une éducation perpétuelle, garante de l’autonomie, remettant en cause le rythme de vie institué.
Nous clôturerons le texte par une conclusion qui reprend le côté paradoxal du concept qui le rend peut accessible.
Première définition de l’autonomie
Concept apparu en Grèce antique, Autonomia signifiait alors la possibilité pour une cité d’émettre ses propres lois sans être sous l’emprise d’une tutelle étrangère[1].
Le terme est repris ultérieurement à un niveau individuel. Une des définitions philosophiques communément acceptée est celle de Kant. Selon celui-ci, l’autonomie est le choix qui ne repose que sur la volonté propre de l’homme. Un individu est autonome si, réfléchissant à sa conduite, il choisit volontairement et librement de se comporter de la façon qu’il juge être universellement la meilleure.
L’autonomie serait alors un mode d’émancipation. Un moyen de parvenir à effectuer ses propres choix, émettre ses propres normes, agir sans l’intervention d’un tiers, réaliser des actions qui nous importent, fruits d’une autoréflexion faite en toute indépendance. Pour y parvenir, il convient de prendre du recul par rapport à toute source d’hétéronomie (règles sociales établies par un milieu familial, des croyances, des appartenances à une/des communauté(s) -minoritaire ou majoritaire-, particulière(s)…) dont les principaux producteurs sont l’inconscient et la famille. S’émanciper revient donc à se défaire des forces sociales, structures et normes qui pèsent sur soi (Marx[2] et Durkheim parlent de déterminisme social)
Une recherche qui s’inscrit dans celle du bonheur
L’autonomie est un besoin qui se fait ressentir et pose question dans de plus en plus de domaines.
Que ce soit un niveau de la santé, où un médecin se voit dans l’obligation de prendre une décision pour un patient qui n’est pas en possession de moyens suffisants pour pouvoir la prendre seul (dans ce cas-là, faut-il tout de même suivre la volonté du patient ou ne pas la prendre pour argent comptant ?) ; au niveau politique où les volontés d’autonomie tant de la part de pouvoirs infra-étatiques (Catalogne) que des communautés ethniques (luttes des peuples autochtones) que de groupes révolutionnaires ou contestataires (mouvement zapatiste au Chiapas, Mexique) se font entendre ; et enfin au niveau économique avec une demande de réforme du système bancaire.
Quel que soit le domaine on constate que cette volonté d’autonomie provient d’un désir d’amélioration de la qualité de toute vie collective ou individuelle ; que ce soit par une reconnaissance identitaire, l’obtention de certains droits, une organisation plus directe…
Ce désir témoigne d’un besoin des individus à être reconnus tant dans ce qu’ils sont que dans ce qu’ils font, à un niveau individuel, communautaire et sociétal.
L’autonomie serait alors un moyen de s’épanouir… de trouver le bonheur ? `
Si Épicure ne parle pas d’autonomie à proprement parler, il enjoint cependant tout homme cherchant à accéder au bonheur à atteindre un état d’autosuffisance[3]. État où toute douleur physique serait évitée, et l’âme ne serait point troublée (ataraxie), que ce soit par des désirs, la peur de la mort ou encore la crainte des dieux.
Il préconise donc de ne plus mettre sa vie entre les mains de ces derniers – qui ont des intérêts bien plus élevés-, de ne pas craindre une mort à laquelle tout vivant est complètement étranger (et ce jusqu’au bout) et enfin d’évaluer ses désirs.
Il distingue deux catégories de désirs, les premiers sont vains (débauchés et déréglés), les seconds sont naturels. Ceux-ci se divisant à leur tour en désirs naturels purs, et naturels et nécessaires. Le but de cette classification est bien de pouvoir considérer les avantages et inconvénients que chaque plaisir - dont l’absence suscite un désir-, engendre.
On remarque donc qu’il enjoint à faire preuve de réflexivité, d’une part en incitant à se défaire de ces croyances et règles qui empêchent d’agir et de vivre correctement ; d’autre part en poussant l’individu à se créer ses propres normes : seul lui est appelé à envisager les pendants de chaque désir qui le prend, et agira en conséquence. La seule règle de mise est la prudence.
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