L’homme est-il naturellement juste ?
Dissertation : L’homme est-il naturellement juste ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar estebreizh • 16 Mai 2024 • Dissertation • 1 483 Mots (6 Pages) • 140 Vues
L’homme est-il naturellement juste ?
Introduction : Il semble à première vue que l’homme est naturellement injuste. En effet, il est facile de remarquer combien l’homme a tendance à faire passer son intérêt particulier avant l’intérêt général dès qu’il le peut, c’est-à-dire dès qu’il peut le faire au mépris de la loi. La justice, de fait, est une institution et elle est nécessaire pour que les hommes se respectent les uns les autres. Cependant, nous pouvons faire remarquer que l’homme refuse parfois de se soumettre à des lois, non parce qu’il est égoïste, mais parce qu’il les juge injustes. Dans l’histoire, certaines lois ont en effet été dénoncées comme injustes et abolies pour cette raison, comme la loi légitimant l’esclavage par exemple. Cela signifie que l’homme n’a pas besoin des lois pour le rendre juste : il sait par lui-même ce qui est juste ou non, sinon il ne serait pas capable de dénoncer certaines lois comme injustes. En outre, comment pourrait-il fonder des lois justes, qui assurent l’égalité entre les hommes, s’il n’était pas naturellement juste ? Mais un problème se dessine alors : si l’homme est naturellement capable de justice, d’où vient que certains abusent et que l’on doive mettre en place des lois ? Pour tenter de répondre à ces questions, nous nous demanderons si l’homme est naturellement capable de justice ou bien s’il faut des lois pour le rendre juste. Afin de répondre à cette problématique, nous creuserons d’abord la thèse selon laquelle l’homme est n’est pas naturellement juste et qu’il faut des lois pour le forcer à respecter son prochain. Nous ferons cependant ensuite remarquer que si l’homme est capable de faire des lois justes, c’est qu’il est naturellement capable de justice. Nous tâcherons enfin de résoudre la contradiction qui se dessinera alors en montrant que l’homme possède une prédisposition à la justice, mais qui doit être développée par l’éducation.
Plan détaillé : A. L’homme n’est pas naturellement capable de justice, il faut des lois pour le rendre juste a) L’homme à l’état de nature n’est ni juste, ni injuste, selon Hobbes. L’homme est en effet pour Hobbes un animal rationnel, qui utilise sa raison pour servir ses intérêts. A l’état de nature, c’est-à-dire à l’état fictif dans lequel on imagine l’homme en dehors de toute société, chaque homme possède ainsi le droit de nature, ou droit du plus fort : le droit de faire tout ce qui est en son pouvoir pour conserver sa vie. Puisque l’autre homme veut en un tel état, comme moi, conserver sa vie, et que tous les coups sont permis, l’état de nature est nécessairement un état de guerre de tous contre tous dans lequel personne n’est libre en tant que chaque homme est soumis à la force des autres. Dans un tel état, il faut comprendre que ce droit du plus fort est un droit de nature au sens où les hommes ne l’utilisent pas car ils sont méchants mais parce qu’ils ont la nécessité de tout faire pour sauvegarder leur vie. b) Pour Hobbes, les hommes ne sont donc pas naturellement justes. Mais ils ne peuvent survivre longtemps à l’état de nature, cet état de violence permanente qui finira par les mener à leur perte. Pour instaurer la justice et permettre la paix entre les hommes, Hobbes préconise ainsi la fondation d’un Etat fort. Un Etat est une personne abstraite : personne n’est l’Etat, son représentant n’incarne pas le pouvoir mais en est le dépositaire passager. Cela signifie que le chef ou représentant de l’Etat, appelé Souverain par Hobbes, ne sera pas l’homme le plus fort comme il aurait pu chercher à l’être à l’état de nature pour se protéger des autres. Les hommes devront dans un Etat tel que le préconise Hobbes confier leur droit du plus fort à cet Etat, qui en sera le garant. Il disposera de tous les pouvoirs : il s’agit d’une politique absolutiste. Il faut que le pouvoir de l’Etat soit absolu pour éviter que les hommes ne le renversent et que l’état de nature recommence. Car les hommes ne sont pas naturellement justes. Seul l’Etat peut instaurer la justice en fondant des lois : être juste, c’est donc obéir à la loi, être injuste, y désobéir – ce qui correspond à l’étymologie de justice (du latin justus : qui observe (respecte) le droit). Transition : mais est-il vrai de dire que l’homme ne possède pas naturellement le sens de la justice ? Si c’est le cas, comment comprendre qu’il
...