Calendrier républicain
Cours : Calendrier républicain. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar louise0724 • 27 Octobre 2023 • Cours • 1 657 Mots (7 Pages) • 172 Vues
Calendrier républicain
1789 après la Révolution : On s'adresse aux astronomes pour qu'ils se mettent à l'ouvrage, mais en réalité, on tâtonna beaucoup avant de fixer l'« ère des Français ».
Les uns prétendaient qu'il fallait prendre la date de l'ouverture des états généraux de 1789 à Versailles, c'est-à-dire le 5 mai ; d'autres préféraient le 17 juin, jour auquel le tiers état s'était déclaré « Assemblée nationale » ; d'autres réclamaient enfin la journée du 20 juin (serment du Jeu de paume)18.
Le Moniteur universel, dont le premier numéro19 date précisément du jour de l'ouverture des états généraux et qui paraît ensuite quotidiennement depuis le 24 novembre 1789, fait figurer après la date du jour, pour la première fois le 1er juillet 1790, la mention « Seconde année de la Liberté20 » ; une ère de la Liberté que ce journal fait débuter à la prise de la Bastille lorsqu'il titre deux semaines plus tard « Ier jour de la 2e Année de la Liberté » dans son numéro du 14 juillet 179021.
Il faut attendre le vote par l’Assemblée législative du décret du 2 janvier 1792 pour que le début de l’ère de la Liberté soit officiellement fixé au 1er janvier 1789 : « Tous les actes publics, civils, judiciaires et diplomatiques porteront l’inscription de l’ère de la Liberté » au motif que « toute l'année devait être mise à l'honneur d'avoir donné naissance à la Liberté18,22 ».
Après l’insurrection parisienne du 10 août 1792, la Révolution met à l’honneur l’égalité, « parce que l’égalité la plus parfaite, déclare Collot d’Herbois devant l’Assemblée législative le 5 août 179223, est la base de nos principes politiques ». La mise à l’honneur de l’égalité, aux côtés de la liberté, modifie pour un temps la présentation des dates du calendrier. Pour la première fois, le 21 août 1792, Le Moniteur universelNote 5 retient la triple computation « Mardi 21 août 1792. L’An quatrième de la Liberté, et le premier de l’Égalité25 ».
Puis le 22 septembre 1792, dès l'ouverture de la séance des travaux de la Convention, le député de Paris Billaud-Varenne demande « qu'à compter de la journée d'hier, au lieu de dater les actes l'an quatrième de la liberté, etc. ... on date l'an premier de la République française4,26 ». Deux jours plus tard, « L'an premier de la République française27 » remplace « L'an quatrième de la Liberté, et le premier de l'Égalité » dans le titre du Moniteur.
Trois mois après, la Convention charge le 20 décembre 1792 son Comité d'instruction publique de lui présenter dans le plus bref délai « un rapport sur les avantages que doit procurer à la France l'accord de son ère républicaine avec l'ère vulgaire28,29 ». Il ne s’agissait donc pas, à l’origine, d’une exclusion de « l’ère vulgaire » (le calendrier grégorien) au profit d’un unique calendrier (le calendrier républicain).
Commission Romme
Une commission est créée, formée du député du Puy-de-Dôme Romme et du député des Ardennes Ferry, qui demandent que Dupuis leur soit adjoint. Romme en est le rapporteur, et c'est à ce titre que la création du calendrier républicain lui est généralement attribuée30,29. Elle s'entoure de membres de l'Académie des sciences et associe à ses travaux Guyton-Morveau, Lagrange, Lalande, Monge et Pingré31. Le parallèle est frappant entre la commission des poids et mesures32 et la commission du calendrier : dans les deux cas, les idéologues et les politiques entourent, encadrent les scientifiques, les buts des uns étant très différents de ceux des autres29.
En fait, ce groupe de travail renonça, sans doute sur l'initiative de son rapporteur33, à l’idée d’un accord entre le calendrier grégorien et l’ère républicaine au profit de la réforme du calendrier et le rapport demandé par la Convention ne fut jamais rédigé34. La gestation du projet durera neuf mois et le 17 septembre 1793 Romme est en mesure de présenter les travaux de la commission au Comité d'Instruction publique35 qui ouvre la discussion le 1936 ; il les présente ensuite devant la Convention le 20 septembre 179337.
Romme développe dans son rapport les principes et les motivations du nouveau découpage du temps. En s'appuyant sur la rhétorique révolutionnaire, il trouve les formules qui frappent, qui marquent les buts idéologiques de la réforme.
« Le temps ouvre un nouveau livre à l'histoire ; et dans sa marche nouvelle, majestueuse et simple comme l'égalité, il doit graver d'un burin neuf les annales de la France régénérée38. ... Le 21 septembre, le dernier de la monarchie et qui doit être le dernier de l'ère vulgaire, les représentants du peuple français réunis en Convention nationale ont ouvert leur session et ont prononcé l'abolition de la royauté.
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