Lettre à July
Discours : Lettre à July. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Victor Fant • 21 Mars 2017 • Discours • 484 Mots (2 Pages) • 616 Vues
July,
Je ne sais pas vraiment pourquoi je t'écris ça ; je ne suis pas sûr d'être en droit de l'écrire, ni même d'en être capable de façon satisfaisante, comme quoi c'est bien parti. Je sais juste que si elle les rigidifie et contraint leur signification, comme à un cheval sauvage à qui on n'aurait finalement réussi à apprendre que quelques manœuvres, l'encre qu'on accorde aux mots leur assure en contrepartie une certaine longévité. Ceux-ci ne seront sans doute pas permanents, rien ne l'est après tout, mais j'aime à imaginer qu'avec un peu de chance ils laisseront une certain rémanence dans ton esprit, à l'inconsistance du moire la plupart du temps mais prêts à réapparaître, détail ou vue d'ensemble, à chaque fois que tu en auras besoin. Ou envie. Par ailleurs, l'encre donne du poids au propos, une intensité et une conviction. Je sais aussi, quand même, que je ne suis pas un modèle de communication, préférant en général laisser mes actes parler ; or je pense que tu ressens différemment ces deux modes, et qu'aujourd'hui entre autres, qu'aujourd'hui en particulier, tu accueilleras le premier avec bienveillance, sinon plaisir. Et puis j'ai envie de t'écrire cette lettre, après tout, alors voilà. Voilà pourquoi je t'écris.
Pour te dire que tu es quelqu'un de bien. Tu es brillante, montrant une compréhension du monde et des gens qui n'est offerte qu'à peu de monde. Tu es intense, tu brûles comme un feu grégeois, capable par ton influence seule d'inspirer les personnes qui t'entourent. Tu es vive et naturelle, et tu défies les classifications par ton existence. Tu comprends les gens et les tolères quand même. Tu es belle, bien évidemment, d'une évidence qui s'impose à ceux qui t'entourent et te côtoient, et les réduit à un arrière-plan en ta présence. Tu as un cœur à accueillir le monde entier.
Je ne veux pas que tu doutes un seul instant qu'il y a énormément de personnes qui tiennent à toi, plus qu'à tout autre chose même. Plus qu'à leur vie peut-être. Tu as en toi un potentiel de grandeur et d'accomplissement, et tu peux, tu te dois de vivre pour toi-même. Je sais que parfois, en ce moment très probablement, la vie semble te ballotter comme en pleine tempête, mais je te garantis qu'il existe un port créé juste pour toi. Je veux enfin que tu saches que, malgré les distances qui s'installeront tôt ou tard, malgré les silences dont je suis coupable, malgré les pulsions que ta présence suscite en moi et qui laissent derrière elles maintes pensées pour le moins peu catholiques, je serai toujours là pour toi. Ce n'est pas quelque chose que j'écris à la légère.
Je me relis, et j'ai l'air d'un vieux, pas vrai ? Alors j'arrête. Mais sache que tu n'es pas seule. Voilà, je pense que c'est la meilleure façon de terminer cette lettre qui restera comme un secret entre nous deux.
A toi,
Bruno
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