Lecture d'image Tardi bande dessinée

Lecture d’image

Objet d’étude : Argumentation

Séquence 2

Tardi, Extrait de la bande dessinée « Le Cri du peuple », tome I, 2001

1re S et ES

M. Faddoul

Note : ceci n’est pas une lecture analytique mais équivaut à une lecture complémentaire. Par ailleurs, il s’agit d’un « topo » et non d’un travail rédigé

Le Cri du peuple est une adaptation du roman éponyme Jacques Vautrin. Les faits relatés par la bande dessinée sont ceux de la Commune de Paris (1871). Les communards parisiens dont les très jeunes enfants travaillent dans les mines et les usines, s’insurgent contre le gouvernement d’Adolphe Thiers. L’insurrection sera réprimée dans le sang.

I – Le scénario

L’extrait présente deux actions parallèles dans une même scène :

• La foule découvre un mouchard, l’encercle puis le passe à tabac
• Une femme communarde découvre ses seins devant un général de l’armée gouvernementale.

De ce parallèle résulte deux oppositions :

- Au revolver du mouchard, symbole de mort, s’opposent l’image des seins, symbole d’érotisme et de maternité, c’est-à-dire de vie.

- Au mouchard vêtu d’un élégant costume noir s’oppose la blancheur des seins, de même qu’à la sournoiserie du mouchard qui a son arme cachée sous le manteau, s’oppose la nudité de la femme, c’est-à-dire sa sincérité, son naturel. Le corps de cette femme est tout ce qui lui reste. Elle le montre avec un air de défi : l’appellatif « Mon Général » est, en effet, ironique.

II – Le langage

• Recours au langage populaire : gobe-mouche, bourrique, mouchard à Foutriquet (surnom de Thiers qui mesurait un mètre cinquante et avait quelque embonpoint). La femme assume et revendique le statut de « canaille » que le gouvernement attribue aux communards : « la canaille, eh bien, j’en suis ».

• Le contraste est frappant entre la parole abondante de la foule qui a besoin de s’exprimer et le silence morbide du mouchard qui prononce un seul et unique mot «  Reculez ». Cet impératif reste sans effet sur les communards malgré la menace du revolver.

III – Le sens de l’extrait

        L’opposition de la tyrannie se fait ici par l’obscénité physique (nudité), verbale (« Foutriquet ») et par la violence physique (passage à tabac). Nous avions vu divers moyens de faire face à la tyrannie : la force du raisonnement et la démonstration face au chaos chez Hannah Arendt, la ruse chez Aragon qui a eu recours au poème de contrebande, l’argumentation par la persuasion chez La Boétie.

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