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Rigoletto, Opéra célèbre écrit par Giuseppe Verdi en 1850

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Par   •  20 Avril 2022  •  Dissertation  •  2 836 Mots (12 Pages)  •  476 Vues

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Thomas Vinals

Journal d’écoute

Présenté à :

Johanne Couture

Dans le câdre du cours :

SMU-401-09

Gr. 50001

Conservatoire de musique de Montréal

Mars 2022


Rigoletto

Opéra célèbre écrit par Giuseppe Verdi en 1850, Rigoletto et le premier opéra d’une trilogie dite « populaire »  qui propulsa le compositeur au sommet de sa gloire. Il est suivi de Il Trovatore et de La Traviata parut tout deux en 1853 et qui auront eux aussi un succès monstre. Cette grande « popularité »  se traduit musicalement par des mélodies toutes plus accrocheuses les unes que les autres qui se succèdent à un rythme effréné. À ceci s’ajoutent des airs et des ensembles qui marquent immédiatement l’imaginaire collectif (La donna è mobile, Bella figlia dell’amore) et s’intègrent parfaitement au drame de l’histoire, inspirée en grande partie de la pièce Le roi s’amuse de Victor Hugo. C’est le 11 mars 1851, que la première représentation eut lieu au Teatro la Fenice, à Venise. Il s’agit d’un véritable triomphe et Rigoletto entre immédiatement dans le répertoire des plus grandes maisons d’opéras européennes ainsi que sur la scène international. 

Rigoletto marque le début d’une nouvelle période compositionnelle pour Verdi. En effet le compositeur se défait graduellement des personnages héroïques ainsi que du caractère nationaliste qui caractérisaient ses œuvres de jeunesse. Avec Rigoletto, il s’attarde davantage au drame de l’histoire et redonne à l’orchestre une place beaucoup plus importante qu’auparavant. De plus, contrairement à la pièce de Victor Hugo, l’intrigue n’est pas basée sur des faits historiques et agit plutôt comme une satire de l’aristocratie de son temps.

L’intrigue de Rigoletto se divise en trois actes et se déroule à Mantoue dans la région de la Lombardie, au XVIe siècle. Rigoletto, bouffon bossu du duc de Mantoue s’efforce de protéger sa fille Gilda des dangers et du regard des autres. Cependant, séduite par le charme irrésistible du duc, Gilda ne peut s’empêcher de brûler de passion pour son amant, son premier véritable amour. Rigoletto se sentant alors déshonoré  décide de se venger du duc, qui, une fois Gilda séduite, s’enfuit aussitôt pour courtiser d’autres femmes. Le bouffon engage donc un assassin dans le but de tuer le duc en pleine nuit. Mais Gilda, follement amoureuse de l’homme qui l’a conquise, se glisse secrètement à sa place. Le plan de Rigoletto se retourne alors contre lui.

Questa o quella

La première œuvre que nous étudierons à travers ce document est l’air désormais célèbre Questa o quella qui se traduit en français par: celle-ci ou bien celle-là. Avec cet air, Verdi dresse un portrait peu flatteur du duc. Il le décrit comme un personnage cynique vaniteux, superficiel mais charmant. C’est un égoïste qui s’accorde toutes les libertés. Cet aria qui peut sembler bien simple à première vue représente au contraire un défi pour tous les ténors. En effet, de grandes parties de l’aria sont écrites dans un registre très aigu (sans pour autant monter jusqu’au si naturel ou bien au contre-ut), avec un tempo rapide, peu d’endroits pour respirer et surtout, il entame littéralement l’opéra. La voix du ténor est donc mise à rude épreuve très tôt.

Le premier interprète que nous écouterons dans un enregistrement qui date de 1944 est le ténor suédois Jussi Björling (1911-1960). Reconnu comme étant le « Caruso suédois », Björling s’est particulièrement  distingué dans le répertoire italien, français et russe qu’ils chantent avec une grande élégance. Son premier professeur de chant fut nul autre que son père, David Björling, qui était lui-même chanteur et pédagogue. Suite à la mort de ce dernier, Björling auditionna pour John Forsell et fut accepté à la Royal Swedish Academy of Music. Il est considéré aujourd’hui comme étant l’un des plus grands ténors du 20e siècle. 

Le second interprète, dans une prestation remontant cette fois-ci à 2018, est Micheal Spyres, un ténor américain né en 1979 qui s’est particulièrement distingué, au fil des dernières années, dans le répertoire du Bel canto et de l’opéra français. Né au sein d’une famille de musicien, c’est cependant à Vienne qu’il étudie le chant avant de démarrer sa carrière lyrique en 2006.  Ce dernier est connu pour son timbre très singulier de baritenor, à mis chemin entre la voix de baryton et celle de ténor tel que mentionné dans un article dans la revue Classical music :

Spyres has a remarkable vocal range from the high tessitura demanded for Rossini’s Otello and those fearsome nine high Cs for Tonio in Donizetti’s aria ‘Ah ! mes amis’ for La fille du régiment to the lyrical lower voice for another Tonio, in Leoncavallo’s Pagliacci.[1]

Analyse des interprétations

Les interprétations de Björling et de Spyres de l'air Questa o quella diffèrent principalement, au niveau du choix de Tempo,  ainsi que de la technique vocal utilisé par les deux chanteurs. Ce dernier point regroupe non seulement des éléments techniques purement vocaux, mais également de dictions.

 Rythme

La première chose que l’on constate dès les premières notes de l’introduction de l’aria est la différence flagrante de tempo. En effet, le tempo de Björling semble tourner au alentour de 96 à la noire pointée tandis que celui de Spyres s’approche du 110 à la noire pointée. Si l’on se fit aux indications de la partition, on constate que le tempo de Björling de beaucoup plus proche de que  Verdi avait imaginé. D’ailleurs suite à la lecture de l’article Classical and Romantic performing practice 1750-1900 de Clive Brown, nous savons que Verdi était un compositeur qui souhaitait que ses indications métronomiques soient respectées à la lettre.  De plus, un autre élément très différent entre les deux versions est la liberté rythmique que prend Björling pour chanter les notes aiguës. On entend clairement qu’il y a presqu’un point d’arrêt, voir même un point d’orgue, sur chacune des notes aigues et que parfois, l’orchestre semble avoir de la difficulté à le suivre (À noter que ces arrêts ne sont pas du tout inscrits dans la partition). Spyres quand à lui, adopte un tempo rapide, précis, enrênant et surtout est en parfaite harmonie avec l’orchestre.

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